L'AVENTURE TEL AVIV
Entre la vieille ville et le mont des Oliviers, la vallée du Cedron abrite des tombes taillées dans le roc pendant la période du second Temple (539 avant JC-70 av JC). A droite, la tombe dite de Zacharie semble découpée à la truelle, et tout droit sortie d'un concours de château de sable à Trouville. On la repère facilement, sur le chemin qui longe l'immense cimetière juif au pied des murailles. A la base du tombeau, un vestibule permet de pénétrer dans la chambre mortuaire. C'est toujours très émouvant de trouver les lieux qui semblent quasi intacts, plusieurs millénaires plus tard ... Même si on sait aujourd'hui qu'il s'agissait plutôt du mausolée d'une famille sacerdotale citée dans les chroniques : les Béni Hezir. (1 Chron. 24,15) La tombe la plus impressionnante est certainement celle qui ressemble à une toupie. Ce deuxième tombeau date de la fin de la période hellénistique (1er ou 2ème siècle av. JC). Un passage de l'Ancien Testament l'attribue au fils rebelle de David, Absalom, et au roi Josaphat. "De son vivant, Absalom avait fait édifier un monument qui se trouve dans la vallée du Roi (Josaphat) et il avait donné son nom à ce tombeau. On le nomme encore de nos jours le tombeau d'Absolom." (2 Samuel 18,18) Selon le prophète Joël, c'est dans cette vallée de"Josaphat" (qui signifie "Le Seigneur juge") qu'aura lieu le Jugement dernier. Et je peux vous assurer que la liste d'attente est longue pour avoir le privilège d'être enterré ici ! "Je rassemblerai toutes les nations, je les ferai descendre vers la vallée de Josaphat et là, j'entrerai en jugement avec elles." Les Chrétiens, puis les Musulmans ont suivi les juifs dans leur croyance. Tout ce beau monde attend la résurrection en ce lieu symbolique où le Seigneur arrivera par cette porte dite dorée, porte de la vie éternelle, ou encore porte de la Miséricorde. Tout un programme ! Raison pour laquelle Saladin l'a faite murer. On ne sait jamais ! Au cas où cela puisse arrêter le Messie ... Moi j'aime bien l'idée. Même si cela va faire bondir certains de mes lecteurs. Les trois plus grands lieux de culte dans cette ville trois fois sainte, et on attend le Sauveur, tous ensemble ... Ne vous étonnez pas de voir un amoncellement de pierres sur certaines tombes juives. La coutume veut d'en poser une sur la sépulture lorsque l'on vient se recueillir au cimetière. Ce qui donne des résultats assez mitigés d'ailleurs.
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"C'est une des routes les plus impressionnantes de Terre Sainte : magnifique moutonnement de collines qui, telles de lourdes vagues, vont se perdre jusqu'aux abords de la plaine de Jéricho, trente kilomètres plus loin." (Guide de la Terre Promise) C'est aussi ma préférée ... Tous mes visiteurs y ont eu droit ! Et j'ai tellement l'impression d'entendre le Christ nous raconter cette histoire, qui a ce Wadi pour théâtre : LE BON SAMARITAIN (Luc 10, 25-37) Qui est mon prochain ? » Jésus prit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho ... (Voici la route : admirez un peu le coupe-gorge !) Et il tomba sur des bandits. Ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. (Pauvre homme, il avait peu de chances de s'en sortir, il faut l'avouer ...) Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. (Sachez qu'un prêtre, à l'époque, ne pouvait d'aucune manière approcher un blessé, cela l'aurait rendu impur, et donc dans l'incapacité d'assurer son service au Temple. C'était forcément un Cohen, descendant d'Aaron, le frère de Moïse, seuls habilités à assurer le culte) De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. (Les lévites sont issus de la tribu de Lévi, une des 12 tribus d'Israël. Dédiés au service du Temple, ils sont les assistants des Cohen) Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. (Pour votre culture, le Samaritain était l'ennemi juré des juifs à l'époque ! La honte quoi ...) Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. » Promis, je vais aller jeter un coup d’œil sur cette fameuse auberge avant de partir. Elle ressemblait peut-être au monastère Saint Georges, accroché à la paroi un peu plus loin ... C'est un des rares monastères orthodoxes qui accepte les femmes, car la Vierge serait apparue à ce grand saint, victorieux du dragon. Le coronavirus et notre départ anticipé ne nous auront pas permis de réaliser un rêve : rejoindre le monastère en suivant le wadi, au départ du Parc National. Toute une organisation, car cela représente quand même 4 à 5 heures de marche. Il faut donc y aller à 2 voitures, et en laisser une à l'arrivée pour assurer le retour. Mais nous avons quand même bien profité du lieu avec nos amis les Clouzet, l'an dernier, avant que Laurence se casse malencontreusement la cheville au même endroit quelques mois plus tard. (Non non, Père Etienne, on sait que vous ne l'avez pas poussée ... ; )) Nous y serions bien allés cet hiver, mais c'était inenvisageable à cause des pluies trop fréquentes. Le niveau d'eau peut monter soudainement de plusieurs mètres dans le canyon lorsqu'il pleut à Jérusalem, situé sur les hauteurs (800 mètres d'altitude, alors que Jéricho, la ville la plus basse au monde, est à - 240 mètres). FLASH FLOOD Ce phénomène, bien connu pourtant, a coûté la vie à une dizaine de jeunes le jour où Emilie et Matthias devaient partir se promener dans le Wadi Arugot il y a deux ans. N'ayant pas eu l'info (en hébreu bien évidemment) toutes mes copines israéliennes sont venues aux nouvelles alors que je n'en avais pas encore de mes neveux ... Je m'en souviendrai longtemps !!! Vous pouvez apercevoir Jérusalem à l'horizon : LE PARC NATIONAL DU WADI QUELT Visiblement, c'est un spot assez réputé pour l'escalade. On y trouve de drôles de bestioles, qui apprécient les chemises colorées d'Antoine; Et pour être au calme, il ne faut pas y aller un jour de shabbat ! Beaucoup de familles y emmènent leurs enfants qui peuvent se rafraîchir dans les bassins : On s'est dépêché de s'éloigner un peu, comme vous pouvez l'imaginer. Mais en croisant quelques toboggans bien sympathiques au détour du canyon, il a fallu faire une petite pause rafraîchissante : Je reviendrai ! Avis aux amateurs ...
Alors moi, bien sûr, ce ne sont pas de nouveaux manuscrits que j'ai trouvés là-bas, mais le merveilleux petit oiseau que je cherche depuis 3 ans ! (Cf. article de blog "Oiseaux chanteurs" de mai 2017). Ce petit guêpier d'Europe doit aimer l'aridité du désert, car il me semble l'avoir déjà aperçu dans le Wadi Quelt ... Flore a été vraiment bien inspirée de venir nous voir en février. C'est finalement elle qui sera venue nous voir en dernier ... Nous avons fait une jolie petite escapade toutes les deux au bord de la mer Morte. Nous avions essayé de visiter Massada il y a 3 ans, mais nous avions trouvé porte close. Avis aux amateurs, les Parcs nationaux ferment tôt ! (16h en hiver) Ceci dit, le paysage en dessous du site est assez grandiose, surtout quand on arrive de Buc n'est-ce pas ... En chemin, nous avons fait une pause à Qumran, que je ne connaissais pas. Petit résumé pour les gens pressés qui n'auraient pas eu le temps de se farcir 1h30 de documentaire ... Les fameux manuscrits ont été découverts en 1947, 1 an avant la création de l'état d'Israël, par le plus grand des hasards. Ecoutez plutôt : un berger bédouin, cherchant une brebis perdue (ça vous parle, non ?) envoie une pierre pour chasser l'effrontée d'une grotte à flanc de falaise. Au lieu d'entendre un bêlement offusqué, c'est un bruit de jarre cassée qui l'intrigue ... On trouvera au total plus d'un millier de fragments cachés dans ces pots de terre cuite de forme très particulière, dans 11 grottes successives. Découverte magistrale ! Ce sont les plus anciens textes bibliques connus à ce jour. L'un d'eux mesure plus de 7 mètres de long et renferme l'intégralité du Livre d'Isaïe. D'autres manuscrits sont des descriptions de la vie en Judée à l'époque du Christ. Un témoignage incroyable ... Une copie de ces rouleaux est exposée au Musée d'Israël, à Jérusalem. Le sanctuaire du Livre est un bâtiment à l'écart, au milieu d'un parc agréable. De facture très moderne, Pauline l'a trouvé très photogénique lors de notre visite à Noël : Les archéologues pensent qu'ils ont été copiés entre l'an 100 avant Jésus-Christ, et la deuxième destruction du Temple, vers l'an 70 de notre ère par une communauté appelée "Les fils de la Lumière" : Les esséniens. Saint Paul pourrait avoir fait partie de ces élus, avant d'être appelé par Jésus à le suivre. Ces hommes vivaient selon des préceptes extrêmement stricts, mis par écrit dans la Règle, retrouvée parmi les manuscrits : - 3 bains rituels dans l'eau froide des mikvés par jour, pour la purification - les repas sont pris en commun dans un long réfectoire, au son de la lecture de la Parole - la journée est consacrée à l'étude et à la prière Plus de 1000 plats ont été retrouvés lors des fouilles sur le site, ainsi que des fours pour cuire les poteries, et une dizaine de mikvés au total. La communauté de prêtres aspirait à la perfection de leur vie, en cherchant à la fois la pureté du corps et du cœur. Toute leur vie était fondée sur la Parole. "Seuls les fils d'Aaron auront autorité. Ils sont les gardiens de l'Alliance. A ceux que Dieu a choisis, tout a été donné en possession éternelle. Il a placé leur héritage dans le lot des saints ... Béni sois-tu, mon Dieu, toi qui ouvres à la connaissance le cœur de tes serviteurs." (Règle de la Communauté) Ces fils de Lumière ont fui Jérusalem, car les prêtres du Temple s'étaient rendu impies à leurs yeux. Ils se sont donc mis à l'écart dans le désert. Malheureusement les Romains, dans leur poursuite effrénée des derniers fuyards, viendront les déloger en l'an 68. Cela explique certainement ces manuscrits cachés en toute hâte avant de quitter les lieux, qui représentaient ce qu'ils avaient de plus précieux : leurs textes sacrés. On est en mesure de penser aujourd'hui que les rescapés se sont retranchés à Massada, auprès d'un autre groupe dissident bien plus combatif : les Sicaires (du nom de leur arme) ou Zélotes. Le suicide collectif de ces derniers dissidents au sommet de la forteresse en 73 est pour les israéliens un exemple, celui de la lutte contre l'envahisseur au mépris de sa propre vie. C'est encore ce que vivent dans leur chair les familles qui voient partir leur progéniture pour 3 ans de service militaire, qu'on le veuille ou non.
Si vous voulez essayer de percer le mystère des célèbres rouleaux, voici un documentaire passionnant. Il vous emmènera de Qumrân à Jérusalem, de Césarée à Massada, sur les traces des esséniens, fuyant la persécution romaine. Les thèses disputées par les scientifiques vont plutôt à l'encontre de ce qu'on peut lire sur Wikipedia ... J'aurais bien aimé demander son avis au Père Cabaret de l'Ecole biblique, mais il est actuellement bloqué en France ! Suite au prochain article pour faire le point. Quel beau souvenir que ce week-end dans le désert avec la Communauté de l'Emmanuel l'an dernier. Merci à Cathy, Laure et Bruno, Laure et Grégoire, nos prêtres Thomas et Alain, qui nous ont fait vivre un moment joyeux, intense et ressourçant, pendant le Carême. Même notre Pauline, qui partait en traînant les pieds, est revenue emballée ! Après une arrivée échelonnée le vendredi soir, et un pique-nique partagé au milieu des yourtes, nous faisons quelques petits jeux pour faire connaissance. Puis direction le lit, car il ne fait pas chaud ... Et le réveil va piquer un peu nos oreilles demain matin. J'avais déjà entendu dire que le désert pouvait fleurir, notamment dans la Bible, bien sûr. Mais le voir de mes yeux, quelle belle expérience ! Le désert et la terre de la soif, qu'ils se réjouissent ! Le pays aride, qu'il exulte et fleurisse comme la rose, qu'il se couvre de fleurs des champs, qu'il exulte et crie de joie ! (IsaÏe 35, 1) Nous avons marché, prié, médité, reçu des enseignements de qualité, et surtout, nous nous sommes vidé la tête, loin des soucis du Lab. "Parler du désert, ne serait-ce pas d'abord, se taire comme lui et lui rendre hommage non de nos vains bavardages mais de notre silence" disait Théodore Monod. Et c'est une grande bavarde qui vous parle ... De la verdure ! En plein désert ... On se croirait à Bovelles. Et moi, je me prendrais presque pour Charly, le petit lièvre de Caroline. Nous avons loué, chanté, et pu avoir la messe au fond du Nahal Mamshit, pendant que les jeunes se faisaient une joie de suivre le tout à un jet de pierres de notre groupe, dans une petite grotte aménagée sur l'autre versant .... MAMSHIT, la plus petite, mais la mieux conservée des villes nabatéennes, est facile à visiter depuis le campement. Le Père Alain, incollable sur ce pays, nous y a guidés pour une visite passionnante : Pendant des siècles, les Nabatéens contrôlèrent les routes commerciales très fructueuses qu'empruntaient les caravanes entre l'Arabie et les empires grecs et romains, sur la route de l'encens. Ce peuple nomade issu du nord de la péninsule arabique s'installa dans le Néguev aux alentours du IVe siècle avant JC. Leurs terres passèrent sous domination romaine au début du 1er siècle avant JC, Un processus d'assimilation culturelle s'enclencha, les Nabatéens établirent peu à peu des villages et finirent par embrasser la religion catholique. C'est pour cette raison que l'on trouve en plein milieu du désert un beau pavage dans ce qui reste d'une église du IVe siècle et surtout un splendide baptistère. C'étaient d'innovants ingénieurs, qui réussirent à mettre au point des méthodes d'irrigation sophistiquées encore utilisées de nos jours, et leurs rois aimaient impressionner leurs invités en gaspillant de l'eau devant eux. Cela ne vous rappelle pas quelqu'un les versaillais ? Autrefois, la route de l'encens et des épices des Nabatéens s'étendait du Yémen et d'Oman, dans la péninsule arabique, à la Méditerranée, en passant par ce qui est maintenant l'Arabie Saoudite, la Jordanie (Pétra) et Gaza. Sur le trajet des caravanes, les villes d'Avdat, Mamshit, Shivta et Haluza prospérèrent tandis que l'agriculture faisait fleurir les terres arides alentour. Mais Mamshit était la seule ville fortifiée du Néguev au IVe siècle. (Merci mon guide Lonely Planet !) Au moment de rassembler nos affaires, j'ai quand même eu l’œil attiré par de grands volatiles venus se poser non loin du campement. Des cigognes ! Nous sommes en période migratoire, elles repartent voire la famille en Alsace ... Qu'elles leur passent le bonjour avant les retrouvailles en Corse !
LA VILLE Située sur le Mont Carmel, cette petite ville a été fondée en 1882, lors de la première Alyah. Les immigrants originaires de Roumanie rencontrent de telles difficultés économiques, sans parler des épidémies qui font rage, qu'une bonne partie de la population doit quitter les lieux. C'est alors que le baron Edmond de Rothschild prend le village sous sa responsabilité. (le nom Yaakov est donné au village en souvenir de son père). Il offre à chacun des agriculteurs une somme d'argent, et fait transformer les terres alentour en zones agricoles. La culture des vignes devient l'activité économique la plus importante. Vous êtes au parfum dès l'entrée ! La rue principale qui monte en pente douce est bordée de magasins et restaurants où il fait bon flâner. Le tour est vite fait, mais il vaut le coup. C'est un endroit vert et paisible, ce qui n'est pas très courant dans ce pays aride, il faut l'avouer. Aussitôt découvert avec Elisabeth, notre super guide touristique Cinq Etoiles en Israël, nous y sommes retournés pour une journée de balade avec les copains bien entendu : Les Beaux Gosses en pleine action : ) Puis avec les enfants en visite, bien sûr ... LE RESTAURANT Mais côté restaurant, pour les vrais amateurs de viande, on vous conseille d'aller un peu plus loin, pour rejoindre une petite terrasse abritée qui domine la vallée. C'est toujours chez les russes qu'on mange la meilleure viande ! Alors n'attendez pas, rendez-vous chez DORIZ ... LES RANDOS Dans le parc national situé juste à côté, du nom de RAMAT HANADIV, vous avez le choix entre 3 balades, assez tranquilles. La première vous emmène découvrir quelques ruines antiques, au milieu de paisibles ruminants ... (Je vous vois venir, vous qui habitez Rouen, Chambéry, Fourcigny, ou Meaux. Des vaches. Quel intérêt. Mais ici on s'émerveille ! Incroyable ! Elles me manquaient, mes copines de La Clusaz ...) avec une belle vue plongeante sur la côte. La deuxième est un peu plus sportive, et vous emmène par des petits chemins escarpés vers des volières de rapaces : La troisième est vraiment très courte : à peine 20 mn. On y croise quand même de jolis cours d'eau aménagés où les enfants peuvent barboter. A fuir donc si vous voyez débarquer toutes les écoles des environs ! LES JARDINS HANADIV Un petit tour avant de partir par les jardins, entourant le tombeau du Baron. Très accueillants, surtout lorsque le soleil est au zénith. Vous pouvez déambuler par des petits sentiers piétons entre : - le jardin des roses de forme symétrique - le jardin des sculptures surplombant la Méditerranée - le jardin des palmiers donnant sur les collines de Samarie - le jardin des senteurs composé de plantes odorantes et d'aromates - le jardin de l'amphithéâtre où l'été sont organisés des concerts de musique classique Et quelques merveilles croisées au gré de notre flânerie !
Bon, je n'ai pas été très bavarde depuis quelques semaines ! Il faut dire que les microbes ont fait des ravages. Pauline et moi avons eu une bonne bronchite, et Antoine a été cloué au lit une semaine par une grosse grippe. On ne va pas se plaindre, au milieu des nouvelles alarmantes du côté de la Chine ... J'ai réussi à m'échapper une semaine en France également, ce qui m'a fait un bien fou. Merci du fond du cœur à tous ceux qui m'ont accueillie, ou qui ont réussi à me ménager une petite place dans leur emploi du temps. Pour les autres, j'espère qu'on se rattrapera cet été ! Mathilde est venue faire un saut de puce à la maison fin octobre, depuis Toulon : 5 jours, c'est jouable, à bon entendeur, salut !. Elle se rappellera quand même longtemps des contrôles à l'aéroport ... Il faut dire qu'il n'y a que la Compagnie israélienne EL AL qui dessert Tel Aviv depuis Marseille. Elle a été tellement interrogée, que sa voisine n'était pas très rassurée de s'asseoir à côté d'elle dans l'avion, et lui a demandé quelques explications ; ) On a essayé de lui faire oublier ses déboires très très vite, en vivant intensément ces 3 jours ensemble. Direction Tzipori ! L'ancienne Sepphoris, capitale de la Galilée à l'époque de Jésus, est un des sites romains les plus impressionnants d'Israël. Elle devient également l'un des centres de vie juive les plus importants après la destruction du Temple. A ne pas rater, si vous aimez l'archéologie, mais comptez une grosse demi-journée (avec de bonnes chaussures !) pour en faire le tour ... C'est Laure qui m'a fait découvrir ce trésor au mois de mai, et j'étais bien décidée à en faire profiter quelques membres de ma petite famille. Direction la Galilée et ses collines verdoyantes, au nord de Nazareth. Sans vous saouler de détails historiques, je voudrais juste vous présenter cette cité antique prospère d'il y a 2000 ans, avec ses ruelles pavées, dans lesquelles on voit encore les ornières creusées par les chariots romains : La cité, bâtie par les Hasmonéens (dynastie fondée par les Macchabées) au IIe siècle avant notre ère, a été conquise par le général romain Pompée en 63 avant JC. On peut légitimement se demander alors pourquoi elle n'est pas citée dans la Bible. Voici la raison avancée sur Wikipédia : "Cette omission peut s'expliquer, comme le rappelle Flavius Josèphe, par l'hostilité des Juifs à l'encontre des villes jugées trop cosmopolites ou abritant des places fortes romaines, l'occupant méprisé. Durant son ministère public, Jésus a donc probablement évité cette ville d'autant plus qu'il fuyait généralement les grandes agglomérations". Vous pourrez admirer de splendides mosaïques dans la maison du Nil, située dans le quartier romain, où l'on peut admirer un "nilomètre" et de splendides pavages. C'est dans ce "Joyau de la Galilée" que vont se réunir plusieurs familles de prêtres, après la destruction du Temple de Jérusalem. L'idée germe peu à peu de consigner par écrit la loi juive, puisque le peuple a perdu l'accès à son seul lieu saint, et qu'il est confronté à la diaspora. C'est ici que Rabbi Yehuda HaNassi aurait rédigé la Mishna (plus ancienne codification de la loi juive). Plus tard, des érudits de Tzipori contribuèrent au Talmud de Jérusalem. Ne vous inquiétez pas, un petit film (en anglais) diffusé dans la maison croisée vous expliquera tout cela en détail. N'oubliez pas d'escalader la volée de marches pour aller admirer la vue de la terrasse. Un autre petit film, plus enfantin, vous présentera la vie juive dans la cité à l'emplacement de la synagogue du V-VIIe siècle. Vous y découvrirez de superbes mosaïques couvrant le sol, notamment un cercle zodical impressionnant. Un peu en contre-bas, c'est une maison romaine reconstituée qui abrite la fameuse "Mona Lisa de Galilée", au regard énigmatique, sur le pavage de la maison dédiée au Dieu du vin, Dionysos. Une cité romaine se dote forcément d'un théâtre. Celui de Tsipori pouvait accueillir 4500 spectateurs, nos salles de cinémas actuelles paraissent ridicules à côté ! Il a été suffisamment restauré pour accueillir à nouveaux des spectacles. Le réseau de distribution d'eau était particulièrement élaboré. On peut en admirer l'étendue sur un plan situé à l'entrée du site, et même parcourir une portion de l'ancien aqueduc souterrain : un réservoir d'eau creusé dans la roche calcaire, de 260 mètres de long et 10 mètres de haut. Nous avons poussé jusqu'au Mont Tabor, malgré une charge de batterie un peu "limite" ... Mais Grégoire sait bien que son papa aime bien jouer avec le feu et tester les limites de ses machines. Et de nos nerfs avec ! ; )
Bon, nous sommes arrivés trop tard pour visiter la jolie petite église située sur le Mont, mais nous avons eu droit à un joli coucher de soleil, et une bonne pizza pour nous remettre de nos émotions après avoir vérifié que notre Zoé nous ramènerait à bon port ! Voilà une découverte qui renvoie notre vieille Europe au rang de petit joueur. Alors qu'on vivait encore de chasse et de cueillette, au Néolithique, c'est un village de 3000 âmes qui vient d'être mis à jour, avec des greniers bien garnis (de lentilles surtout !), et de jolies maisons bordant les ruelles, à Motsa près de Jérusalem : mobile.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/archeologie/jerusalem-une-decouverte-archeologique-incroyable_3691351.html#xtref=android-app://com.google.android.googlequicksearchbox/https/www.google.com Avec cette petite vidéo, plutôt destinée aux enfants, vous pourrez sans doute revoir un peu vos bases archéologiques, si les fondations ne sont pas très stables : Moi, j'aime sortir des sentiers battus. En compagnie d'Agnès et Dorothée, me voici en vadrouille dans la ville de Bethléem, pour une journée hors du temps. J'avoue, j'ai un petit faible pour la rue de l'Etoile, que Marie et Joseph auraient suivie avant de s'arrêter à la crèche. Nous voici Agnès et moi en train d'immortaliser les merveilleuses maisons en pierre calcaire qui la bordent, flanquées de leurs portes d'un subtil camaïeu de verts : Non loin de la place de la Mangeoire, c'est un balcon suspendu qui m'arrête : Nous avons poussé la porte d'une vieille bâtisse, restaurée par de jeunes artistes qui y exposent leurs mosaïques, ainsi que de jolies pièces de poterie. Voici la photo de la cour, encombrée de détritus, avant les travaux : on voit à peine le haut de la porte sous les décombres. Lors de votre prochaine visite, vous pourrez même y prendre un petit rafraîchissement, à l'ombre de ces arbustes. Nous avons découvert ensuite une Guest House du dernier chic, tenu par un jeune cuisinier prometteur, il vous accueillera non loin de la basilique lors de votre prochain séjour. Et il parle français ! N'oubliez pas de pousser jusqu'à la terrasse sur les toits, pour y déguster un coca avec une rondelle de citron ! (private joke ; )) A l'heure du déjeuner, nous sommes allées découvrir un improbable petit restaurant à ciel ouvert, face aux collines de Palestine. Toute la cuisine palestinienne vous sera préparée avec amour et servie avec une bonne limonana fraîche. Vous pourrez même poser avec le canari de notre hôte sur l'épaule, pour une petite photo souvenir ! Les campeurs sont les bienvenus, et pourront planter leur tente sur les restanques, derrière le restaurant. Les canapés vous attendent : Avec pour finir, une petite promenade digestive à flanc de colline, avant de retrouver la grande ville ...
Saint Sabas le Sanctifié est né en 439 en Cappadoce de parents nobles et pieux. Le veinard ... Mais ses parents, Jean et Sophie, sont obligés de déménager à Alexandrie. Il est donc placé à 5 ans sous la tutelle d'un oncle fort méchant. Le petit, doté déjà d'un caractère bien trempé, s'enfuit et se réfugie dans un couvent de la région. Heureux hasard ou providence divine ... Il y embrasse la vie monastique avec fougue. Dix ans plus tard, le voilà parti sur les traces du Christ, pour un pèlerinage à Jérusalem. Attiré par la vie érémitique des anachorètes (ermite ayant choisi la solitude totale) de Palestine, il rejoint saint Euthyme qui l'envoie faire un stage de vie communautaire à la laure de saint Théoctiste près de la Mer Morte: "La vie solitaire n'est pas faite pour cette jeunesse." pense saint Euthyme. Dix ans durant, Sabas apprend à être moine. Mais il lui semble que Dieu lui demande davantage ... Il s'établit donc dans une grotte cinq jours de la semaine sans prendre aucune nourriture, uniquement appliqué à la prière, au chant des psaumes et au travail manuel. Chaque samedi, il apporte au monastère qu'il a habité tous les paniers qu'il a tressés, passe le dimanche avec ses frères et revient à son ermitage. Il est si parfait dans toutes les vertus que Saint Euthyme le nomme : «L'enfant-vieillard». A la mort de son père spirituel, il se retire sur les bords du Jourdain, où le démon le tourmente de mille manières. Inébranlable, saint Sabas en vient à bout, à force de jeûne, de sacrifices et de prière. Toujours poussé par un désir de solitude plus profonde, notre saint s'isole ensuite sur des rochers abrupts ; il y établit, pour monter et pour descendre, un gros câble à nœuds qui lui sert de rampe. Il lui faut aller chercher de l'eau à deux lieues de là et la monter sur ses épaules. Il se nourrit de racines sauvages, mais Dieu le comble de bienfaits spirituels. Sabas est découvert par la vue de la corde qui pend du rocher, et dès lors sa solitude est mise à mal devant l'affluence des pèlerins ... Voici une laure cachée dans le Wadi Quelt. Cherchez la croix qui indique le refuge de notre moine orthodoxe ! "La sainteté attire les disciples comme le miel attire les ours. " Bien perturbé par tous ces admirateurs, notre saint moine se trouve donc obligé de fonder un monastère : il installe de nombreuses petites cellules dans sa vallée abrupte et rocailleuse pour les accueillir. Situé non loin de Bethléem, c'est la naissance du monastère de Mar Saba, l'un des plus anciens monastères chrétiens. Pas d'électricité ni de ligne téléphonique, pas d'eau courante, (à part une source trouvée grâce aux indications du saint fondateur) et pas de femme ! Ah certes, c'est tout de suite plus tranquille ... A son apogée, il a abrité jusqu'à 300 moines, d'où les multiples constructions qui s'étendent de part et d'autre. Un admirable labyrinthe, que vous pourrez admirer, vous chères concitoyennes dont l'entrée vous est interdite, en descendant au fond de la vallée et en escaladant l'autre versant : la vue est à couper le souffle ! Nous voici en file indienne sur le petit escalier abrupt en face du monastère : "Une fois pendant le grand carême, saint Sabas était avec l'un de ses disciples dans le désert sauvage de Judée, où de nombreux lions erraient. Son disciple, fatigué par le jeûne, s’est effondré et s’est endormi pendant qu'il priait à proximité. Soudain, un énorme lion s'est approché du disciple endormi et a voulu le déchirer en morceaux. Quand St Sabas s'est tourné vers Dieu avec une prière fervente, le lion s'est retiré avec un rugissement sauvage et a disparu dans le désert." Vous savez ce qui vous reste à faire avant de venir nous voir ! Méfiez-vous ... Notre saint moine a dû quitter souvent son monastère : à A 55 ans, le Patriarche de Jérusalem le nomme archimandrite des ermites de Palestine. Les controverses théologiques divisent ses moines. Lui-même soutient le concile de Chalcédoine, et défend la foi chrétienne contre les hérésies. A lui seul, il devient l'higoumène de pas moins de 7 communautés ... Mais après une vie bien remplie, il meurt paisiblement à 94 ans, et son corps, miraculeusement conservé, a été restitué par Paul VI au monastère en 1965.
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AuteurLes Basvil Archives
Avril 2020
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