L'AVENTURE TEL AVIV
Tout d'abord, pour être honnête, nos 3 grands se réjouissent plutôt à l'idée que nous rentrions cet été. Et une fois la nouvelle digérée, nous sommes heureux aussi de revenir chez nous. On a du temps, en ce moment, hein ? Alors on fait des plans sur la comète pour enfin retrouver tous ceux qu'on aime, et qu'on croise à peine l'été ... En attendant, nos enfants en France vont le mieux possible. Pas de virus dans les parages, et ils sont en très bonne compagnie. Voici Flore avec sa chère amie Ségolène, qui partage son appartement à Montrouge : Grégoire, de son côté, a profité de son dernier week-end de liberté pour partir à Lille. Une bonne journée chez son parrain Dominique, et une autre avec les parents de Jeanne, avant de partir s'installer chez Valérian à Buc. C'est la fête ! Merci Isabelle de lui ouvrir ta maison ... Du côté de Toulon, Mathilde profite du soleil sur la terrasse, avec les copines de coloc. Au programme, déjeuner de fête pour la Saint Joseph, journée de bénévolat à l'hôpital pour reconditionner des masques périmés, et petite vidéo pour la Journée de la Trisomie 21 : TOUS DIFFÉRENTS ! Grande première, nous avons fait un Skype tous ensemble dimanche soir. L'idée ne nous était même pas encore venue depuis 3 ans ! Bon, on a mis un peu de temps à voir tout le monde dans le bon sens et avec le son, mais au moins on a bien ri. Allez, soyons honnête quand même : Antoine s'est tellement dépensé sans compter pour mettre au monde son Lab, c'est un peu douloureux de l'abandonner au moment où il est plutôt au centre de toutes les attentions. Au salon MuniExpo par exemple : si vous êtes intéressés par le sujet de la mobilité du futur, voici quelques extraits d'une table ronde où Antoine se trouve aux côtés du Directeur général de la ville de Jérusalem, celui de Tel Aviv, et le maire de Kfar Saba. (en anglais par contre !) Antoine venait d'apprendre juste avant que c'était la fin de l'aventure pour nous. Son collègue et ami Amos lui a d'ailleurs dit en riant qu'il avait légèrement profité de l'audience pour régler ses comptes avec : - L'IA qui lui doit des sous depuis 3 ans, - Le Ministère des Transports qui lui interdit de rouler avec ses Twizy depuis un an, - sans parler des deux derniers Twizy commandés et bloqués justement à la douane depuis 9 mois ... Un des auditeurs a dit à Antoine qu'il avait dormi la plupart du temps, sauf quand c'était lui qui parlait ! Méfiez-vous, mon mari devient de plus en plus israélien ... Vous allez avoir des surprises à notre retour. Le plus frustrant, dans l'histoire, c'est que les Twizy sont arrivés juste avant la fermeture des locaux. Tous beaux, tous neufs, et même pas le temps de les étrenner ... Les collègues d'Antoine essaient tant bien que mal de travailler de chez eux, mais ... Ils souffrent. Lors des calls, Antoine entend les enfant hurler et tambouriner derrière la porte. L'un d'eux, dont je tairai le nom, l'a supplié hier de le laisser retourner au bureau. Le chef a dit non, les consignes sont strictes. Nous risquons 6 mois de prison et 5000 ILS d'amende. Mais effectivement, lorsqu'on admire la pièce où il travaille ... Cela laisse songeur : Quelques tensions en allant faire nos courses également. Un homme à qui l'on demandait de respecter les consignes sanitaires et de s'écarter a eu un moment d'humeur et ... a fait valser les étals de fruits et légumes. C'était déjà un peu long de rentrer par groupe de 10, à 2 mètres de distance, mais lorsqu'il faut que la police intervienne, cela complique un peu les choses. Du côté d'Herzliya, l'ambiance est bonne, surtout quand on célèbre la fin de la quarantaine de Jeanne. Nous avons fait la fête en compagnie de son ami Ruben, et ils nous ont régalé de sushis maison absolument délicieux. On n'a même pas réussi à finir les plateaux ! Et moi, je continue d'aller faire les courses en longeant la plage (quel luxe !) malgré l'interdiction de sortir à plus de 100 mètres de chez soi. J'imagine qu'avec mon caddie, ça passe. Par contre, de jour comme de nuit, je suis vraiment seule au monde ... Et heureusement qu'on peut admirer le coucher de soleil de la terrasse, on en profite encore en attendant Piriac ... Chers tous, je vous souhaite beaucoup de courage pour vivre cette étrange période, dans l'espérance que notre monde en sorte plus beau, plus humain, et plus raisonnable.
Prenez soin de vous !
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La nouvelle est tombée en février : nous rentrons cet été. Je vous tairai la façon dont nous l'avons appris, ce fut un peu lamentable. Cela ternirait le blason de notre chère firme au célèbre losange, qui n'a vraiment pas besoin de ça en ce moment. J'avais pourtant déployé beaucoup d'énergie depuis septembre pour réorganiser notre vie ici en vue des 3 prochaines années et à me persuader que c'était bon pour nous tous. Cela demande un peu de souplesse ! Mais pour reprendre la maxime de mon amie Elisabeth : A trop s'enraciner, on finit empoté. Ça, c'est sûr, aucun risque pour nous depuis 3 ans ! Donc ... Yalla ! disait Sœur Emmanuelle. Au passage, je vous fais profiter du merveilleux champ de fleurs près duquel je suis allée chercher mes fruits et légumes hier. J'en profite, c'est à mon avis la dernière fois qu'il ouvre avant longtemps. Un petit cadeau pour tous ceux qui sont enfermés chez eux et qui n'ont pas de jardin ! Pour en revenir à notre sujet, la colère et l'incompréhension ont vite cédé la place à la panique concernant la scolarité de Pauline. Il va donc lui falloir quitter l'école américaine et reprendre les cours en première à la rentrée prochaine, avec le bac en contrôle continu. Et dire que nous avions abandonné les cours du CNED à la rentrée, puisque nous devions rester jusqu'à sa graduation en 2022 ... (Je crois que le plus dur pour elle sera de quitter Jaffa ! La voilà en train de se balader avec son amie Amélie et son chien Lycos dans les petites ruelles de la vieille ville) Mon premier réflexe a été de chercher une école internationale près de Buc. Nous en avons trouvé une à Sèvres, et Pauline est en train de passer les examens à distance en ce moment, malgré quelques perturbations liées au confinement. Nous ne sommes pourtant pas persuadés qu'elle y serait heureuse. L'idée fixe de Pauline, au départ, était de garder son niveau d'anglais, et de rester dans une atmosphère internationale. Mais lorsque nous avons compris qu'il s'agissait d'un bac français dans un établissement de bon niveau, avec 5 heures supplémentaires en anglais pour obtenir un bac international, sans compter les temps de trajet supplémentaires, la marche nous semble bien haute. Nous n'aurons au moins pas de regrets d'avoir essayé. Puis nous nous sommes tournés vers l'inspection académique pour essayer de reprendre une seconde en cours de route. En effet, Pauline était inscrite pour la rentrée 2019 au Lycée Jules Ferry en section européenne ... (Certes, le gap serait important côté environnement, entre Jules et l’école américaine ! Mais nous sommes bien persuadés que cela ne dit rien de la qualité de l'enseignement, et que côté cadre, nous sommes plus que privilégiés en ce moment.) Nous avons donc envisagé de rentrer en France Pauline et moi, et de nous installer à l'hôtel. Mais ni le Lycée, ni l'Inspection académique n'ont accepté une arrivée en cours d'année. Nous avons donc abandonné cette idée, qui de toute façon ne nous enchantait guère tous les 3. Entre temps, j'ai eu l'occasion de croiser à Jérusalem notre ami diacre Alain, venu en pèlerinage en Terre Sainte. De retour à Buc, la nouvelle a circulé via mes chères copines de mon groupe de prière, et il s'est avéré qu'une seule place était vacante en seconde, au Lycée Marie Curie qui acceptait de nous accueillir ! (Merci pour ton aide Philippe !) Que faire ? La nouvelle est tombée au début de l'épidémie, nous étions déjà inquiets de la tournure que prenaient les événements en Israël. La perspective du confinement pour nous deux seules dans un hôtel à Versailles, et Antoine seul ici, nous a aidés à prendre la décision de rester et d'inscrire Pauline au CNED. C'est dommage, je crois que quelques jours après, c'était gratuit pour tout le monde. Ironie du sort ... Cette vidéo n'est pas de moi, bien sûr, puisque je respecte le confinement ... Elle est de Nadav Zofi. Merci à lui. Cela vous permet (et moi aussi) d'admirer Tel Aviv, la ville réputée ne jamais dormir, telle qu'on ne l'a jamais vue !
C'est la troisième fois que je recommence cet article : la connexion Wifi est déjà mauvaise en général, mais encore plus en ce moment. Une pensée émue pour tous ceux dont le télétravail est difficile voire impossible depuis quelques jours ! Je reprends le fil, mais il n'est déjà plus d'actualité puisque nous sommes confinés depuis hier soir ... Tant pis ! Chère famille, chers tous, nous sommes en train de vivre une situation totalement inédite ... Et je vous assure que la passer loin de chez soi, de ses enfants, de ses parents âgés n'est pas très confortable. Il m'est venu à l'idée que nous allions revivre des situations dignes du Moyen Age. Après avoir enseigné pendant 6 ans cette période historique avec délice à mes élèves de CM1, je la vois d'un tout autre œil à l'aune du XXIe siècle ... Et le titre d'un article de Libération daté d'hier soir, 15 mars 2020 à 19h13 ne me contredit point. (Les passages cités sont en couleur et je me suis permis des petits commentaires personnels ) L'Etat hébreu, l'un des premiers pays à avoir fermé ses frontières, a jusqu'ici freiné la propagation du Covid-19. Effectivement, ils sont réactifs, surtout côté américain ... La preuve : Pauline est en quarantaine depuis déjà une semaine ! En effet, un israélien travaillant à la cafétéria de WBAIS a eu la bonne idée de partir en vacances en Espagne. Il est revenu travailler sans savoir qu'il était malade, et voilà ! Toute l'école en semaine de confinement. Bon, entre temps, toutes les écoles ont été fermées ici, donc ... Côté fermeture des frontières, notre fille adoptive, Jeanne, y a échappé de peu. Elle a réalisé l'exploit d'atterrir à Ben Gourion mardi dernier et de passer les contrôles israéliens (un peu aidée par les papiers dûment remplis par Antoine qui attestait que nous l'acceptions en quarantaine à la maison). Et de deux !!! Je ne vous raconte pas le retour de l'aéroport ... On a respecté le règlement à la lettre : pas d'embrassade, Jeanne masquée à l'arrière de la voiture, fenêtres ouvertes, je l'ai déposée directement dans le basement sans passer par le rez de chaussée. Et on discute dans l'escalier, avec un étage entre nous ! Top cool cet accueil ... Bon, c'est quand même plus sympa que de se retrouver confinée dans un petit appartement. De toute façon, ses collocs ne souhaitaient pas vraiment l'accueillir ... On essaie de se mettre à leur place. "Tel-Aviv, samedi soir. Sous les néons d'une supérette de Bograshov, un homme est plaqué au sol par trois policiers masqués, dont deux en combinaison blanche intégrale, holster à la hanche. Comme sorties d'une dystopie, les images virales de l'arrestation de ce quadragénaire pour viol de sa mise en quarantaine se sont imposées comme la dernière illustration de l'approche drastique israélienne face au Coronavirus." Vous comprenez maintenant pourquoi on ne fait pas semblant ??? Ceci dit, les israéliens pour l'instant, continuent à vivre, en pratiquant toujours plus de sport. Je n'ai jamais vu autant de monde sur la plage ... Surf, kitesurf, jogging, ce sont les Champs-Elysées sur la Tayelet d'Herzliya ! Heureusement, cela se calme un peu au coucher du soleil : "Peu avant, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou était apparu en prime time, comme quasiment chaque soir depuis le début de la crise. De sa voix caverneuse, il égraine les dernières mesures de restrictions, alors qu'Israël compte 213 cas de Coronavirus et n'a eu à déplorer aucun décès jusqu'ici." (Mais notre Président de la République aurait peut-être dû alerter davantage l'opinion publique française ? C'est toujours facile de critiquer, de toute façon, il y aura toujours quelqu'un pour penser qu'il aurait fait mieux. De mon côté, je trouve que son mandat, dans son ensemble, n'aura pas été un cadeau) "Parmi les dernières annonces flirtant avec le couvre-feu généralisé, la fermeture des commerces "non essentiels", des crèches et des lieux de socialisation (bars, restaurants, cinémas, salles de gym, etc ...) et l'injonction au télétravail généralisé. Les rassemblements ne doivent plus excéder dix personnes, dans les bus comme dans les synagogues, ce chiffre étant le quorum minimal nécessaire aux prières dans le judaïsme." On craignait tous une razzia dans les magasins. Mais les israéliens sont un peu plus habitués aux situations de crise que ... les anglais ! Voici à quoi ressemblait le supermarché où le fils de nos amis Elisabeth et Benny faisait ses courses à Londres dimanche soir : Je corrige aujourd'hui, les rayons commencent à se vider ici aussi : cela fait deux magasins où je ne trouve pas de lait Longue conservation, et plus beaucoup de yaourts en rayon. En attendant, notre Mathilde a réussi à rentrer sur Toulon dimanche, retrouver ses super colocs. Au programme, un gros plein à vélo toutes ensemble, dans la joie et la bonne humeur comme vous pouvez le constater. Parées pour le confinement ! Bien sûr, après s'être fait dorloter un mois par Isabelle et Jean-Christophe à Versailles lors de son stage, il faut bien reprendre le rythme et retrouver le chemin du supermarché ... "Nous sommes en guerre contre un ennemi invisible", a insisté Nétanyahou. Le gouvernement entend désormais utiliser les "moyens technologiques" du Shabak (renseignement intérieur israélien) pour traquer les allées et venues des porteurs du Coronavirus. Soit une extension des moyens de surveillance d'ordinaire utilisés à la lutte antiterroriste. Deux autre pays sont allés jusque là : la Chine et l'Iran. Et si le Shabak (...) a assuré que la localisation par triangulation des téléphones portables ne serait pas appliquée pour surveiller la population en quarantaine (environ 40 000 personnes), le doute est désormais semé." Étrange ... Quelques lignes plus haut, il est question de l'arrestation musclée d'un homme pour viol de sa quarantaine ... Vous comprenez bien qu'on ne prenne aucun risque ... De toute façon, nos deux filles ne mettent pas le nez dehors. De vraies petites souris ! Ou bien des rats des villes, si vous préférez. En tout cas, surtout dans la "Basse Ville" pour Jeanne. Et pourtant c'est une Bertin ... C'est à n'y rien comprendre. "Asher Shalmon, en charge de la communication du ministère de la Santé, esquisse l'objectif du pays : freiner l'épidémie "jusqu'à l'arrivée des beaux jours et des fortes chaleurs, nocives au virus", afin de limiter la contamination à moins de 30% de la population. Validant le cliché d'Israël en forteresse perpétuellement assiégée (dit "syndrome de Massada", en référence aux derniers Zélotes assiégés par les Romains)", Tel-Aviv a choisi la stratégie de l'isolement, du confinement et de la "distanciation sociale" plutôt que le pari de l'immunisation de masse." Côté immunisation, chez nous, on a profité de la fin de la quarantaine de Pauline pour lui faire des câlins ! Vous savez comme elle aime ça ... Par contre, depuis l'appel de mon amie Karine vendredi dernier, j'ai bien compris qu'il ne fallait pas jouer les Fangio en ce moment. Nous sommes prévenus : les ressortissants français ne seront pas prioritaires dans les hôpitaux durant les mois à venir. Même si c'est bien de le savoir, cela fait quand même un peu froid dans le dos ! Je fais attention de ne plus descendre les escaliers 4 à 4, j'essaie pour une fois de ne pas me couper en cuisinant, et c'est décidé, les baies vitrées resteront sales encore quelques temps. A bon entendeur ... "Le fait qu'Israël soit entouré d'ennemis, virtuellement une île avec son unique aéroport international et ses points de passage terrestre aussi limités qu'ultra-sécurisés, a facilité l'application rapide de cette stratégie, confirme Moran-Gilad. De plus, la population est globalement disciplinée, (là, je suis un peu dubitative ...) malgré le coût économique et social. Les israéliens comprennent qu'ici, une crise sanitaire n'est jamais seulement ça : tout le monde a en tête les implications qu'une situation hors de contrôle aurait sur notre résilience et notre sécurité." Côté sécurité, les israéliens gardent le sens de l'humour, comme les français. Je vous partage une Xième vidéo, envoyée à Antoine par ses collègues. J'avoue que c'est de loin ma préférée ! Bon courage à chacun, et prenez soin de vous. A très bientôt, en attendant des jours meilleurs ! (plus rapidement que prévu d'ailleurs, mais suite au prochain post ...) Quel beau souvenir que ce week-end dans le désert avec la Communauté de l'Emmanuel l'an dernier. Merci à Cathy, Laure et Bruno, Laure et Grégoire, nos prêtres Thomas et Alain, qui nous ont fait vivre un moment joyeux, intense et ressourçant, pendant le Carême. Même notre Pauline, qui partait en traînant les pieds, est revenue emballée ! Après une arrivée échelonnée le vendredi soir, et un pique-nique partagé au milieu des yourtes, nous faisons quelques petits jeux pour faire connaissance. Puis direction le lit, car il ne fait pas chaud ... Et le réveil va piquer un peu nos oreilles demain matin. J'avais déjà entendu dire que le désert pouvait fleurir, notamment dans la Bible, bien sûr. Mais le voir de mes yeux, quelle belle expérience ! Le désert et la terre de la soif, qu'ils se réjouissent ! Le pays aride, qu'il exulte et fleurisse comme la rose, qu'il se couvre de fleurs des champs, qu'il exulte et crie de joie ! (IsaÏe 35, 1) Nous avons marché, prié, médité, reçu des enseignements de qualité, et surtout, nous nous sommes vidé la tête, loin des soucis du Lab. "Parler du désert, ne serait-ce pas d'abord, se taire comme lui et lui rendre hommage non de nos vains bavardages mais de notre silence" disait Théodore Monod. Et c'est une grande bavarde qui vous parle ... De la verdure ! En plein désert ... On se croirait à Bovelles. Et moi, je me prendrais presque pour Charly, le petit lièvre de Caroline. Nous avons loué, chanté, et pu avoir la messe au fond du Nahal Mamshit, pendant que les jeunes se faisaient une joie de suivre le tout à un jet de pierres de notre groupe, dans une petite grotte aménagée sur l'autre versant .... MAMSHIT, la plus petite, mais la mieux conservée des villes nabatéennes, est facile à visiter depuis le campement. Le Père Alain, incollable sur ce pays, nous y a guidés pour une visite passionnante : Pendant des siècles, les Nabatéens contrôlèrent les routes commerciales très fructueuses qu'empruntaient les caravanes entre l'Arabie et les empires grecs et romains, sur la route de l'encens. Ce peuple nomade issu du nord de la péninsule arabique s'installa dans le Néguev aux alentours du IVe siècle avant JC. Leurs terres passèrent sous domination romaine au début du 1er siècle avant JC, Un processus d'assimilation culturelle s'enclencha, les Nabatéens établirent peu à peu des villages et finirent par embrasser la religion catholique. C'est pour cette raison que l'on trouve en plein milieu du désert un beau pavage dans ce qui reste d'une église du IVe siècle et surtout un splendide baptistère. C'étaient d'innovants ingénieurs, qui réussirent à mettre au point des méthodes d'irrigation sophistiquées encore utilisées de nos jours, et leurs rois aimaient impressionner leurs invités en gaspillant de l'eau devant eux. Cela ne vous rappelle pas quelqu'un les versaillais ? Autrefois, la route de l'encens et des épices des Nabatéens s'étendait du Yémen et d'Oman, dans la péninsule arabique, à la Méditerranée, en passant par ce qui est maintenant l'Arabie Saoudite, la Jordanie (Pétra) et Gaza. Sur le trajet des caravanes, les villes d'Avdat, Mamshit, Shivta et Haluza prospérèrent tandis que l'agriculture faisait fleurir les terres arides alentour. Mais Mamshit était la seule ville fortifiée du Néguev au IVe siècle. (Merci mon guide Lonely Planet !) Au moment de rassembler nos affaires, j'ai quand même eu l’œil attiré par de grands volatiles venus se poser non loin du campement. Des cigognes ! Nous sommes en période migratoire, elles repartent voire la famille en Alsace ... Qu'elles leur passent le bonjour avant les retrouvailles en Corse !
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AuteurLes Basvil Archives
Avril 2020
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