L'AVENTURE TEL AVIV
Chers tous, dernier billet pour vous souhaiter un très bel été et vous dire j'espère à bientôt. Nous mesurons déjà la frustration qui va être la nôtre, puisque nous n'arriverons pas à voir tout le monde. Tant pis ! Vous serez obligés de venir ! Pour l'instant, nous avons hâte de rentrer, mais Mathilde avec un petit pincement de cœur quand même : - il fait vraiment très chaud, et on ne dort pas très bien. Pas beaucoup plus chaud que chez vous en ce moment, mais le taux d'humidité augmente de jour en jour nous semble-t-il. - les galères continuent côté boulot pour Antoine, - on vient de réaliser que la banque nous avait donné une carte bancaire qui fonctionnait surtout dans les distributeurs, ce qui explique pourquoi elle était souvent rejetée. Mais comme on m'a souvent refusé les chèques aussi, peu usités en Israël, je n'ose plus faire les courses ! C'est un peu stressant quand vous bloquez toute la file d'attente avec un caddie bien plein et aucun moyen de paiement valide ... On réalise également que toutes nos démarches pour éviter 3 heures de queue à la poste (et 40 personnes devant vous) pour payer l'électricité, la taxe d'habitation, l'eau sont à refaire ... puisque la carte ne fonctionne pas. Nous avions reçu par exemple des SMS de notre opérateur pour nos portables mais en hébreu ... Il devait s'inquiéter de nos 3 mois de retard de paiement ! Comme ils sont gentils, à la Poste version Israël, vous pouvez admirer des rangées de sièges pour patienter, et il y en a autant sur votre droite. Comme je m'inquiétais quelque peu de ne toujours pas être sortie à la fin des 4 heures d'épreuve de Mathilde, un israélien m'a dit gentiment d'apporter mon pique-nique la prochaine fois. - on a fait changer le système d'alarme cette semaine, à la demande de Renault, et elle s'est mise 3 fois en route toute seule deux nuits de suite ... - on a fait venir une société pour traiter la maison contre les cafards. Pour l'instant, on croisait surtout beaucoup de cadavres, mais depuis qu'ils sont passés, on les croise vivants ! ... dans la piscine en plus ! Et ils sautent et ils volent ! : (( J'ai vérifié sur Internet ... sur les 4500 espèces de cafards, seules 8 savent voler. C'est bien notre veine. On doit être tombé sur l'espèce du Surinam, d'Australie, de Cuba, ou d'Amérique. - On ne peut plus se baigner ! Drapeau noir dans les premières vagues car la mer est très agitée et beaucoup d'énormes méduses sur le sable. Bon, si ça tombe, c'est pareil chez vous, puisqu'il parait que c'est aussi la canicule. Je crois que je vais arrêter là avec mes charmantes petites bêtes parce que j'en connais qui ne vont plus du tout avoir envie de venir ... ; )) Et on a surtout tellement hâte de retrouver nos grands !!! Allez, on sera content de retrouver ce drôle de pays, notre maison, la plage et ses couchers de soleil quand même ... mais pas tout de suite. RV en septembre pour de nouvelles aventures !
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Résultats du Bac jeudi : Youpi ! Mathilde a réussi ! Et avec mention AB en plus ... Elle est fière d'avoir relevé le défi, malgré tous les oiseaux de mauvaise augure qui lui prédisaient une vraie gamelle, à la Bruyère particulièrement. Bon, il faut avouer que c'était un peu de la folie ... La surprise, c'est qu'on sort le grand jeu ici ! Comme aux US !!! En Israël, on aime faire la fête, et on sait la faire dans ce pays. Nous avons eu droit à une soirée pour la remise des diplômes, avec cocktail, musique, spectacle, photos et compagnie. Malheureusement, beaucoup plus d'hébreu que de français, mais peu importe ! Regardez ... On se croirait à Poudlard. Les ombres chinoises sont les élèves qui défilent classe par classe devant la synagogue, avec toge et mortier ! Chacun était invité à participer. Les francophones ne brillent pas par leur présence sur scène, la tradition semble beaucoup plus vive du côté israélien. Certains jeunes vivent en internat toute l'année, leurs parents sont à l'étranger, et ils enchaînent ensuite avec 2 ou 3 ans de service militaire. Quelques uns chantent, d'autres ont tourné des clips assez drôles sur les premières leçons de conduite, ou les inconvénients du masgan (climatisation) dans les classes ... Place aux discours : les quatre professeurs principaux (qui ont même dansé pour leurs élèves sur HAPPY !!!), une surveillante qui vient de se marier, la directrice de l'établissement, Ruth, qui ne voulait pas nous croire quand on lui disait que les filles voulaient nous suivre en Israël. Elle a dit à Antoine que nous avions meilleure mine que lui ... C'est vrai. Pourvu que cela soit un peu plus paisible sur le plan professionnel en septembre. Et les plus belles, pour finir ! Les mentions vont de TB à AB. Toutes des championnes je vous dis. Via le téléchargement ci-dessous (moins de 4 Mo), revivez la remise du diplôme du Baccalauréat de Mathilde comme si vous y étiez.
Et nous venons d'apprendre à 20 heures -Shabbat oblige- que la remise du papier officiel se faisait ce soir à 21 heures ... à Banana Beach ! Ah ! c'est sûr, on n'est plus à Versailles ... Qui sait, Mathilde va peut-être boire un coup avec ses profs sur la plage ... Il faut dire qu'ils avaient l'air aussi heureux qu'elle de la bonne nouvelle, et ils ont tous fait leur maximum pour l'aider. Ça non plus, ce n'est pas courant en France ... On s'embrasse, on se prend dans les bras, on se fait des selfies ... Ci-dessous, Mathilde avec la directrice et sa prof principale : Dommage pour la remise du diplôme ce soir, j'étais déjà en pyjama ...
Bon, nous sommes à peine surpris de la nouvelle, signe que nous commençons à prendre le rythme israélien, où tout se fait à la dernière minute, sans aucune anticipation ! "Balagan", je vous dis. Excellent pour les parisiens stressés que nous sommes. Cerise sur le gâteau, il y avait bien Ruth, la directrice, et une autre prof, à banana Beach hier soir, mais elle avait bien donné rendez-vous aux élèves pour boire un coup ! On est quitte pour y retourner demain matin ... Marie-Astrid, qui y habite depuis 3 ans, nous avait promis une visite particulière de la vieille ville avant son départ. Nous avons réussi à nous échapper mardi, pendant que la maison restait fermée quelques heures après le traitement contre les cafards. La ville trois fois sainte, lieu de pèlerinage à la fois pour les juifs, les musulmans, et les chrétiens, reste un signe de contradiction, une énigme ... La ville devrait être un lieu de rencontre, de dialogue entre les différentes religions. Mais que nenni ! "On s'y affronte et on s'y tue. Mais on y tutoie comme nulle part ailleurs l'invisible." Michel de Jaeghere Elle est partagée en fait en 4 quartiers : juif, chrétien, arménien, et musulman. Ses remparts de 4 km qui datent de Soliman le Magnifique, sont percés de 8 portes, chacune avec son nom, son histoire, et ses particularités. La porte dorée (ou porte de la Miséricorde) quant à elle, a été murée par les musulmans : la tradition veut qu'elle ne s'ouvre qu'à la fin des temps, pour laisser entrer le Messie. Cela semblait dangereux ... Voici la porte de Damas : Nous sommes rentrés par la porte neuve, la plus récente, située en face de l'hôpital Saint Louis. On déambule dans de jolies ruelles escarpées, et passons des souks aux petits escaliers dérobés. Pour vous y retrouver, levez la tête ! De petites pancartes vous indiquent les lieux saints. Nous avons eu la chance de pouvoir nous recueillir au Saint Sépulcre, dont les travaux de réfection viennent de se terminer. "On sait bien que plus un sanctuaire suscite la vénération des pèlerins, plus la réalité risque de surprendre" puis-je lire dans mon guide. Comme c'est vrai ! Tout d'abord, plusieurs communautés chrétiennes se partagent la basilique. Chacune veille sur ses chapelles et ses lieux saints, assure des offices quotidiens, et entretient les lieux. Et il y a tellement de choses à voir ! Malgré tout, je reste sur ma première impression : il est plus facile de se recueillir loin de la foule et de ce décor si chargé, comme au jardin des oliviers ... Une fois passée la porte de la basilique, premier lieu de vénération : la pierre sur laquelle le Christ aurait été mis dans son linceul. De nombreuses femmes en prière y frottent leur chapelet et y posent leur front. La foi ici se vit avec le corps. Nous avons eu la chance de pouvoir nous recueillir sur le lieu où le Christ a été mis en croix, le Golgotha, et sur le lieu présumé du tombeau du Christ. Sans faire trop la queue, mais sous la haute surveillance de moines orthodoxes ... peu amènes. Direction le Mur des Lamentations, principal lieu saint du judaïsme, avec un petit détour par un joli point de vue sur les toits, et le Dôme du Rocher : Le mur des Lamentations, appelé aussi mur occidental, était en fait le mur de soutènement de l'esplanade du Temple de Jérusalem, situé dans le quartier juif de la vieille ville. Toutes les synagogues du monde sont là pour rappeler le temple détruit aux juifs de la diaspora et sont tournées vers lui. On vient s'y recueillir pour pleurer sur la destruction du temple, et demander l'accomplissement de la Parole. Mathilde a eu la chance de se rendre devant le mur un samedi, jour de Shabbat. Les plus belles photos sont d'elle ! Je suis jalouse ... ; )) Vous remarquerez que le mur est séparé en deux parties (2 tiers/1 tiers) afin que les hommes et les femmes prient séparément et ne se touchent pas. J'ai fait pareil, pour toutes les intentions chères à mon cœur.
Mathilde et Marie-Astrid avaient très envie de retrouver les sœurs un vendredi pour le chapelet récité avec les habitants au pied du mur. Ce n'était pas forcément le bon jour, puisque les sœurs étaient en Galilée, et c'était un vendredi de grande prière durant le Ramadan. Nous avons appris par la suite qu'on avait autorisé exceptionnellement les habitants des territoires occupés à se rendre en pèlerinage à Jérusalem en car, cela ne s'était pas produit depuis 20 ans. Nous comprenons mieux les jolies tenues de sortie et l'affluence record ! Nous avons commencé par un petit tour à pied dans Bethléem, où la circulation était ... compliquée. Pour revenir et trouver le checkpoint 300 fermé ... On se sent tout de suite un peu perdu et on réfléchit rapidement : le checkpoint va-t-il rouvrir ? Et quand ? S'il n'ouvre pas, où va-t-on dormir ? Les sœurs seront-elles de retour ? Ai-je le numéro de téléphone des amis rencontrés à Abu Gosh qui habitent ici ? Tout cela avec un téléphone dont les messages passent mal, et Waze coupé puisque nous sommes en Palestine. Pas de stress, on va trouver une solution. Nous avions rendez-vous avec Marianne et Marie-Astrid devant le monastère. Ces dames ont finalement pu nous rejoindre à pied par le tunnel d'accès piéton, en laissant leur voiture côté israélien, et nous avons dit le chapelet tous les 6. Nous avons préféré marcher pour essayer de rejoindre la basilique de la Nativité, sans grand espoir de pouvoir y pénétrer, puisqu'on y fait souvent 3 heures de queue. Au passage, nous longeons de nombreuses échoppes de souvenirs, un peu comme celles de Lourdes ... mais vous remplacez les saintes vierges en plastique par du bois d'olivier ! Plus classe quand même ! Il faut savoir que le tourisme est une des seules sources de profit pour les habitants. Je vous laisse contempler cette crèche inédite, qui parle d'elle-même : La lumière du soir est vraiment belle sur le Néguev. Nous pouvons même apercevoir les monts jordaniens à l'horizon, qui se teintent de mauve et de rose. Surprise, la basilique est complètement vide ! Nous sommes un vendredi, il est vrai que les touristes ne s'aventurent pas à Bethléem ce jour-là. De plus, le cloître situé juste à côté retentit de bruit de fanfares, les scouts palestiniens, en grande tenue, font la fête. Voici la crèche grandeur nature qui nous accueille dans le cloître : Je vous l'accorde : on est loin du dépouillement de la crèche ... au milieu de tous ces marbres et dorures. Quoique ... "Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l'adorèrent; ils ouvrirent ensuite leurs trésors, et lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe." Matthieu 2,11 "Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule; On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix." Isaie 9,6 Il naît comme un pauvre, mais les grands de ce monde le couvrent d'or ... Il meurt comme un voleur, mais son tombeau est luxueux ... Son nom est Prince de la paix dans une ville entourée de hauts murs ... Jésus, qu'il est difficile de te suivre ... Après la visite de la grotte, nous avons dîné sur la "place de la mangeoire", coincée entre la basilique et le minaret, au son du muezzin. Dégustation de quelques spécialités palestiniennes délicieuses : - des boulettes de Kebbe en entrée - du mansaf ensuite : riz au safran et poulet, agrémenté d'une soupe au lait de chèvre - et pour finir, de délicieux baklawas. Pauline, avec la nostalgie de la France, a commandé un cordon bleu. Bon. C'était plutôt ... du poulet aux champignons et à la crème ! On fera attention à notre ligne demain ... Nous avons appris par le serveur qu'il y avait eu un double attentat à Jérusalem ce soir-là, faisant 4 morts : une policière israélienne et les 3 assaillants palestiniens. Sans doute pour nous rappeler que nous sommes malgré tout dans un pays en guerre, même si la mer et les palmiers ont tendance à nous le faire oublier. Paix à leur âme !
Nous repartons donc rapidement à la voiture, laissée devant le monastère, en espérant que le checkpoint est ouvert, ce qui est heureusement le cas ! On pousse un bon soupir de soulagement ... Nous pouvons donc déposer Mathilde chez Marie-Astrid à Jérusalem, et nous la récupérerons demain soir pour la soirée d'adieu de ses parents. Une amie d'Israël Accueil, professeur d'histoire de l'art à l'Institut Courtauld de Londres, nous a proposé une visite passionnante, autour de la collection de portraits du XVIIIème siècle, située au sous-sol. Rubens, Van Dyck, Rigaud, de grands noms se succèdent, et ses explications sont tellement captivantes que je filerais bien m'inscrire directement à l'école du Louvre ... Avec Laure, nous avons poursuivi la visite du musée et essayé de saisir un peu la complexité de l'art moderne israélien, parfois violent, voire carrément provocant. Avec une tendre pensée pour mes petites filleules qui lisent le blog, je vous fais grâce des œuvres les plus crues. Et je préfère vous faire profiter de cette suspension réalisée avec des tapettes à mouches ! Ce tableau de Samir Shatz intitulé "A State of all its citizens" nous a particulièrement marquées. On y retrouve les mille visages rencontrés dans ce drôle de pays dont les habitants viennent des quatre coins du monde, avec toujours une identité fortement marquée, mais un désir le plus souvent affirmé de faire corps.
Nous n'avions pas beaucoup de temps devant nous, nous avons donc opté pour des visites proches mais intéressantes, loin de la ville. Jolie journée dans les jardins Baha'is, où nous avons pu cette fois descendre les terrasses avec une visite guidée. Rappelez-vous : jupe d'une longueur convenable et épaules couvertes mesdames vous éviteront des coups de soleil ... et des complications pour visiter certains sites ! Une jeune allemande très sympa a bien voulu prêter son paréo à Charlotte pour que nous puissions entrer. J'avoue que cet alignement parfaitement symétrique de terrasses manque un peu de fantaisie, et je regrette que les bas-côtés davantage dans le style jardins à l'anglaise ne soient pas accessibles. Mais cela vaut le détour quand même. Nous avons profité d'une journée un peu ventée pour visiter Césarée, car le soleil tape fort au milieu des ruines ! Quelques photos pour vous montrer le minaret enfin débarrassé de ses échafaudages, l’hippodrome au bord de l'eau, et une mosaïque que je n'avais pas encore repérée ! Je fais vraiment de nouvelles découvertes à chaque fois ... Sans oublier Charlotte en haut de l'amphithéâtre :
On s'était promis de dîner au moins un soir sur la plage. Jusqu'à présent, le vent se levant au coucher du soleil, on voyait les consommateurs emmitouflés dans des polaires à la tombée de la nuit. Dommage ... Nous avons testé le weekend dernier, cela devient tout à fait supportable ! Voire vraiment sympathique ! : )) Surtout avec un petit mojito les pieds dans l'eau pour fêter (encore !!!) ses 18 ans. Nous n'avons pas dansé sur la plage toute la nuit, Mathilde avait quand même encore 4 épreuves à passer. Mais ça change bien les idées quand même ...
Charlotte nous a fait le plaisir d'être la première à venir nous voir. Avec un joli choix de fromages, un délicieux saucisson, deux bonnes bouteilles pour accompagner le tout ... AHHHH, notre douce France et ses spécialités culinaires ! On s'est régalé. Malheureusement, bac oblige, nous avions quelques contraintes horaires. Donc petite promenade pour commencer, à "Old Yaffo" comme on dit ici, le Vieux Jaffa, en attendant que Mathilde sorte de sa première épreuve. En déambulant dans les petites ruelles étroites, nous sommes tombées sur la maison d'été d'une artiste israélienne : Ilana Goor. Selon elle, l'art et la vie quotidienne doivent fusionner l'un dans l'autre : ses œuvres originales se mêlent donc à sa collection privée, au milieu des meubles de famille. Un musée à vivre en quelque sorte. Autodidacte, elle touche à tous les matériaux, mélange les styles, même ceux qui nous dérangent un peu ... Il n'y a qu'un pas de Goor à gore. Par contre cet ancien caravansérail a vraiment beaucoup de charme, et j'ai eu un vrai coup de foudre pour ses terrasses d'où la vue est imprenable. (Cette photo a été piquée sur le site du musée ! J'ai essayé plusieurs fois de la prendre, sous toutes les coutures, mais pas moyen ...) Petite papote entre artistes, on compare ses œuvres, et on discute technique : Inventaire d'artiste à la Prévert Des fleurs, un parasol, cent pots Des fauteuils, des poignées de porte et des tableaux Des masques africains, des crocodiles et des escargots Une cheval de bronze sur la terrasse Des luminaires, Ilana Goor sur le tableau Des sculptures, des insectes, des photos, des cranes de vache et du mobilier art déco Une vache en bronze sur l'autre terrasse ... C'est la canicule ! Un petit selfie à l'ombre avant de continuer notre tour des galeries d'artistes, dans les ruelles escarpées de Jaffa. Voici nos tableaux coup de cœur admirés dans une galerie, l'artiste se nomme Yoram Gal et il est fan de notre nouveau président !
Le mur des lamentations, et Festival à Jaffa. L'histoire du monastère débute en Algérie à la fin de le seconde guerre mondiale, à deux pas de celui de Tibhérine. L'entourage étant à majorité arabo-musulman, les sœurs bénédictines prient les offices en arabe. Mais à la demande du patriarche Maximos V, elles acceptent de s'installer en Terre Sainte, où la vie monastique melkite est en train de disparaître, malgré la présence d'une importante communauté. Une famille de Bethléem leur ayant fait don d'un grand terrain sur une des collines entourant celle de la grotte de la Nativité, avec un superbe panorama sur la vallée du Jourdain et les Monts du Moab, elles ont pu poser la première pierre, soutenues par leur congrégation. Au nombre de 3, les sœurs vont célébrer la 1ère liturgie orientale dans la petite chapelle en 1963. Elles sont aujourd'hui au nombre de 5, et nous avons même fait la connaissance de sœur Magdalena, une des fondatrices. La règle d'or de la communauté est le commandement de l'amour. Avec une double mission : - faire revivre au sein de l'église grecque catholique la tradition monastique - constituer un foyer d'intense prière pour l'unité des chrétiens. Au milieu des guerres et intifadas, la petite communauté souhaite accueillir chacun, pèlerins et amis de toutes confessions, le cœur grand ouvert. La chapelle est merveilleusement décorée de fresques qui la recouvrent complètement, et une iconostase sépare le chœur et le célébrant du reste de l'assemblée. Le rite byzantin m'a quelque peu déconcertée, et m'a rappelé par sa mélopée grave la liturgie de saint Jean Chrysostome, pour ceux qui connaissent. L'office se célèbre normalement dans la langue du peuple, donc ici en arabe, mais les sœurs s'adaptent à leurs visiteurs ... Vous pouvez admirer leur grand jardin, couvert d'oliviers. Et si l'envie vous prend de venir leur donner un coup de main, la récolte des olives commence le 12 octobre ! Les sœurs font maintenant appel aux âmes de bonne volonté, et tout le monde en vient à bout en 3 jours. Lorsqu'elles s'y attelaient seules, cela leur prenait près de 3 mois ... Les sœurs ont raconté qu'un beau matin, elles ont entendu du bruit, et ont aperçu les engins sur leur terrain entamer la construction du mur. Depuis, tous les vendredis, elles viennent ici dire la prière à Notre-Dame qui fait tomber les murs et récitent le chapelet, avec tous ceux qui le souhaitent. Prière à Notre Dame qui fait tomber les murs Très sainte Mère de Dieu, nous t’invoquons comme Mère de l’Eglise, Mère de tous les chrétiens souffrants. Nous te supplions, par ton ardente intercession, de faire tomber ce mur, les murs de nos coeurs, et tous les murs qui génèrent haine, violence, peur et indifférence, entre les hommes et entre les peuples. Toi qui par ton Fiat as écrasé l’antique serpent, rassemble nous et unis-nous sous ton manteau virginal, protège-nous de tout mal, et ouvre à jamais dans nos vies la porte de l’Espérance. Fais naître en nous et en ce monde, la cvilisation de l’Amour jaillie de la Croix et de la Résurrection de ton Divin Fils, Jésus-Christ, notre Sauveur, qui vit et règne dans les siècles des siècles. Amen Mathilde et Marie-Astrid ont pu s'échapper de leurs révisions pour se promener dans Bethléem une demi-journée. Les sœurs, en bonnes petites mamans, leur ont demandé de repousser leur visite programmée un vendredi, jour de grande prière, surtout en période de Ramadan ! Le mur est couvert de tags du côté palestinien, certains d'ailleurs très connus : Les filles ont très envie de visiter la basilique de la Nativité : érigée au IVe siècle par l'empereur romain Constantin Ier, elle est bâtie sur un ensemble de grottes naturelles ou taillées dans le rocher qui, à l’époque du Christ, servaient de sous-sol aux maisons pour y abriter les animaux de la famille. Le Statu quo de 1852 partage la responsabilité de la basilique entre le patriarcat latin de Jérusalem, les grecs-orthodoxes et les arméniens orthodoxes. On peut toucher la pierre indiquant le lieu présumé de la naissance de Jésus. Avec ses 2 millions de visiteurs par an, et son entrée si étroite, difficile me dit-on de s'y recueillir. Nous ne sommes pas habitués non plus à ce décor si chargé : toute surface disponible est couverte, et la profusion de dorures, de bougies et d'icônes nous emmène loin de la simplicité de la crèche ... Les sœurs sont toutes de noir vêtues. Sœur Jeanne, que vous voyez ci-dessous, m'a accueillie en me disant qu'elle avait l'impression de me connaître; nous avons bien cherché, même si elle vient de Versailles, paroisse Notre-Dame, nous n'avons pas encore trouvé pourquoi !
Partir une semaine en territoire occupé dans un monastère avec une fille qu'on connait à peine pour réviser son bac, mais quelle drôle d'idée Mathilde !!! Surtout quand on fête ses 18 ans pile à ce moment là, le dimanche, jour de la Pentecôte ... Bon, ce qui est quand même rigolo, pour ceux qui suivent, c'est que Marie-Astrid est née le même jour ! Ses parents habitant Jérusalem et connaissant bien les sœurs, ils ont pu commander un plat palestinien et retrouver les filles le dimanche. Avec des petites surprises : Visiblement, les ballons, c'est très branché ici !!! Le deuxième cadeau est décidément intemporel, une valeur sûre, quoi ... Et il parait que Marie-Astrid est fan de dromadaires comme notre fille. A tel point que ses parents lui disent "Tiens, voici ta famille ..." quand ils en croisent un. Bon, le cadeau a plu ... mais quand même : de jour, de nuit, c'est à se demander si elles ont beaucoup travaillé. Le jeu nocturne était de décompter le nombre de minarets, joliment éclairés de vert, sans se tromper. Résultat : 17 tout de même ... En admirant la photo panoramique prise de la terrasse, vous comprendrez davantage pourquoi ce n'était pas très facile : La première épreuve est demain, bon courage à tous ! Voici ce que je reçois de notre amie Raphaëlle, que nous avons croisée à la sortie de l'école. Elle a accouché il y a 15 jours d'une adorable petite Eugénie : "Je réfléchirai en même temps que toi demain Mathilde ..."
C'est pas mignon ? |
AuteurLes Basvil Archives
Avril 2020
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