L'AVENTURE TEL AVIV
Un jour de mai 1968, dans une carrière de pierre de la région de Beit Shemesh, une explosion a permis de mettre à jour une cave d'une centaine de mètres, avec une très grande variété de stalactites et stalagmites. Il en existe de plus impressionnantes, mais celle-ci vaut le détour malgré tout, et les colonnes sont joliment mises en valeur par de savants éclairages. Je passe rapidement sur le guide qui n'a pas voulu faire la visite en anglais, sous la pression de quelques autochtones, malgré le nombre important de touristes. Nous avons quand même réussi à lui tirer quelques informations après avoir patienté sagement sur un banc. Si j'ai bien compris (Grégoire, à l'aide !!!) : - La roche, ici est calcaire et dolomitique. - L'eau de pluie, en traversant le sol, dissout le Dioxyde de Carbone qu'il contient. - Et se transforme ainsi en acide carbonique, capable de dissoudre ces roches dans un processus très lent qui peut prendre des milliers d'années ... - L'eau acide s'infiltre dans les fissures, les élargit, et crée des cavités qui se développent et deviennent des cavernes. - Lorsque la goutte d'eau arrive dans la grotte, le processus de précipitation commence. - Le Dioxyde de Carbone contenu dans l'eau est évacué. - Par conséquent le calcaire ( Carbonate de Calcium) contenu dans l'eau précipite, et forme les stalactites et stalagmites ... ... qui lorsqu'ils s'assemblent forment une colonne. La guide nous a cité quelques formations remarquables, parmi lesquelles : - les oreilles d'éléphant - les coraux de caverne - Roméo et Juliette - Blanche Neige et les 7 nains ... L'imagination est fertile, nous sommes loin d'avoir tout repéré ! Je vous présente au moins les spaghettis : Cette grotte sert également de centre de recherche. On a pu observer par exemple que l'eau pouvait mettre entre quelques jours et 35 ans pour atteindre la grotte depuis la surface ! L'analyse des concrétions permet également de nous renseigner sur la végétation, les températures et le taux de précipitations durant les derniers millénaires ... Et nous pouvons dater également les épisodes de tremblements de terre qui ont secoué la région, en analysant les colonnes cassées, que l'on aperçoit par endroits. Une bien jolie promenade dans la verdure pour descendre à la grotte, qui permet de prendre un bon bol d'air avant de se retrouver confiné dans la chaleur et l'humidité le temps de la visite.
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La raison qui m'a poussée à m'intéresser aux tags est un exposé de Pauline pour l'école américaine. Véronique a bien voulu me servir de guide, et nous avons passé toutes les deux une belle matinée à arpenter les rues de Tel Aviv, à la recherche des plus beaux ! Bon, je crois que Pauline ne s'est pas beaucoup servie de mes photos, mais elle a eu une bonne note quand même. ; ) "Tel Aviv fait partie de mon identité et de mon art. Je connais la ville comme ma poche. Chaque allée, coin de rue et pont. En tant qu'artiste de rue, je considère les rues comme une œuvre d'art cachée. Chaque mur ou poubelle est une toile qui attend d'être peinte. ” DIOZ Ils ont pour nom Wonky Monky, Eggplant Kid ou Canard Imaginaire, voire Sperme. Ils viennent du Royaume Uni, de France, de Russie, du Canada ou sont nés en Israël. Certains ont 13 ans, et leur seul désir est d'embellir la rue de leur art coloré et joyeux ... D'autres sont des artistes à la renommée mondiale comme Banksy, et veulent par leurs œuvres faire réfléchir en abordant de graves sujets d'actualité. Vous connaissez sûrement la colombe de la paix au gilet pare-balles sur le mur de Bethléem ? A ne pas manquer, si le sujet vous passionne : le Walled-off Hotel de Bethléem, décoré de ses œuvres, et abritant un musée ... décapant. Vous l'aurez compris, il n'est pas facile de bâtir un article bien construit sur cet art mouvant, éphémère, qui souhaite par dessus tout nous surprendre, que ce soit de façon esthétique ou choquante. Alors partons à la découverte des tableaux qui s'offrent à nous aujourd'hui, et laissons-nous prendre au jeu ! Quand on commence à repérer un style graphique, c'est quand même bien rigolo de pouvoir mettre un nom sur quelques petits personnages, comme la famille des "kufsonim" de l'artiste Adi Sened : J'avoue avoir un petit faible pour Dede, qui a laissé de jolies œuvres au pochoir dans les rues de Neve Tsedek. Pigeons, écureuils ou lapins de garenne peuvent surgir au détour d'une poubelle ... Fake aussi ! Mais le quartier le plus prisé pour le street Art est Florentine. Haut en couleurs, il se situe entre Neve Tsedek et Jaffa, et regorge de cafés branchés. Les échoppes d'artisans cèdent peu à peu la place aux galeries d'artistes, et l'ambiance bohème semble une bonne source d'inspiration. Un vrai feu d'artifice ! Sortez vos lunettes de soleil ... Au milieu de cette débauche de couleurs et d'originalité, certains tags provoquent la polémique. Celui-ci est régulièrement effacé et reparaît soudain ...
Vous le connaissez certainement déjà, car c'est assurément le plus médiatique de nos chers frères d'Abu Gosh, souvent intervenu sur KTO. Mais pour moi, c'est plutôt le frère en vin d'orange ou kumkuats ! Nous échangeons nos recettes et nos petits trucs lors de l'apéro, après la messe dominicale. Blague mise à part, sa façon de psalmodier l'évangile est l'un de ces moments de pure grâce qu'il m'a été donnés de vivre en Terre Sainte. J'admire également beaucoup chez lui ce charisme très particulier pour l'accueil de l'autre, symbolisé par cette abbaye bénédictine, implantée dans un village arabe, en Israël ... Tout un programme. Il m'a donné sa bénédiction pour vous partager cet entretien, trouvé par hasard dans la Maison d'Abraham, et paru dans La Vie cet été. Le film Exodus, d'Otto Preminger, a bouleversé mon enfance. J'avais 13 ans quand j'ai découvert la terrible odyssée du bateau sur lequel des rescapés de la Shoah s'étaient embarqués pour rejoindre clandestinement la Palestine. Ces 4530 hommes, femmes et enfants juifs avaient quitté, plein d'un espoir bientôt déçu, le port de Sète le 10 juillet 1947. Trente ans jour pour jour après cette tentative avortée-qui allait pourtant accélérer la création de l'Etat hébreu en 1948-, Dom Paul Grammont , l'abbé bénédictin olivétain du Bec-Hellouin (Eure), m'envoyait en Israël. Je devais rejoindre les trois frères qui, en 1976, s'étaient installés dans l'église des croisés, près de Jérusalem, où la tradition situe le repas du Ressuscité avec les disciples d'Emmaüs. D'aucuns concluraient à une simple coïncidence de dates. Moi, j'y ai vu un signe de Dieu. Durant mes premières années au monastère, j'avais nourri une grande tendresse pour la Terre Sainte et le peuple juif à travers le chant des Psaumes, les études bibliques et l'enseignement de Dom Grammont. Cet homme à l'esprit prophétique nous disait souvent : " Mes frères, n'oublions pas de regarder vers Jérusalem, ce rocher dont nous avons été taillés. Ne nous coupons pas de nos racines." Ainsi avait-il à cœur que des bénédictins puissent assurer "une présence cordiale au mystère d'Israël". Pour retrouver l'esprit des Apôtres dans ce "lieu de la déchirure entre église et synagogue, lieu germinal de toutes les divisions et discordes à venir." Cette mission cruciale enthousiasmait le moinillon de 27 ans que j'étais ! En atterrissant en Israël, je rêvais déjà d'établir un contact fraternel avec le peuple élu, de retour sur sa Terre promise. Mon ardeur, sans doute un peu naïve et idéaliste, s'est rapidement heurtée à la complexité du réel de ce pays en guerre et aux réticences des juifs à parler avec les chrétiens. Et pour cause : beaucoup nous considéraient -et c'est encore le cas !- comme la continuation du paganisme gréco-romain. Peu à peu, malgré tout, l'abbaye qu'avec mes trois frères nous restaurions à cœur joie, a développé son accueil. Au début des années 1980, un petit miracle a eu lieu : une sympathie se noua entre quelques officiers de l'armée israélienne en visite à Abu Gosh et moi qui leur faisais office de guide. L'alchimie fut telle qu'ils décidèrent de me confier, dans le cadre des services culturels des armées, le soin de faire découvrir le christianisme aux jeunes militaires israéliens de passage à Jérusalem. On peut être différents, et pourtant se rencontrer et s'aimer. Tel est le message que j'ai essayé de faire passer au cours de ces merveilleuses années où j'ai accueilli à l'abbaye jusqu'à 12000 conscrits par an. Fort des confidences recueillies à la fin des visites et des liens d'amitié qui ont perduré jusqu'à aujourd'hui, je sais que nombre de ces garçons et filles se sont laissé toucher, rejoindre, et même réconforter quant à l'avenir de leur pays. "Si moi, un jeune de 20 ans, juif, israélien et soldat, je peux être dans cette qualité de relation avec un moine catholique français, qui par l'âge pourrait être mon père ou mon grand-père, tout est possible. Même avec des palestiniens, y compris musulmans ! Alors oui, certains juifs, kippa sur la tête, n'ont pas osé prendre le risque de la rencontre. Mais j'ai dans la poche de ma bure blanche une multitude d'anecdotes qui témoignent de formidables retournements du cœur. Des jeunes qui sont entrés, contraints et forcés dans le monastère, puis qui se sont ouverts, vaincus par la gratuité d'une écoute, d'un accueil et d'un amour vrai, sans hypocrisie. Je pense à ce juif religieux d'une unité spéciale de l'armée qui, au début de l'entretien, refusait même de me saluer. Avant de remonter dans le bus, il m'a dit : " Aujourd'hui, j'ai découvert un monde inconnu que je pensais hostile et qui m'accueille comme je suis." Je l'ai vu alors enlever sa veste de treillis pour me remettre ses tsitsit (ces franges au bord des vêtements masculins constituent un rappel à garder les commandements de Dieu). Il me donnait son identité. Je me suis mis à pleurer. Ma vocation de bénédictin est d'encourager ces initiatives de paix et de réconciliation qui sont comme autant de petits cailloux blancs sur une route couverte de sang. Nous n'avons pas le droit de désespérer du cœur de l'homme, de tout homme, y compris du soldat qui vous regarde d'un œil torve. Car il ne nous appartient de connaître ni le lieu, ni l'heure où ce cœur va pouvoir être touché par la grâce. A fortiori, nous n'avons pas le droit, même quand l'horizon politique paraît bouché, de baisser les bras et de perdre l'espérance. Depuis 41 ans que je vis en Terre sainte, j'ai vu les Israéliens et les Palestiniens s'enfermer toujours plus dans leur bulle pour se mettre à l'abri. Mais Dieu merci, dans le même temps, j'ai constaté qu'un nombre croissant d'entre eux s’efforçait de percer ces bulles pour susciter la rencontre. A Abu Gosh, par exemple, c'est la création d'un centre pluriculturel pour le rapprochement entre les deux peuples, et la création d'une équipe de foot mixte arabo-juive. Ma vie est pleine de ces pépites d'espérance ! Il y a quelques semaines, je suis allé d'urgence à l'hôpital pour une embolie pulmonaire. Le soir même, deux amis palestiniens-un chrétien de Jérusalem et un musulman de Naplouse- sont venus me soutenir jusqu'à 4 heures du matin. Le lendemain a pris le relais à mon chevet un ami juif que j'avais rencontré en 1996 quand il était militaire de l'armée de terre en visite à Abu Gosh ... Sans compter les innombrables messages touchants de tendresse de jeunes israéliens et palestiniens qui ont inondé mon portable ... Ce que je prêche, je le vis dans ma chair. Finalement, c'est la grâce d'Emmaüs qui fait de notre abbaye un petit coin de paradis. L'esprit veut y faire toutes choses nouvelles entre juifs, chrétiens et musulmans, mais aussi -d'abord ?- entre disciples du Christ. L'Emmaüs des croisés attire en effet beaucoup de chrétiens de toutes confessions, et j'assiste à des choses étonnantes ... Dans les années 2000, un guide a voulu faire une surprise à son groupe de pèlerins russes, en les conduisant à Abu Gosh. Je vois encore le Père Romane, avec sa grosse croix d'archimandrite sur sa soutane croisée noire, me toiser dans le jardin. A ses yeux, les catholiques sont au minimum des schismatiques, au pire des hérétiques, et surtout des personnes à qui l'on ne parle pas. Coup de l'Esprit Saint, je me suis souvenu que nous avions une icône russe du XVIIIe siècle. Je l'ai présentée à leur vénération. Ils ont fondu. La Vierge avait brisé la glace. Avant de repartir en Russie, le Père Romane est passé m'offrir une icône de la Vierge de Kazan et glisser à mon oreille : "J'aimerais un jour pouvoir célébrer la divine liturgie dans votre église." Depuis, chaque fois qu'il voyage en Terre sainte, mon ami orthodoxe vient ici. Riche de cette expérience et de tant d'autres, comment n'aurais-je pas confiance en l'Esprit saint ? Il est plus fort et plus audacieux que nous et intervient, avec éclat, là où on ne l'attend pas !"
Alexia Vidot Née d'une loterie ... Nous sommes le 11 avril 1909, deuxième jour de Pessah. Arieh Akiva Weiss, président du comité de la loterie, a réuni 66 coquillages gris et 66 coquillages blancs. Il inscrit les noms des participants sur les coquillages blancs, et les numéros de parcelles sur les coquillages gris. Ainsi commence l’épopée de Tel Aviv. Classée au patrimoine mondial de l'Unesco pour son architecture Bauhaus et son style éclectique en 2003, on aimerait parfois que ses immeubles retrouvent aujourd'hui un peu de leur blancheur d'origine ... On l'appelle aussi la ville qui ne dort jamais, en référence aux nombreux bars et boîtes de nuit ouverts jusqu'au petit matin. Il faut dire que sa population est jeune, branchée, dynamique, sportive aussi. On marche ou on court sur le Tayelet, jolie promenade aménagée en bord de mer, on surfe dès que les vagues le permettent, on fait du kitesurf quand le vent forcit ... Pourquoi tous ces toits en tuiles ? Et bien parce que les colons appliquaient les techniques qu'ils connaissaient. Et comme ils venaient de tous les horizons, cela fait un ensemble parfois ... original ! - des bow windows ici - des arcs aux fenêtres par-là - des colonnes corinthiennes pourquoi pas Quand ces tendances se trouvent réunies sur une maison bien symétrique, on appelle ça le style "éclectique", né au début du XXe siècle. Quelques jolis exemples bordent le fameux boulevard Rothschild et les rues avoisinantes : Petite anecdote rigolote, on n'a pas le droit de couper un seul arbre ici. Les pionniers se sont donné tellement de mal pour dompter ces terres inhospitalières, à grand renfort de tuyaux d'irrigation et d'engrais divers ... Les habitants contournent donc le problème en construisant ... autour de l'arbre ! Si les maisons sont un peu tassées, c'est normal. Chacun a construit la sienne la plus grande possible, et tant pis pour le voisin. Maintenant, on peut voir de gigantesques immeubles pousser derrière de jolies maisons anciennes. C'est que depuis 15 ans, on a le droit de construire en hauteur, mais avec l'obligation de retaper le vieux bâti. Cela fait un mélange quelque peu anachronique. Mais cela amuse beaucoup Dahlia, qui n'est pas israélienne pour rien, et qui nous vante les charmes du WIN WIN cher à ce pays. A propos de Win win, le propriétaire de cet immeuble en avait bien compris les avantages. Les buildings ne devaient pas dépasser un certain nombre d'étages. Qu'à cela ne tienne, les premiers comptent double ! Pour votre culture, il s'agit de "la tour des dentistes Français" comme on l'appelle par ici ... ; )) On aperçoit encore de jolis kiosques, le plus ancien que voici date de 1915. Mon amie Viviane me racontait récemment qu'il servait à l'époque d'agent de change. On ne pouvait sortir de shekels du pays, on arrivait donc les poches remplies de billets et on s'arrangeait entre amis ! Mélange de styles, déjà retapés ou en cours de réfection, les bâtiments se suivent, mais ne se ressemblent pas du tout. Cet immeuble d'un orangé vivifiant, datant de 1924, ne comportait à l'époque qu'un seul étage. Il a été doublé lors de sa remise en état, et abrite maintenant un charmant restaurant : "Le Rendez-vous". Les urbanistes ont utilisé les lits des rivières pour tracer les premiers axes de la ville m'a-t-on dit. Le boulevard Rothschild est donc né dans le lit d'un cours d'eau qui se jetait dans la mer. Il est vrai que son tracé n'est pas franchement rectiligne. Mais avec son terre-plein central ombragé et ses restaurants branchés de part et d'autre, il fait bon s'y promener dans la fraîcheur du soir. Une maison emblématique à ne pas manquer sur ce boulevard, chère au cœur des israéliens, est celle où a été signée la déclaration d'indépendance de l'état d'Israël par Ben Gourion. Non pas qu'elle soit particulièrement jolie, elle ressemble plutôt à un blockhaus. Mais l'heure n'était pas à la recherche de style ... puisqu'une heure plus tard, le pays était attaqué de toutes parts. Pour votre culture, voici un immeuble de style Bauhaus, pour lequel cette ville est réputée. Il est situé dans le quartier Dizengoff, qui doit son nom au premier maire de Tel Aviv. Une courte définition : Formes radicalement simplifiées, rationalité et fonctionnalité, et idée selon laquelle la production de masse est conciliable avec l'esprit artistique individuel. Toits en terrasse, fenêtres en bandeau, les façades sont libres entre les poteaux de soutènement. L'horizontalité des lignes est là pour symboliquement casser la hiérarchie. Très subversif à l'époque ... Né en Allemagne au lendemain de la Première guerre mondiale, ce nouveau style se veut résolument moderne. En fuyant l'Allemagne nazie, ses concepteurs vont exporter leurs idées d'une radicale nouveauté à travers le monde. Tel Aviv, en plein essor, va bénéficier ainsi de 4000 bâtiments de ce style. Mais ce qui frappe le visiteur en arrivant, c'est plutôt la prolifération des tours, toujours plus nombreuses et toujours plus hautes ...
Dans le cadre des activités proposées par Israël Accueil, nous avons bénéficié de deux visites passionnantes de Tel Aviv. L'une d'entre elles était guidée par une amie architecte, Dhalia, qui a fait son Alyah il y a quelques années, après avoir vécu longtemps à Paris. Pour les non initiés, l'Alyah est le "retour au pays" en quelque sorte, des juifs de la diaspora, l'acte d'immigration en Terre d'Israël (Eretz Israël, en hébreu). Emportés par sa verve et son éternelle bonne humeur, nous l'avons suivie du vieux quartier de Neve Tzedek jusqu'au célèbre boulevard Rothschild, l'équivalent de nos Champs Elysées français. Nous sommes en 1887. La ville de Jérusalem, dont la population croit rapidement, devient trop petite, encerclée au milieu de ses remparts. De plus, les juifs de Jaffa souffrent. Une loi vient d'être promulguée, les obligeant à changer de maison tous les ans ... L'idée s'est imposée peu à peu : construire une nouvelle cité, en bord de mer, la première ville juive moderne du monde. C'est aussi l'histoire d'un juif ashkénaze, marié à une juive séfarade, et devant fuir Jérusalem ... Il installe sa douce dans une jolie orangeraie aux portes de Jaffa, mais la belle s'ennuie. Le terrain est inoccupé. Il l'aurait donc proposé gratuitement aux pionniers avec obligation de construire dessus les premières maisons en moins d'un an. Voici donc l'origine, sans doute un peu romancée, de ce petit quartier, près de l'antique ville arabe de Jaffa, alors entourée de remparts et de dunes. Shimon RoKach, dont nous pouvons encore visiter la maison, y tint un rôle prépondérant, gérant avec beaucoup de dévouement ce petit village juif sur une terre sous occupation ottomane rassemblant une cinquantaine de familles. La petite histoire raconte aussi que les premières vagues d'immigration à la fin du XIXe siècle étaient constituées plutôt de juifs citadins, dont la motivation était religieuse. Confrontés aux conditions de vie difficile, obligés de travailler une terre ingrate sans aucune expérience, beaucoup seraient repartis vers la côte desepérés, pour attendre un bateau. Et finalement, seraient restés là, aux portes de Jaffa ... La petite fille de Shimon Rokach, Lea Majaro Mintz, a réussi à sauver la maison de son grand-père de la démolition. Transformée en musée, cette vielle bâtisse rassemble ses œuvres, représentant la femme émancipée, vue de l'intérieur ... Tout un programme ! Et retrace l'histoire de sa famille, étroitement liée avec ce premier quartier qui donnera naissance ensuite à Tel Aviv. Très entreprenant, Shimon est choisi pour devenir le chef de la petite communauté en développement. Il fait construire un hôpital, une école, une bibliothèque et développe également la plantation d’oranges le long de la rivière Yarkon . Il met en place un système de production et d’exportation des oranges vers l’Europe. Et prend également soin d’accueillir les nouveaux immigrants qui débarquent sur le port de Jaffa. Un peu plus tard, son neveu deviendra le deuxième maire de la ville de Tel Aviv. Dans ce tout petit village, qui ne comporte que deux rues, on dénombre pas moins de 3 lieux de culte. Deux ashkénazes (juifs d'Europe de l'est) et un séfarade (juifs venant d'Afrique du nord). C'est qu'on ne se mélange pas ... Cette reproduction de synagogue telle qu'on pouvait la voir à l'époque se trouve dans l'exposition située rue Lilienblum, sur la communauté juive d'Aden, venue du Yemen. C'était une communauté aisée, aux manières européennes, ayant rejoint Israël par conviction religieuse à la fin du XIXe siècle. Une des synagogues ashkénaze se trouve d'ailleurs au premier étage du musée. Au début des années 1900, Neve Tsedek s'agrandit. Les maisons sont dotées d'un étage et entourées de jardins. Les ruelles sont plus larges qu'à Jérusalem et Jaffa, il y fait bon vivre. Des artistes, des écrivains, tombent amoureux de son charme verdoyant et de son atmosphère de village. L'artiste Nahum Gutman notamment, qui nous laisse de jolies œuvres naïves et colorées sur cette époque. (Le musée présentant ses toiles est d'ailleurs installé au cœur de Neve Tsedek.) Le voici, derrière notre groupe : Un autre endroit à ne pas rater, avant d'aller manger une glace chez Anita rue Shabazi, est le Centre Suzanne Dellal. Installé dans une des premières écoles enseignant l'hébreu, c'est un haut lieu de la danse et du théâtre à Tel Aviv aujourd'hui. Sur une petite place plantée d'orangers, 3 mosaïques retracent l'histoire de ce joli quartier qui retrouve peu à peu son faste d'antan, après des années d'abandon.
Pas de visite au programme, nous avons plutôt envie de profiter tranquillement les uns des autres. Direction le kibboutz d'Ein Gedi, avec son merveilleux jardin botanique coincé entre la paroi rocheuse et la mer morte. (Je peux toujours rêver de transformer notre terrain bucois en jardin d'Eden ... je n'ai vraiment pas la main verte, et le climat n'est pas franchement le même ...) Petite marche matinale dans le Wadi Arugot, pour éliminer un peu les excès de ces derniers jours ... et bain rafraîchissant sous la cascade pour terminer. Regardez bien dans l'acacia, ce qui nous intrigue sur le chemin du retour ... Et oui ! Un ibex affamé sur une des plus hautes branches. Nous avons attendu un peu dans l'espoir de voir comment il allait s'en sortir pour descendre dignement, mais il était toujours à table quand nous sommes partis. Grégoire ne connaissait pas les bains dans la mer Morte ... On n'allait pas rater ça. Les filles, de leur côté, avaient très envie de tenter les enduits de boue. Bon, engouement mitigé, mais à faire au moins une fois pour le fun !!! Après un bon repos (et une vraie douche pour enlever l'odeur de vase ...) nous avons fini notre périple au Camel Ranch de Dimona, histoire de jouer les rois mages jusqu'au bout. Un petit tour de chameau qui me permettra d'admirer ceux de ma crèche d'un œil tout neuf ! C'est haut un chameau ... Surtout quand ça se met debout. Mais c'est très confortable. A refaire par temps un peu plus chaud peut-être, on était gelés ... Ça se voit ? Sur le chemin du retour, nous avons poussé jusqu'au COLORFUL SANDS PARK près de Yeruham. Grégoire était enchanté, il a un petit faible pour les cailloux. (Pour tout dire, il a même beaucoup hésité entre les options Agronomie et Géologie à UniLaSAlle Beauvais.)
Pas de visite guidée ni d'entrée payante, vous déambulez simplement au fond du cratère, au milieu de dunes aux couleurs chatoyantes. Tout d'un coup, ma collection de sable me manque ... Une envie de sortie culturelle entre amis ? Une ribambelle d'enfants curieux à occuper ? Un peu de fraîcheur au cœur de l'été ? Voici une destination que vous n'êtes pas près d'oublier. Le site est d'ailleurs tellement incroyable qu'à peine découvert avec Elisabeth, nous y retournions en famille . Situé à une trentaine de kilomètres de Jérusalem, au milieu des collines de Basse-Judée, le site archéologique se trouve sur les ruines de la ville biblique de Maresha et de la cité romaine de Bet Guvrin. Petite plongée dans l'Histoire du pays : Roboam, roi de Juda après la mort de son père Salomon, fit fortifier des villes en prévision de l'attaque du Pharaon égyptien, plus de 900 ans avant notre ère. Nous pouvons retrouver cet épisode dans la Bible : " Et Roboam ... construisit des villes pour la défense de Juda ... Gath, Maresha et Ziph". (2 Chroniques 11, 5-8) C'est ici aussi, nous dit-on, qu'eut lieu le fameux combat de David et Goliath ... Ici également que serait né Hérode le Grand, à l'époque Asmonéenne. Situé au carrefour des routes de commerce entre la Mésopotamie et l'Egypte, le site témoigne d'une occupation diverse et variée jusqu'à l'époque croisée. 2000 ans d'histoire ! Il faut dire que son sol calcaire crayeux s'y prêtait bien ... On dénombre près de 800 chambres souterraines dans les environs. Mais pas d'inquiétude, le trajet proposé par le Parc National vous emmène en visiter moins d'une dizaine. Soyez en forme quand même ... La visite est sportive ! Absolument invisibles de l'extérieur, les grottes s'ouvrent sous vos pieds et vous descendez à l'assaut de petits escaliers escarpés pour les visiter. Communiquant entre elles parfois, vous imaginez aisément la vie des habitants qui trouvaient ici soit un refuge en cas d'attaque, soit un endroit frais pour conserver l'eau, l'huile, ou la nourriture. Certaines pouvaient servir également d'entrepôt ou de lieu de culte. Vous pouvez admirer ici un pressoir à olives dit "à arbre" avec ses poids et un peu plus loin une superbe meule. Une autre grotte vous fait descendre dans les méandres d'un colombarium de plus de 2000 niches. Utilisées pour leur viande et pour leurs oeufs, les colombes fournissaient aussi à nos ancêtres un engrais très riche grâce à leurs déjections. Il semblerait que les pauvres bêtes aient également été offertes en sacrifice. La grotte a servi ensuite d'entrepôt. Un seul vestige de maison abrite dans ses caves un dédale de galeries impressionnant, reliant le colombarium et des citernes d'époque hellénistique : Allez, encore un peu de courage ! Voici maintenant des bains rituels de l'époque hellénistique, sortes de bains de siège pudiquement cachés dans des petites pièces individuelles, avec un système très perfectionné de canaux pour acheminer l'eau. A la périphérie de la ville, des chambres funéraires pourvues de niches disséminées de part et d'autre. La reconstitution des fresques nous donne un aperçu de la richesse des décors, et des indications sur l'art, la mythologie, et l'appartenance ethnique des défunts : iduméens, sidoniens et grecs. Gardez tout de même un peu d'énergie pour les dernières ... Ces grottes à l'acoustique extraordinaire sont appelées "The bell caves" en raison de leur forme. On comprend mieux pourquoi en apprenant que la carrière se creusait à partir de l'orifice rond au sommet, pour aller en s'élargissant au fur et à mesure de l'extraction des roches : Après une halte bienvenue autour des tables de pique-nique, l'aventure se poursuit de l'autre côté de la route, avec la partie romaine et byzantine du site. L'entrée se fait tout d'abord par l'amphithéâtre de 3500 places, unique en Israël, qui vous plonge dans l'ambiance des jeux du cirque. Bienvenue à Bet Guvrin : On imagine bien les combats de gladiateurs, au centre de l'arène. Et pour quelques frissons supplémentaires, on se promène dans les galeries voûtées qui l'encerclent, ou un jette un œil dans la fosse d'où sortaient les animaux sauvages : En vous enfonçant un peu plus profondément sur le site, vous arriverez ensuite à la forteresse croisée, construite par Foulque d'Anjou, roi de Jérusalem vers l'an 1100. La visite s'achève avec les termes romains découverts au pied de la forteresse : avec un œil un peu aiguisé, nous pouvons y discerner des piscines, des salles froides, tièdes et chaudes, des saunas, des toilettes, et des jardins entourés de portiques. Au lit tout le monde ... Vous avez droit à un repos bien mérité !
Alors, pour les non initiés, Malo, c'est moi ! Voilà donc la grande question à laquelle il m'a fallu répondre cet été. Pour commencer, mes cours d'anglais m'occupent bien, voire trop. Pour un succès mitigé. Je manque de "practice", c'est sûr ... Mais je ne désespère pas d'y arriver un jour. Mais je ne fais pas que ça ! Heureusement, les copines sont là pour organiser de jolies sorties, notamment dans quelques uns des nombreux parc nationaux d'Israël. Elisabeth nous emmène donc à sa suite une fois par mois arpenter les monts et collines alentour. Et on a le choix ... Voyez plutôt : La direction de la Nature et des Parcs d'Israël est un organisme gouvernemental qui gère les réserves naturelles et les parcs nationaux. Et voyant la vitesse à laquelle la nature disparaît autour de nous, cela semble vital ! Voici l'emblème que vous retrouverez sur de vastes panneaux à l'entrée de nombreux sites dans tout le pays. Son logo représente une tête de bouquetin de Nubie, pour les réserves naturelles, et un arbre, emblème des parcs nationaux : Il s'agit donc souvent de petits coins de nature, pourvus de tables de pique-nique et de barbecues où les israéliens se retrouvent pour shabbat, en famille ou entre amis. On y croise aussi de nombreux groupes d'enfants, encadrés par leurs éducateurs, un peu bruyants, et souvent peu respectueux de l'environnement malheureusement. Le premier que nous avons visité, le Parc Ayalon Canada, se situe non loin de Latrun. Nous étions tellement heureuses de retrouver la verdure et quelques tons d'automne ! Je crois que le dimanche suivant, j'y retournais déjà pour pique-niquer avec Antoine et Pauline. Ceci dit, on y trouve aussi des cavernes funéraires dispersées de part et d'autre du lit de la rivière, et autres ruines romaines, byzantines ou croisées ... Nous avons passé aussi une jolie journée aux Sources du Yarkon, bien vertes malgré le mois de décembre. Au menu, sentier pédestre le long de l'étang aux nénuphars, parmi les vestiges romains (Via Maris), ottomans (Fort et moulin à farine) et britanniques (station de pompage qui acheminait l'eau vers Jérusalem et les orangeraies de Petah Tikva) J'ai particulièrement aimé notre première sortie de l'année 2018, au mois de mars, car les collines étaient en fleurs. Un foisonnement de verdure ... Vous n'imaginez pas à quel point cela nous a fait plaisir ! Certains parcs abritent également des ruines comme celles de la forteresse de Nimrod, des sites archéologiques comme le port de Césarée Maritime ou Massada, dont je vous ai déjà parlé, des lieux de fouilles comme Qumran ... Une variété inépuisable, des sites de taille variée, mais de qualité inégale malgré tout. Voici notre joyeux groupe lors de la découverte des trésors cachés de Bet Guvrin : Quelques uns méritent pourtant un billet à eux seuls. Jugez plutôt :
L'expérience vaut le détour. Pour la simple et bonne raison qu'il faut vivre le désert en prenant son temps. Admirer les changements de couleur de la roche au soleil couchant, "écouter" le silence, boire un thé brûlant autour du brasero, déguster une cuisine locale ... Et on s'est régalé ! Folklore ou pas. Notre dîner a cuit sous le sable, dans une cuve bien enterrée et pourvue d'un petit brasier au fond. Bien entendu, la découverte du festin a été l'attraction de la soirée ! Quoique ... Notre petit groupe a fait aussi sensation, grâce à l'imagination débordante de Laure. Au programme, concours de chansons à partir d'un mot imposé. L'équipe gagnante est celle qui trouvera le plus de titres comportant ce mot. Inutile de vous dire qu'Eugénie connaissant tout le répertoire de Michel Sardou comme sa poche nous a battus à plate couture ! Un petit jeu de cartes avant de se coucher ... Mais quel éblouissement au réveil ! Bon. J'avoue avoir eu quelques mots à l'encontre des allemands qui ont eu l'idée géniale de survoler notre campement avec un drone afin d'admirer le lever de soleil. Mais voyons les choses du bon côté, jamais je n'aurais pu admirer le soleil levant sans leur aide. Après la brume de la veille, l'air cristallin du matin ravive les couleurs du paysage qui s'offre à nous dans toute sa majesté. A droite et à gauche, je ne sais plus où donner de la tête ! Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ... Et voici les filles qui sortent de leur tente : Au milieu d'un tel paysage, inutile de vous dire qu'on ne traîne pas trop dans la salle de bains, assez rudimentaire d'ailleurs ! Nous repartons à l'aube, les yeux emplis de merveilles ... bien décidés à renouveler l'expérience. Avis aux amateurs ...
Vous le connaissez déjà, à travers les superbes photos de Mathilde. Le Wadi Rum m'a envoûtée comme elle, au point qu'il m'a été bien difficile de revenir à la civilisation après juste quelques heures parmi ses falaises abruptes. En son milieu, les dunes de sable virent du rouge profond au jaune vif, du beige doux au brun foncé. Vous n'allez pas me croire ... Moi qui en fais collection depuis 30 ans, approvisionnée surtout par mes élèves, puis par mes chers neveux globe-trotteurs, je n'ai même pas pensé à en rapporter. Honte à moi ! Et voici notre moyen de transport : deux pick-up qui rappelleront des souvenirs à mes frères ... C'est le seul véhicule que nous avions trouvé à louer lors de notre séjour en Martinique pour rejoindre Thierry, qui effectuait là-bas son VSNE. On avait choisi de venir en même temps que Giscard d'Estaing, et on ne trouvait plus une seule voiture à louer sur l'île. Nous 3 étions ravis, mais maman avait passé son séjour à nous compter à chaque cahot sur la route, nombreux au demeurant ! Petite escale pour grimper à l'ascension de la dune ... Et redescendre en courant. Certains tentent même le surf ! Pendant que les bédouins se reposent : Cette fois, c'est une arche naturelle que nous escaladons : Une petite escalade le long d'un siq nous permet d'admirer quelques pétroglyphes. Voici ce que nous en dit Wikipédia : La présence de dessins, d'inscriptions gravées et de vestiges archéologiques témoigne de 120 siècles d'occupation humaine. Plus de 25 000 pétroglyphes et de 20 000 inscriptions permettent de retracer les débuts de l'écriture alphabétique et l'évolution de la pensée de l'homme, de ses activités pastorales, agricoles et urbaines dans la région. J'avoue humblement, au premier coup d'oeil, j'ai trouvé ça louche ... Mais non. Nous sommes bien dans le berceau de l'humanité ! Au détour du siq, nous croisons quelques bouilles sympathiques. Mais nous ne verrons que cette espèce-là parmi celles qui peuplent le désert. Y vivent pourtant des hérissons, des reptiles, des oiseaux, des lièvres, des damans, des chacals, des loups, des caracals et des bouquetins aux cornes géantes me dit mon guide ... Ce qu'on ne savait pas, c'est qu'on allait les voir de bien plus près !!! Joie chez les enfants de Laure et Bruno, et chez Flore, Pauline et moi. Expérience beaucoup plus mitigée chez Antoine, qui se serait bien contenté de monter ... et redescendre aussi vite. Mon mari n'est pas assez rembourré !!! Alors que moi, j'aurais bien passé la journée sur mon preux destrier. Quant à moi, vous n'aurez que la vue de "là-haut". Après une bonne heure de balade, nous les laissons repartir pour rejoindre notre campement :
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AuteurLes Basvil Archives
Avril 2020
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