L'AVENTURE TEL AVIV
Avec l'aide de Raphaëlle (et même d'un collègue de son mari !) j'ai pu proposer à Antoine et Grégoire un cadeau de Noël pour le moins original. Jugez plutôt : Il s'agissait d'un tour de Quad dans les collines de Galilée, au dessus du Lac de Tibériade. Antoine aurait bien apprécié un peu plus d'autonomie pour effectuer quelques dérapages, mais le chemin était très balisé ... et effectué sous haute surveillance. Nous qui risquons quotidiennement notre vie sur les routes de ce pays, où le chauffard est roi, nous nous attendions à un peu plus de souplesse quand même ! En cliquant sur ce lien, vous devriez pouvoir accéder à la vidéo : photos.google.com/share/AF1QipNtFKONvfhy2vxh7cW51QSRqSdHZXOX_W4MxSB6kA1I_DkbovlT6cCoWPh1BLNZig/photo/AF1QipMeZEpwu9PochsrA4Iz190yMehxxrk5ISJYHvou?key=M3Q0N1VhcHhuV1hXelpFd3BxbXJVa2VXbmJYV0NB N'ayant aucune envie de rester assise dans la gadoue à les attendre, nous sommes allées Mathilde, Pauline et moi visiter "Safed l'intemporelle". L'origine de cette ville remonte au Ier siècle. Mais c'est au cours des 15e et 16e siècles que des milliers de juifs fuyant l'inquisition espagnole viendront y élire domicile. Leurs rabbins étaient si érudits que la ville se dotera de la première presse d'imprimerie du Moyen Orient en 1577. Le quartier des synagogues dans la vieille ville est toujours très fréquenté, et la population est majoritairement constituée de juifs très pratiquants. L'atmosphère très particulière de la ville, avec son centre historique, a attiré de nombreux artistes également. Au fil du dédale des ruelles, nous avons visité de nombreux ateliers et galeries, et escaladé quelques terrasses pour admirer la vue imprenable vers la plaine s'étendant jusqu'au lac, et sur les plus hauts sommets de Galilée vers le Liban. Bon, vous m'avouerez que les plus belles œuvres d'art sont ci-dessus ! 💓💓 Ça y est, la mère juive est de retour ... Reprenons : quelques photos volées de-ci, de-là ... L'accueil n'est pas toujours très chaleureux, mieux vaut se faire un peu discret. Un peu plus loin, c'est un atelier dédié au tissage des châles de prière qui a attiré notre regard : Mais ces messieurs ont terminé leur petite randonnée, nous reprenons la route pour les rejoindre. Promis, je reviendrai !
1 Commentaire
Cette forteresse médiévale est tellement impressionnante, que vous risquez fort de vous prendre au jeu. Prévoyez 3 bonnes heures d'escalade et restez groupés ! On s'y perd ... C'est ce qui nous est arrivé dès les premières minutes sur le site. Nous avons perdu Pauline pour toute la durée de la visite. Il ne nous restait plus qu'à comparer nos découvertes respectives à la fermeture du Parc ... "Le château de la large falaise" Ce fort syrien du 13e siècle a été bâti par un neveu de Saladin, soit pour défendre les sources de Banias situées à ses pieds, soit pour prévenir une attaque de Damas par les soldats de la sixième croisade. Mes sources divergent ... Une chose est sûre, vous en aurez "plein les mirettes" ! La vue, imprenable, embrasse le nord de la Galilée, le plateau de Nephtali, et la vallée de Houla. Long de 420 mètres, sur 150 mètres de large, il est situé sur un éperon rocheux à 800 mètres d'altitude. L'Empire Ottoman, après sa conquête en 1517, a converti la forteresse en prison de luxe pour les notables ottomans. Elle fut ensuite abandonnée au 16ème siècle et détruite par un tremblement de terre au 18ème. Vos pas vous conduiront par de rudes escaliers en pierre sous de vénérables portes surmontées d'écriture arabe, pour atteindre la terrasse. De là, vous atteindrez la tour principale, fort bien conservée, qui comporte encore trois étages avec de superbes salles voûtées. Puis vous emprunterez de minuscules escaliers en colimaçon pour faire le tour des salles de guet, avant d'atteindre la grande citerne conçue pour récupérer les eaux de pluie par un ingénieux système de canaux, tous détruits aujourd'hui. Votre visite ne s'arrête pas ici. Un peu plus loin, vous découvrez une étrange salle octogonale, baptisée "La belle tour", avant de vous mener au donjon. Un escalier vertigineux vous mènera enfin au niveau des remparts : le fameux passage secret pour vous échapper de la forteresse !
A quelques kilomètres de là, vous remontez à la source du Jourdain. De la verdure, des eaux claires, une vue dégagée au pied du mont Hermon, et des ruines de toutes les époques ! De quoi en perdre son latin (et son hébreu au passage ...) Depuis le IIIe siècle avant JC, les conquérants se succèdent, chacun laissant sa marque : grecs, romains, croisés, byzantins, musulmans ... Après avoir longé les eaux calmes et tranquilles, on monte à flanc de coteau : direction le temple antique du Dieu Pan. Dans la mythologie grecque, Pan est une divinité de la nature, protecteur des bergers et des troupeaux. Et bon nombre de moutons ont été offerts en sacrifice et jetés au fond de la caverne ... Pour les amoureux de la langue française, sachez que de son nom est tiré le mot "paganisme". De plus, Pan peut s’avérer redoutable et inspirer la peur dite "panique" ! Il est le compagnon attitré des nymphes, créatures belles, gracieuses et aimables, peuplant les campagnes, les bois, les montagnes et les eaux. Son lieu de culte de prédilection se situe dans des grottes. Le lieu était vraiment bien choisi ... A côté de la grotte, se trouvait le temple, dont on devine le tracé, parmi de jolies colonnes grecques déchues. Nous poursuivons notre marche et découvrons un ancien moulin à huile, suivi d'un pont romain ... Pour arriver enfin à l'antique Césarée de Philippe. Crée par un fils d'Hérode, cette ville a vu passer Jésus. Les environs de Césarée furent le cadre de :
- la profession de foi de Pierre (Matt 16, 13-18) "Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon église." - de la première annonce de la Passion (Matt 16,21) "A dater de ce jour, Jésus commence à montrer à ses disciples qu'il lui faut partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des Anciens, des chefs des prêtres et des scribes, être tué et le troisième jour ressusciter." En quittant Césarée, Jésus entamera sa marche vers Jérusalem. Le temps béni des miracles au bord du lac est fini. Après un long sommeil réparateur, nous avons mis le réveil de bonne heure pour profiter du soleil, bien plus matinal que nous. Direction les chutes de Banias, pour une petite randonnée des plus agréables. Ce site fait partie des nombreux Parcs nationaux du pays, parfaitement entretenus et indiqués; vous avez le choix entre plusieurs randonnées allant de 45 mn à 3 heures pour les plus sportifs, dans une verdure qui nous rappelle un peu la Provence au printemps ... Le long du chemin qui descend en pente douce vers la petite rivière qui serpente entre les rochers, ouvrez bien l'oeil ! Vous risquez d'apercevoir ce drôle de petit animal, escaladant agilement la branche voisine, ou se réchauffant tranquillement au soleil. Il s'agit en fait d'un daman, sorte de marmotte sans queue, qui descendrait en fait ... du rhinocéros !!! Nous voici suspendus au dessus des flots, sous les frais ombrages. C'est que le soleil tape ce matin, même fin décembre ... et les petits poissons nagent, nagent aussi bien que les gros.
Durant nos quelques jours de vacances familiales, à Noël, nous avions projeté un petit séjour dans le Golan. Situé au nord d'Israël, cette région a la réputation d'être verdoyante, et de posséder de nombreux sites à visiter. En bons touristes, nous n'avions pas du tout réalisé que cette terre était en fait en Syrie (pour l'ONU) mais occupée depuis une quarantaine d'années par l'état d'Israël ... Même l'American School y a envoyé Pauline avec sa classe début septembre ! C'est dire si c'est calme, car les américains ne plaisantent pas avec la sécurité. Ceci explique mieux malgré tout le petit encart "Security" dans le livret d'accueil du kibboutz Ortal (qui avait un peu fait rire les enfants arrivant de France) et les nombreux bruits d'explosions durant la nuit ... On est pleinement rassurés, ils nous préviennent s'il y a un vrai danger ! Cette carte nous livre de riches informations : le Golan possède une position stratégique, à la frontière du Liban, de la Syrie, de la Jordanie, et d'Israël. Il permet également d'approvisionner le pays en eau, puisqu'on y trouve les sources de Dan et de Banias, qui alimentent le Jourdain avant de se jeter dans le lac de Tibériade. Sur le site "Les clés du Moyen-Orient", on peut lire : "depuis l’antiquité, la position géographique du Golan et sa richesse en eau en font un espace stratégique sur le plan militaire." Ce n'est donc pas récent. Des découvertes archéologiques indiquent la présence d'une population juive jusqu'à l'arrivée des croisés, mais les romains avaient également choisi ce plateau pour y faire passer la fameuse "Via Maris". Les Mamelouks ont suivi, avec la construction de la splendide forteresse de Nimrod, tous ont eu à cœur de maîtriser cette région. MEMORY GOLAN Le musée à ciel ouvert est situé sur une petite colline, non loin du mont Hermon, qui s'est couvert d'une fine pellicule blanche ce matin. Face à la plaine syrienne, le lieu garde trace des combats qui ont permis à l'armée israélienne de conquérir cette région en 1967. Suite à de nombreuses attaques de la part de la Syrie, qui tentait de convertir cette région en une zone militaire fortifiée, Israël réagit suite à une offensive visant 3 kibboutz de la région. En 48 heures, le Golan sera aux mains d'Israël. Officiellement annexé en 1981, il apparaît sur certaines cartes comme un territoire occupé, puisque l'ONU conteste cette annexion. On déambule entre les postes d'observation et les tranchées, avant de descendre dans le secret du bunker. Quelques silhouettes sont là, prenant la pose, plus vraies que nature ... Je termine à l'instant le livre d'Amos Oz, "Un juste repos", et lui emprunte quelques lignes pour illustrer mes propos. Ah ... si je pouvais avoir sa plume ! "Il ne se passait pas de jours sans que n'éclatent de violents échanges d'artillerie sur la frontière nord. Des fedayin parvinrent à pénétrer sur les terres du kibboutz, sabotèrent plusieurs pompes de puisage, firent sauter la cabane de tôle vide de l'orangeraie et réussirent à repasser la frontière la nuit même. (...) Le quatorze mai, le garde de nuit abattit un fedayin près de l'enceinte du kibboutz. Le dix-sept, on termina la moisson de l'avoine et on entreprit celle du blé. (...) A la fin de mai, Yoni et Azaria furent mobilisés. La guerre qu'Azaria avait prévue éclata. Israël fut victorieux et repoussa ses frontières. Eitan fut tué sur le Golan." A nos pieds, une ville en ruine, vestige des combats passés. "Les montagnes et le désert se taisent. La terre est muette. Ce qui vit encore est déjà un peu mort : les sentiments les plus violents, les mots, les maisons de pierre, les villes fortifiées, les étoiles du ciel. Le temps désagrège tout, tandis que l'entendement humain lutte pour distinguer le bien du mal, la vérité du mensonge. Mais le temps réduit en poussière tous les repères, toutes les marques du bien, du mal, du vrai, du faux, du beau et du laid que l'entendement a imprimés sur les choses." Et pour terminer plus légèrement ...
"La nuit tombait. Le vent tiède du désert apportait du nord une poussière salée. Les premières étoiles étaient apparues, bien que quelques lambeaux de jour fussent encore accrochés à la crête des montagnes. (...) Une brume légère, laiteuse, montait du sol, enveloppant ses jambes. Le vent était tombé." Pauline Ses amies la font voyager : Maya vient d'Arizona, Daphna est Israélienne et Kalyani a une maman mexicaine, un papa américain, elle vit en Israël, mais parle français car elle a fréquenté l'école Marc Chagall de Tel Aviv. Au milieu de tout ça, Pauline se désespère d'avoir deux parents français. Son rêve maintenant est de partir au Mexique ... Heureusement, il y a le Soccer, et les nombreuses plages horaires destinées au sport pour lui faire oublier la dure vie d'étudiante à l'American School ! 😊 Antoine Les moments de détente sont rares en ce moment, mais nous ne désespérons pas d'y voir plus clair dans les semaines à venir. Amos est venu rejoindre "l'équipe" et soutient Antoine le plus possible. Il le fait même à distance puisqu'Antoine est souvent en France. Le départ de Carlos Ghosn, en redéfinissant de nouveaux objectifs, entraîne de nouvelles réunions et beaucoup de "paperasses" à refaire. Si vous voulez en savoir un peu plus sur le futur Open Lab de Tel Aviv, il vous suffit d'écouter l'interview d'Antoine sur une chaîne francophone israélienne :
Heureusement qu'on arrive à lui imposer des petits moments de détente quand même ... Amir (le chanteur !) En allant admirer le coucher de soleil récemment, j'ai croisé Amir, en train de faire son jogging en bord de mer. Et oui ! Nous sommes voisins ! Je ne lui ai pas demandé un selfie, au grand dam de mes filles. On n'arrête pas un sportif en plein effort ... Sur un groupe WhatsApp intitulé Art et Culture, une des participantes a posté cette petite vidéo, qui vous permettra de découvrir Tel Aviv à travers les yeux de notre égérie nationale, qui n'est pas connu ici. Cela lui permet donc de profiter du soleil et de la plage incognito ! Le journaliste s'est trompé, Amir n'a pas gagné The Voice, il est arrivé 3ème ... Les mauvaises langues vous diraient que c'est très israélien de s'attribuer des prix et autres distinctions assez facilement ! Peu importe, vous pourrez au moins admirer la plage de Tel Aviv, Sarona Market, les fameuses Tours Azrieli (ou je prends mes cours d'anglais), les jolies ruelles de jaffa, et découvrir une spécialité locale : la pita au Zaatar. Avec toutes mes excuses, cette vidéo n'est plus disponible ... Seuls les plus rapides en ont profité semble-t-il ! "Regarde ! Je t'ai gravée sur les paumes de ma main. Sans cesse tes remparts sont devant moi !" Isaïe 49 (15-16) Pour fuir la foule et prendre un peu de hauteur, nous avons tenté avec Catherine et Flore une petite promenade sur les remparts de la vieille ville de Jérusalem, au départ de la porte de Jaffa. Si l'envie vous prend de nous imiter, prenez de bonnes chaussures, et n'ayez pas peur des escaliers. Sport garanti ... Il faut savoir que le tour complet des murailles est impossible car on ne peut s'approcher du Dôme du Rocher. Nous sommes donc allées vers la Porte de Damas, mais malgré quelques jolies vues sur la Mosquée Al Aqsa et de petites terrasses privatives ... nous avons surtout été frappées par la vue plongeante sur les détritus et autres chauffe-eau solaires qui ornent les toits. Sachez donc qu'il vaut mieux contourner Jérusalem par le sud. Allons, un peu de poésie que diable. Surtout après avoir lu ce passage biblique, on voit ces murailles d'un autre œil ! "La ville sainte, pourvue de fondations dont Dieu lui-même est l'architecte et le constructeur." Hébreux 11,10 La partie la plus ancienne date de la construction du Premier Temple de Salomon, un millénaire avant Jésus-Christ, et les murs les plus "récents" ont été construits vers 1535 sous l'Empire Ottoman, par ordre de Soliman le Magnifique. Semblables aux albatros de Baudelaire, nous voyons autrement la vie grouillante du souk, avec une vue imprenable sur le crénelé de la Porte de Damas : Nous étions accompagnées par 3 des 6 enfants de Cécile et Jean-François, dont Elisabeth, une copine de Pauline (qui vous fait le grand écart ...) et une artiste, Hélène Goussebayle, qui s'est amusée à promener son dernier disque intitulé "Si je t'oublie Jérusalem" sur les remparts. Nous avons bien failli y passer la nuit. Ne vous fiez pas aux tourniquets rouillés débouchant sur une grille ... fermée ! Prenez un petit moment pour étudier la carte ci-dessous. Elle résume déjà à elle seule la complexité de cette ville, démolie et rebâtie 20 fois, d'une importance primordiale pour toutes les grandes religions monothéistes.
|
AuteurLes Basvil Archives
Avril 2020
|