L'AVENTURE TEL AVIV
L'histoire du monastère débute en Algérie à la fin de le seconde guerre mondiale, à deux pas de celui de Tibhérine. L'entourage étant à majorité arabo-musulman, les sœurs bénédictines prient les offices en arabe. Mais à la demande du patriarche Maximos V, elles acceptent de s'installer en Terre Sainte, où la vie monastique melkite est en train de disparaître, malgré la présence d'une importante communauté. Une famille de Bethléem leur ayant fait don d'un grand terrain sur une des collines entourant celle de la grotte de la Nativité, avec un superbe panorama sur la vallée du Jourdain et les Monts du Moab, elles ont pu poser la première pierre, soutenues par leur congrégation. Au nombre de 3, les sœurs vont célébrer la 1ère liturgie orientale dans la petite chapelle en 1963. Elles sont aujourd'hui au nombre de 5, et nous avons même fait la connaissance de sœur Magdalena, une des fondatrices. La règle d'or de la communauté est le commandement de l'amour. Avec une double mission : - faire revivre au sein de l'église grecque catholique la tradition monastique - constituer un foyer d'intense prière pour l'unité des chrétiens. Au milieu des guerres et intifadas, la petite communauté souhaite accueillir chacun, pèlerins et amis de toutes confessions, le cœur grand ouvert. La chapelle est merveilleusement décorée de fresques qui la recouvrent complètement, et une iconostase sépare le chœur et le célébrant du reste de l'assemblée. Le rite byzantin m'a quelque peu déconcertée, et m'a rappelé par sa mélopée grave la liturgie de saint Jean Chrysostome, pour ceux qui connaissent. L'office se célèbre normalement dans la langue du peuple, donc ici en arabe, mais les sœurs s'adaptent à leurs visiteurs ... Vous pouvez admirer leur grand jardin, couvert d'oliviers. Et si l'envie vous prend de venir leur donner un coup de main, la récolte des olives commence le 12 octobre ! Les sœurs font maintenant appel aux âmes de bonne volonté, et tout le monde en vient à bout en 3 jours. Lorsqu'elles s'y attelaient seules, cela leur prenait près de 3 mois ... Les sœurs ont raconté qu'un beau matin, elles ont entendu du bruit, et ont aperçu les engins sur leur terrain entamer la construction du mur. Depuis, tous les vendredis, elles viennent ici dire la prière à Notre-Dame qui fait tomber les murs et récitent le chapelet, avec tous ceux qui le souhaitent. Prière à Notre Dame qui fait tomber les murs Très sainte Mère de Dieu, nous t’invoquons comme Mère de l’Eglise, Mère de tous les chrétiens souffrants. Nous te supplions, par ton ardente intercession, de faire tomber ce mur, les murs de nos coeurs, et tous les murs qui génèrent haine, violence, peur et indifférence, entre les hommes et entre les peuples. Toi qui par ton Fiat as écrasé l’antique serpent, rassemble nous et unis-nous sous ton manteau virginal, protège-nous de tout mal, et ouvre à jamais dans nos vies la porte de l’Espérance. Fais naître en nous et en ce monde, la cvilisation de l’Amour jaillie de la Croix et de la Résurrection de ton Divin Fils, Jésus-Christ, notre Sauveur, qui vit et règne dans les siècles des siècles. Amen Mathilde et Marie-Astrid ont pu s'échapper de leurs révisions pour se promener dans Bethléem une demi-journée. Les sœurs, en bonnes petites mamans, leur ont demandé de repousser leur visite programmée un vendredi, jour de grande prière, surtout en période de Ramadan ! Le mur est couvert de tags du côté palestinien, certains d'ailleurs très connus : Les filles ont très envie de visiter la basilique de la Nativité : érigée au IVe siècle par l'empereur romain Constantin Ier, elle est bâtie sur un ensemble de grottes naturelles ou taillées dans le rocher qui, à l’époque du Christ, servaient de sous-sol aux maisons pour y abriter les animaux de la famille. Le Statu quo de 1852 partage la responsabilité de la basilique entre le patriarcat latin de Jérusalem, les grecs-orthodoxes et les arméniens orthodoxes. On peut toucher la pierre indiquant le lieu présumé de la naissance de Jésus. Avec ses 2 millions de visiteurs par an, et son entrée si étroite, difficile me dit-on de s'y recueillir. Nous ne sommes pas habitués non plus à ce décor si chargé : toute surface disponible est couverte, et la profusion de dorures, de bougies et d'icônes nous emmène loin de la simplicité de la crèche ... Les sœurs sont toutes de noir vêtues. Sœur Jeanne, que vous voyez ci-dessous, m'a accueillie en me disant qu'elle avait l'impression de me connaître; nous avons bien cherché, même si elle vient de Versailles, paroisse Notre-Dame, nous n'avons pas encore trouvé pourquoi !
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AuteurLes Basvil Archives
Avril 2020
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