L'AVENTURE TEL AVIV
Yom Yeroushalayim 24 mai 2017, 50ème anniversaire de la réunification de Jérusalem Explication pour les plus assidus : Je crains de dire des sottises et préfère vous livrer le résumé trouvé dans la Newsletter d'Israël Accueil : Le plan de partage de la Palestine de 1947 prévoit deux États indépendants, l'un juif et l'autre arabe, avec un troisième État de Jérusalem sous contrôle international. Ce plan est rejeté par la nation arabe qui lance une attaque contre l'État d'Israël dès sa proclamation, conduisant à la guerre israélo-arabe de 1948. Les accords d'armistice israélo-arabes de 1949 comprennent un partage de la ville de Jérusalem suivant la ligne de front, entre une partie orientale, désormais dénommée "Jérusalem-Est", sous contrôle jordanien et une partie occidentale sous contrôle israélien. Jérusalem, qui comprend la Vieille ville et les principaux lieux de culte juifs, est vidée de son importante communauté juive, et la présence juive est interdite y compris sur les lieux saints ; des profanations et des destructions de synagogues et de cimetières y ont également été rapportées. Cette journée célèbre la réunification de la ville de Jérusalem après la conquête de Jérusalem par Tsahal au cours de la guerre des Six Jours. Le mercredi 7 juin 1967 (28 Iyar 5727), l'infanterie de Tsahal investit la Vieille Ville de Jérusalem. Les soldats arrivent au Mur occidental et le commandant de la région Centre, le général Mordehai Gur, déclare avec émotion « L'esplanade du Temple est dans nos mains ! ». Le 12 mai 1968, le gouvernement israélien proclame le 28 Iyar comme un jour férié en tant que « Journée de Jérusalem ». Le 23 mars 1998, la Knesset décide de faire de ce jour une fête nationale. La communauté juive la commémore comme la « libération » de la vieille ville et de ses lieux saints. Fête de Shavouot
Shavouot est une fête religieuse juive célébrée ici le 31 mai, et les enfants profitent de quelques jours de vacances. Les trois fêtes de Pessa'h, Chavouot et Souccot sont appelées Atseret (assemblée solennelle) car elles étaient historiquement les trois occasions annuelles de pèlerinages au Temple de Jérusalem à l'époque de son existence. Pessa'h étant symboliquement la "fête des semences", Chavouot est appelée "fête des prémices", car les premiers fruits de la récolte étaient alors offerts au Temple à cette date. Antoine a donc profité à cette occasion d'une distribution de fruits et de produits lactés sur son lieu de travail. Puisqu'il n'a pas souvent le temps de déjeuner, c'est une aubaine. Et nous, nous avons fêté Shavouot à notre manière, en récoltant nos trois citrons dans le jardin !
1 Commentaire
Le mois de mai est bien connu comme étant une période chargée en festivités, avec presque 4 anniversaires sur 6 chez les Basseville ! Pas très facile de faire la fête quand on est loin des deux grands, ou qu'on révise le bac ... Heureusement qu'Internet est là pour nous faciliter la vie. Ici, guère besoin d'aller bien loin pour trouver de jolis cadeaux originaux ! Je vous laisse admirer ce que les filles m'ont trouvé sur la kikar (place) du bout de la rue : Le 25 mai était aussi le dernier jour de cours de Mathilde ! Bien évidemment, l'année a passé plus vite pour elle que pour les autres... Et les surprises continuent à Mikvé Israël : le prof de philo pied nu en amphi pendant son cours, les batailles de farine et d’œufs (bon, j'avoue, c'est de tradition chez nous aussi) le gardien qui fait déguerpir les agitateurs au jet d'eau ... Difficile de quitter les copines, certaines partent à l'étranger, les israéliennes partent à l'armée ... On fait de jolies photos souvenir avant de se séparer : Nous réalisons que les journées filent, et nous ne trouvons même plus le temps d'aller voir la mer. Antoine n'a dû se baigner que deux fois depuis notre arrivée ! On décide donc, pour les quelques semaines qui nous restent tous les quatre, de goûter l'eau au moins une fois dans le week-end. Dommage, il n'y avait pas de vagues à notre arrivée, mais au moins, le bodyboard a pris l'air ... Les projets à venir :
Mathilde part demain normalement avec sa jumelle Marie-Astrid, contactée par Facebook avant notre départ. Cela l'avait intriguée : une jeune fille née le même jour qu'elle, et qui avait créé une Compagnie de guides, la 1ère Jérusalem. Mathilde lui demande si elles vont se voir à Abu Gosh le jour de leurs 18 ans à toutes les deux. Marie-Astrid lui répond qu'elle sera dans un autre monastère situé à Bethléem celui-là, pour réviser son bac une semaine. Et lui propose de l'accompagner ! Or Bethléem est en territoire occupé, et je ne peux y accéder avec notre voiture ayant une plaque israélienne. Je vais donc rejoindre Jérusalem, laisser ma voiture là-bas, et les deux mamans partiront ensemble conduire leurs filles au delà du mur. Mathilde m'a promis de prendre plein de photos ! Nous allons donc fêter ses 18 ans ce soir. Car à son retour : - Antoine sera parti en Chine. - Quand Antoine reviendra de Chine, les épreuves du bac seront finies - Charlotte aura passé une petite semaine avec nous (C'est la PREM'S !!!) - et on pensera déjà à nos bagages ! Tout cela donne un peu le tournis !!! : ) Les puissances coloniales en terre sainte Un peu d'histoire : après les accords de Crimée, en 1850, l'empire Ottoman est poussé à des concessions, et accepte de céder des terrains en Palestine. Cela permettra notamment aux immigrants juifs d'acheter les premiers quartiers au pied des remparts, (comme le quartier de Mea Shearim visité la dernière fois) et aux cinq grandes puissances coloniales de l'époque d'investir également cette région. Ceci se traduira surtout par la construction d'hôpitaux et d'auberges pour leurs pèlerins comme St Louis, Notre Dame ou l'Hôpital Italien mais surtout le "Carré ou Périmètre " de la Russie des Tsars. Nous avons donc pu admirer l'hospice Notre-Dame de France, construit au XIXème siècle pour protéger et loger les pèlerins venant dans la ville sainte. C'est maintenant un hôtel de luxe et un restaurant gastronomique français. Malheureusement fermée le jour de notre visite, nous sommes passés devant cette église copte éthiopienne. C'est une des premières églises chrétiennes du continent africain. Longtemps isolée, cette église a développé des rites proches du judaïsme et de la religion musulmane. Son origine remonterait au baptême d'un eunuque étant au service de la reine Candace par le diacre Philippe au Ier siècle ! Située dans le carré des Tsars, la cathédrale de la Sainte Trinité est bien reconnaissable avec son dôme vert. C'est une cathédrale orthodoxe dépendant du Patriarcat de Moscou. La Mission russe comportait à la fin du XIXème siècle 70 édifices religieux et hospitaliers, conçus pour accueillir les milliers de pèlerins orthodoxes, mais la plupart des bâtiments ont été rachetés par l'état d'Israël aujourd'hui. Notre amie Viviane a été très émue en tombant sur la maison habitée par ses parents après leur Alya. Vendue à un organisme, ceux-ci ont accepté de nous ouvrir leurs portes, et Viviane a pu retrouver les statues ornant la majestueuse bibliothèque, et revoir la chambre où son papa est décédé. Quelques maisons plus loin, nous tombons sur celle d'un certain Eliezer Ben Yehuda, qui a donné son nom à au moins une rue dans chaque ville d'Israël. Sa notoriété est bien méritée : c'est à lui qu'on doit la renaissance de l'hébreu. Cette langue, réservée depuis deux millénaires à l'étude des textes sacrés, il l'a adaptée aux temps modernes, inventant peu à peu les mots qui lui manquent : Rakevet : train Misada : restaurant Ofanayim : bicyclette Mais en l'imposant à son fils, qui du coup ne pouvait plus communiquer avec ses semblables, il l'a rendu fou ... Petite pause fraîcheur à Abu Gosh Notre deuxième visite de Jérusalem était plus encadrée : partis en bus de Tel Aviv à 8 heures pour éviter les bouchons, nous avons commencé par une jolie pause à Abu Gosh. Le frère Olivier nous a accueillis avec son air jovial pour nous faire visiter les lieux, et nous a appris que ce terrain avait été offert à la Xème légion romaine en remerciement de la prise de la forteresse de Massada. Il nous fait remarquer que la température y est toujours constante. Grâce à ses murs jusqu'à 4 mètres d'épaisseur (plus que dans la maison Pietri !), les touristes pensent que l'église est chauffée pour la messe de Noël ... Ce merveilleux frère qui parle français, arabe et hébreu (au moins) accueille tous les ans les jeunes militaires filles et garçons pour leur faire découvrir le monastère et surtout la vie des moines. Il oeuvre de toutes ses forces pour la paix, ce qui n'est pas un mot vide de sens ici : un monastère catholique, dans un village arabe, au cœur d'un pays juif ... Le frère Olivier a été invité par un rabbin de ses amis à Jérusalem pour témoigner auprès de jeunes garçons d'une école rabbinique. Peu réceptifs au départ, il a obtenu un silence médusé en arrivant par une porte dérobée en chantant un psaume bien connu des enfants en hébreu. Et le rabbin est arrivé en face de lui en chantant le même ... C'est sans doute difficile à comprendre, mais les israéliens souvent ignorent totalement les liens très forts existant entre nos deux religions. Je vous laisse en écouter quelques notes via le lien ci-après à coller dans votre navigateur : https://goo.gl/photos/4nE5vUYLDkApyhAs6 ou en téléchargeant le fichier ci-dessous :
Nous avons pu admirer la crypte, contenant plusieurs petites chapelles. C'est là que les frères tiennent leur chapitre. En son centre, une source qui murmure. Dans ce pays désertique il y a encore quelques dizaines d'années, on peut imaginer son prix ! C'est en puisant à cette source que frère Olivier arrive à irriguer les arbres et massifs de fleurs du mémorial dédié à Jean-Marie Lustiger. Et quel travail ... Entre 4 et 5 heures, plusieurs fois par semaine. Il s'en plaint d'ailleurs régulièrement au Père Abbé. «Je suis né juif, j’ai reçu le nom de mon grand-père paternel, Aron. Devenu chrétien par la foi et le baptême, je suis demeuré juif comme le demeuraient les apôtres. J’ai pour saints patrons Aron le Grand Prêtre, Saint Jean l’Apôtre et Sainte Marie pleine de Grâce. Rien n’est impossible à Dieu.» Cardinal Jean-Marie Aron Lustiger Le quartier juif ultra orthodoxe Faisons un peu de vocabulaire ! Orthodoxe signifie "ce qui est conforme à une doctrine, considérée comme étant la seule vraie." Il y a donc des orthodoxies de toute sorte ... Ces Haredim (du mot harada, peur) représentent un tiers de la population de Jérusalem. Le haredi est celui qui est terrifié à l'idée de violer une des 613 mitzvot, les commandements de la Torah. La menace est permanente. Pour ne pas y succomber, il faut vivre en groupe, dans des quartiers à part, sous la stricte direction du rabbin auquel on est rattaché. Opposés au mouvement sioniste et à la création de l'état d'Israël, ces religieux pensent que Dieu a détruit le royaume d'Israël pour punir le peuple juif, et seul le Messie pourra le recréer. La vie en terre sainte est possible, mais toute tentative autonome de créer un état est une révolte contre Dieu. Ils réfutent également la présence de touristes à Jérusalem. La vision fondamentale des haredim est que le monde qui les entoure est une source permanente de perversion. Ils n'ont donc pas la télévision, et souhaitent se protéger en restant entre eux afin de mieux lutter contre l’hyper sexualisation de notre société. - La femme doit avoir une tenue "pudique", qui implique de cacher aux hommes autres que son mari sa féminité. Il lui faut donc cacher ses cheveux sous une perruque, un bonnet ou un turban, couvrir sa peau à l'aide de collants et de vêtements à manches longues, et porter des couleurs sombres. - L'homme porte la plupart du temps une tenue noire, en signe d'humilité et un chapeau à larges bords, pour indiquer son statut. D'autres communautés ont gardé la tenue de leurs ancêtres, le plus souvent issus d'Europe centrale, comme ces chapeaux de fourrure, les schtreimels, portés les jours de fête. L'homme doit se consacrer uniquement à l'étude du Talmud. C'est donc souvent la femme qui travaille, laissant sa nombreuse progéniture à la garde des aînés. Le niveau socio-économique de cette partie de la population est très bas, et bénéficie d'aides de l'état, ce qui complique les relations : difficile d'accepter de l'aide de quelqu'un qu'on doit combattre. Mais ces aides tendent à diminuer, et de plus en plus d'haredim sont contraints de travailler. - Tout contact entre un homme et une femme est interdit, mis à part dans le cadre familial. (C'est ainsi qu'un homme religieux portant juste la kippa et parlant français, ravi de discuter avec Antoine et moi lors de nos courses dans un magasin a refusé de me serrer la main en expliquant sans me regarder que c'était par respect pour moi.) Il faut juste le savoir ! J'ai essayé de les prendre en photo très discrètement, courant pour attraper leur bus, je vous explique pourquoi un peu plus bas : Pour visiter ce quartier, du nom de Méa Shéarim, mieux vaut être avec un guide à mon avis. Nous étions prévenus, il nous fallait avoir les jambes et les bras couverts; nous avions donc un châle pour mettre sur nos épaules. Malgré cela, un habitant nous a fait des réflexions car on apercevait nos chevilles, et un petit garçon de 3 ans, pas plus, nous a insultées du haut de son balcon.
Lag Ba'omer Cette fête est célébrée en mai. Et pour les étrangers que nous sommes, la tradition d'allumer partout de grands feux, alors que la température avoisine déjà les 30°, nous surprend un peu. Dans Herzliya et Tel Aviv, les enfants font même griller des chamalows à la sortie des classes, ce qui ne se fait certainement pas à Jérusalem ! On fête ce jour-là le départ vers le ciel de Rabbi Shimon, au mont Méron. Les familles que nous avons croisées partaient toutes en pèlerinage vers son mausolée, les bras chargés de victuailles. Ayant apporté la lumière au monde par ses écrits, sa mort est donc célébrée à l'aide de grands feux de joie, allumés un peu partout. Les parents réalisent ce jour-là la première coupe de cheveux de leurs fils à l’âge de trois ans, laissant bien sûr les papillotes pousser sur le côté. Les mèches de cheveux sont ensuite jetées dans le brasier. J'ai enfin pu m'inscrire à Israël Accueil (grâce à Antoine qui a réussi à rapporter des cartouches pour notre imprimante introuvables ici) et faire la connaissance d'un petit groupe de femmes francophones israéliennes ou expatriées. Un accueil très chaleureux, la possibilité de prendre l'air, d'apprendre toujours plus de choses sur ce pays incroyable, et des copines pour papoter et poser toutes les questions qui me passent par la tête ! Quel bonheur ... Vous devez certainement vous demander ce qui me manque encore et me trouver bien difficile mais ... Des commerces ou objets qui vous semblent très simples à trouver en France sont parfois un vrai casse-tête pour moi ici. Non parce que cela n'existe pas mais simplement sous une autre apparence. Par exemple : je n'ai pas encore trouvé de poste, ni de timbre, je ne sais pas où faire ressemeler nos chaussures, pas de savon de Marseille, de sac congélation ou de papier sulfurisé et j'hésite un peu à aller chez le coiffeur, après avoir entendu les mises en garde des copines de Mathilde ... Et bien Karine m'a donné la réponse dimanche dernier : n'importe qui peut s'improviser coiffeur (ou cuisinier d'ailleurs ...) puisqu'il n'y a pas de licence. Mieux vaut donc y aller sur recommandation ! Lors de notre 1ère sortie, nous avons été guidées par Elisabeth, qui a habité une dizaine d'années à Jérusalem. Comme c'est amusant de se promener dans le souk (Mahane Yehuda) et de l'entendre nous expliquer ce qu'il faut acheter et comment le cuisiner ! On y trouve le meilleur Tahini, de jolis mélanges colorés pour relever les pâtes ou le riz, ou parfumer votre thé. Le restaurant où elle nous a emmenées était excellent : nous y allions très sereinement puisqu'il a été crée par un couple de ses amis. Nous nous sommes partagées quelques spécialités sur ses conseils, un régal. Nous avons commencé par un petit tour sur la promenade Haas-Sherover, d'où la vue sur la vieille ville et ses remparts est splendide. Il parait qu'au coucher du soleil, c'est inoubliable ... On peut apercevoir au loin la tour David, l'église de la Dormition, la basilique de Gethsémani et le dôme du Rocher. J'ai eu la surprise d'apprendre que Jérusalem ne s'est étendue au delà de ses murs que très récemment. Le premier quartier à avoir vu le jour se nomme Yemin Moshe, et sa fondation remonte à 150 ans seulement; son bienfaiteur, Sir Moses Montefiore, a commencé par ce moulin, pour tenter de nourrir la population. Il est maintenant transformé en musée. Nous avons traversé ensuite un charmant quartier très fleuri, propriété de riches américains paraît-il. Il n'est malheureusement guère occupé, ses propriétaires vivant pour la plupart à l'étranger. Vous verrez qu'on cherche plutôt les taches d'ombre ! On m'avait dit que Jérusalem étant en altitude, il pouvait y faire frais. Ce que j'ignorais, c'est qu'à cette période, la chaleur peut être caniculaire ! Il vous faut donc partir avec bouteille d'eau ET chapeau de soleil. Je n'imaginais pas du tout cette ville si moderne, avec son tramway, et de jolis petits quartiers ombragés dès qu'on s'égare dans les ruelles. Très branchée aussi ... LE café incontournable, équivalent de notre "Deux Magots", où nous avons pris la boisson locale (qui a réussi à détrôner le coca-cola chez Antoine !) : une limonade : citron, menthe, sucre et eau. Au détour d'une ruelle, nous avons admiré la porte d'une synagogue représentant les 12 tribus d'Israël, et beaucoup moins sérieusement, un fervent partisan d'Emmanuel Macron ... C'était juste avant les élections !
Je ne suis pas très bavarde en ce moment, pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque de me poser un peu avec vous. Antoine est de plus en plus absorbé par son travail : il a reçu avant-hier une délégation Renault, et enchaîne les réunions, un salon hier où il présentait le twizy, (succès assuré !) un cocktail à l'ambassade, des dîners avec ses collègues qu'il emmène à Jérusalem aujourd'hui ... Pour Mathilde, ce sont plutôt les derniers cours particuliers pour rattraper les chapitres qu'elle n'a pas vus (15 jours avant le bac ! Il était temps ...) qui m'occupent beaucoup car il me faut la conduire à Ra'Anana , et attendre sur place la fin du cours de 2 heures. Et je dois aussi assurer des conduites avant ou après les épreuves de bac car il n'y a des navettes entre Holon et Herzliya que le matin et le soir. Malheureusement, cela peut prendre entre 20 mn et ... 2 heures pour y aller, en fonction des bouchons dans Tel Aviv. Cela fait souvent 3 ou 4 heures de conduites par jour. Et notre Pauline tournant un peu en rond, sans activité extra scolaire et sans travail le soir, nous avons pas mal de copines à la maison, ravies de profiter de la piscine ! Laetitia est française, Marie-Esther vient de Côte d'Ivoire, et Anaël est israélienne. Décidément, rien ne se passe comme ailleurs dans ce lycée. Au beau milieu des révisions du bac, la prof principale de Mathilde a proposé aux élèves de se cotiser pour commander ... un plateau de 100 sushis ! Et dimanche, les élèves se réunissent pour visionner la vidéo du mariage de leur surveillante préférée. J'ai suggéré à Mathilde de s'en passer, mais ... ça l'amuse au plus haut point. On peut comprendre. Sinon, après une épreuve d'ECE de physique où tout le monde avait triché et que Mathilde avait ratée (car jamais vu en cours en Israël et matériel différent de ce qu'elle connait en France) , pour nous remonter le moral, nous avons pris une petite salade à Sarona et fait les soldes. Très efficace en ce qui nous concerne toutes les deux ! Petite séance photo le soir en retrouvant Pauline : Voici à quoi ressemble l'immense centre commercial Azrieli, proche de WeWork où travaille Antoine : une tour ronde, une triangulaire et une carrée côte à côte. Ne soyez pas surpris : en vous présentant à l'entrée on vous demande tranquillement si vous n'avez pas une arme, les plus paresseux soupèsent simplement votre sac. Ça donne ça :
- Weapon ? Ou bien : - Gun ? La première fois, heureusement, j'étais avec Grégoire, plus habitué que moi à ce vocabulaire grâce à ses jeux. Voilà ce que ça donnait : Moi : Qu'est-ce qu'il me demande ??? Lui, très flegmatique : Oh ... Il te demande simplement si tu as une arme dans ton sac à main ... Mais ne rions pas trop, nous y viendrons peut-être en France un jour ! Antoine revient de France. Curieuse, je lui demande ce qu'il a mangé, et je sens tout à coup ressortir comme une légère frustration chez mon mari ... Voilà le contenu de son caddie, je vous laisse juger par vous-même : des rillettes, des lardons pour faire des flammekueches, du steak pour faire un tartare, des knackis pour un petit hot-dog, des chamalows, des M&M's ... Bref. Vous l'aurez compris, le porc nous manque un peu, la viande en général aussi, et les bonbons sont plus rares que chez nous. Et ceux contenant de la graisse de porc carrément absents ! J'avais découvert cette particularité de nos nounours et autres "cochonneries" en guimauve avec mes élèves musulmanes. Bon, juste au moment où je vous dis qu'on ne trouve guère de bonbons, voilà sur quoi je tombe dans le souk (prononcer "shouk") de Jérusalem ... Sinon, j'ai l'honneur de vous annoncer que François, un de nos chers oncles corses, a élucidé une partie de l'énigme, et gagne donc un petit séjour chez nous ! Merci à lui pour son petit commentaire. Voici sa réponse : Sinon le "dernier" oiseau en photo est un Guêpier d'Europe - Merops apiaster Ce volatile magnifique migre aussi via la Corse, il y est visible en troupes nombreuses au printemps ... Vallée de l'Ortolo ou embouchure du Rizzanese, au plus près de Sartène ! A défaut de le croiser en Israël, nous l'apercevrons peut-être en sortant d'un bon bain à Capo ... (Capu pour les puristes) J'en profite pour saluer toute la famille corse ! Ça, c'est nous sur la plage le soir : Nous entamons notre troisième mois en Israël, et nous sommes dans notre maison depuis un mois. Spacieuse, pleine de charme, elle nous inquiète parfois par ses vitrages qui ne laissent planer aucun doute sur ce qui se passe dehors, et sa sécurité quasi inexistante. Mais elle nous a aussi réservé quelques surprises amusantes, comme une nage à contre courant (comme à Buigny !!!) et une piscine qui s'éclaire la nuit. Nous avons réussi à établir de bonnes relations avec notre propriétaire, ce qui d'après les précédents locataires (qui ont quitté cette maison au bout de six mois après un cambriolage) n'était pas évident. Cela nous a permis d'obtenir un nouveau four (le précédent brûlait tous les plats, même à 50°) et une nouvelle machine à laver. Laurent (et oui, tout le monde se tutoie et s'appelle par son prénom ici !) est allé nous chercher les machines le jour-même, et les a installées avec Antoine. Sympa. Trois superbes oliviers abritent la terrasse du soleil, ce sont sans doute eux qui nous ont fait craquer pour cette maison. Ce qui n'était pas raisonnable du tout quand je vois le temps passé à balayer en dessous. Mais nous aurons bien besoin des conseils des spécialistes varageois au moment de la récolte qui promet d'être fameuse. Sinon, nous venons de changer de voiture pour la troisième fois. Après une Mégane, nous avons testé un Xtrail, et nous venons d'aller chercher celui que nous allons garder trois ans. Antoine avait demandé à Avy une caméra de recul, pour m'aider dans mes manœuvres. (La confiance règne ... ) Et bien je suis fière de vous annoncer que les deux ont été abîmées, mais pas par moi ! C'était même avant de quitter le garage ...
Le vendeur a bien attaqué la porte du premier X-Trail en prenant un virage (très sec, je l'avoue, je n'aurais pas aimé être à sa place ...) pour sortir du garage. Quand nous sommes montés derrière lui dans le deuxième X-Trail, tout neuf, tout blanc, nous serrions un peu les fesses Antoine et moi. Lui fanfaronnait un peu, et au moment d'attaquer le fameux virage, j'ai entendu un horrible bruit de carrosserie : je crie STOP ! Lui, persuadé que je ne lui fais pas confiance pour prendre ce fameux virage, me rassure et accélère ... Je crie plus fort, Antoine confirme qu'il vaut mieux stopper ... Le pauvre avait laissé le haillon arrière ouvert. Rien de grave. On m'a dit : "Comme ça tu n'auras pas peur de l'abîmer ..." ; ) Bonne nouvelle : j'arrive à apercevoir la route, en montant le fauteuil au max ! Et finalement, quand je vois ce que conduisent mes voisins, je me dis que cela pourrait être pire : leur capot m'arrive à l'épaule ... Impossible de ne pas vous partager ce beau moment de communion. Merci Isabelle ... Et grâce à Thomas, nous pouvons même découvrir les paroles. Messieurs, à vous : Im HaShem Lo Yivneh Bayit Si l'Eternel ne bâtit la maison Shav Amlu Bonav Bo Ceux qui la bâtissent travaillent en vain Im HaShem Lo Yishmor Ir Si l'Eternel ne garde la ville Shav Shakad Shomer Celui qui la garde veille en vain Hinei Hinei Lo Yanum En effet, Lui qui surveille Israël Lo Yanum v'Lo Yishan n'aura ni répit, ni repos Shomer Yisrael Gardien d'Israël (tiré du psaume 127, verset 1 de la Bible) Nous en saurons plus sur cette fête de Bar Mitzvah en juin, car Pauline est invitée à la Bat Mitzvah (avec un T pour les filles) d'une de ses copines ! Elle a pu fêter le Sabbat chez les grands-parents vendredi soir, je regrette qu'elle ne soit pas plus bavarde notre petite dernière, parfois ... ; ) Rien à raconter dans ce blog du coup ! Une façon comme une autre de fêter l'armistice avec vous, alors qu'Antoine a une grosse journée, que Mathilde est en bac blanc d'anglais, et la petite dernière ... en cours.
Bon, j'arrête de vous faire pleurer. Comme dit Mathilde qui vient de rentrer, et pique une tête dans la piscine, il y a pire ... C'est la première fois qu'on arrive à en profiter le soir, je vous assure. Il est temps pour vous de venir nous voir !!! Alors ? Qu'est ce que cela signifie ? N'oubliez pas de commencer par la droite ! Je dois vous avouer qu'avant de vivre ici, les oiseaux ne m'avaient jamais passionnée, même si une balade dans le parc du Marquenterre m'a toujours amusée. Est-ce le fait d'avoir du temps devant moi, de découvrir des oiseaux que je n'avais jamais croisés en France, ou la curiosité de voir la tête des bavards qui me réveillent de leurs trilles le matin vers 4h30 ? Toujours est-il qu'ils sont nombreux à résider en Israël, sans doute grâce à sa situation géographique privilégiée, au carrefour de 3 continents. "Les oiseaux y trouvent une grande variété d’habitats, des sites de repos et des courants chauds dont ils ont besoin pour planer et se laisser porter." Egalement parce que nous sommes en période migratoire, entre l'Afrique où ils résident l'hiver, et l'Europe et l'Asie où ils passent l'été. Et oui, nous sommes en Asie ... Voici un petit aperçu de ceux que nous avons croisé dans le jardin et à Sarona, dans le centre de Tel Aviv : Le premier est notre fameuse perruche, qui avait élu domicile dans notre palmier à Zevulun, mais qui ne nous a pas suivis rue Shazar. Et celui-là est un Martin Pêcheur de Smyrne qui scrutait le bassin de Sarona pour y pêcher un poisson rouge. Je vous présente le plus bruyant : le Martin triste, qui ne l'est pas du tout, je vous l'assure. Merci de penser aux bouchons d'oreilles pour venir nous voir ! (Et pensez à garder vos masques donnés dans l'avion car les stores ne sont pas franchement efficaces. Tant pis, de toute façon vous partez du principe qu'il fait beau et vous vous levez tôt comme la plupart des israéliens, que vous pouvez croiser faisant leur jogging sur la plage sur les coups de 6 heures du matin.) Je pense bien que ce sont des petits colibris, qui apprécient beaucoup nos oliviers. On ne bouge plus, pour ne pas les effrayer, tellement c'est amusant de les voir en vol stationnaire, au dessus de nos têtes ! Mais je peux me tromper ... Cet espèce de corbeau bicolore est en fait une corneille mantelée nous dit-on et le deuxième, un beaucoup plus joli geai des chênes. Une équipe d’ornithologues israéliens, dirigée par la Société pour la Protection de la Nature en Israël, a remporté la première place d’un concours mondial qui a pour objet la protection des oiseaux. Le but du concours était d’identifier le plus d’espèces d’oiseaux dans un laps de temps de 24 heures. Les Champions israéliens ont identifiés 157 espèces, loin devant les autres équipes, selon l'article. Mais on peut en recenser jusqu'à 530 d'après les spécialistes. L'oiseau emblématique d’Israël, choisi par vote national en 2008 est la huppe fasciée. Il est paraît-il déjà nommé dans le Talmud, dans les middrachim (mais je ne peux vérifier mes sources ...) Nous n'avons pas encore eu la chance de le croiser, donc j'avoue, la photo n'est pas de moi. Mais ceux que je rêve d'apercevoir, ce sont ces deux-là. Je n'ai pas encore trouvé leur nom, mais vous avez le droit de m'aider un peu aussi ... Vous gagnez un petit séjour à Herzliya !!! Bon, je vous donne la solution :
le titre signifiait "Oiseau chanteur" en hébreu ... Ce pays aime les commémorations, et il aime faire la fête. Nous découvrons les nombreux jours fériés au fur et à mesure, avec quelques surprises quand il faut remplir le frigidaire ce jour-là ... Comme vous l'avez certainement deviné, Yom signifie jour spécial. Grâce aux filles (et à leurs professeurs ...) nous suivons tout cela de très près. Voici par exemple la vidéo envoyée par le professeur principal de Mathilde sur mon WhatsApp pour Pessah, accompagné d'un "Hag sameah à tous nos soldats !" Ce qui signifie Bonne fête. On n'est plus en France, c'est sûr ... D'autant plus que pour moi, le message était en hébreu ! Yom HaShoah est une journée à la mémoire des victimes de la Shoah. A Mikvé, des bougies étaient allumées dans le hall, portant les noms de professeurs, ou membres des familles des élèves disparus pendant la seconde guerre mondiale. Une petite cérémonie a réuni élèves et professeurs en début d'après-midi, pendant laquelle des témoignages ont été lus, entrecoupés de chants. Nous entendons la sirène pour la première fois. Yom Hazikaron est une journée de commémoration en souvenir de tous ceux tombés dans la lutte pour la création et la défense de l'état d'Israël. Les sirènes retentissent à nouveau, une première fois à 20 heures pour en marquer le début, puis à 10 heures du matin le lendemain, et le pays tout entier observe une minute de silence, même sur l'autoroute. La vie s'arrête pour un vibrant hommage aux disparus. C'est à cette occasion que la classe de Pauline a chanté sa chanson. Tous les élèves d'Israël, et beaucoup d'adultes, sont habillés de blanc, et ceux qui ont quitté Mikvé et font leur service militaire actuellement sont conviés également. Yom Haatsmaout est le jour de la déclaration d'indépendance de l'état d'Israël, le 14 mai 1948. Il se fête toujours dans le prolongement de Yom Hazikaron, et le peuple tout entier passe ainsi des larmes au rire. Le pays tout entier se pare de drapeaux israéliens, des carrefours aux voitures, en passant par les immeubles, déroulant des mètres de banderoles du toit jusqu'au sol. 69 ans ... C'est un pays si jeune ! On l'oublie trop souvent. Et c'est LE jour où il faut faire la fête, qu'on se le dise ! Les filles étaient prévenues, impossible de rester à Herzliya. Elles sont donc parties retrouver leurs copines pour assister au concert, voir le feu d'artifice, et poursuivre la soirée dans la rue pour Mathilde et ses amies. Il faut bien sortir un peu des révisions ... (pendant que je bouquinais dans la voiture après un petit tour en ville ! C'est beau, le dévouement d'une maman ... : )) L'ambiance est très bon enfant, les petits courent partout, et le centre de la ville est devenu piéton. La tradition est de se promener avec d'énormes marteaux gonflables aux couleurs d'Israël, et de s'asperger de bombes multicolores. Pourquoi des marteaux ? C'est en souvenir de David Ben Gourion frappant la table pour clôturer la séance à l'issue de la proclamation de l'Etat d'Israël. Le lendemain, on se retrouve pour un barbecue sur les places ou sur la plage. Et à midi, les avions de l'armée survolent la côte du nord au sud. Antoine a malheureusement raté tout ça puisqu'il était en France ! Les filles lui ont fait la morale : il n'aura pas le droit de s'absenter à cette période l'an prochain ... Bon, on n'a pas oublié de goûter l'eau quand même. On la trouve délicieuse, mais visiblement encore un peu froide pour les israéliens ... Il n'y a jamais grand monde dans l'eau pour nous tenir compagnie !
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AuteurLes Basvil Archives
Avril 2020
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