L'AVENTURE TEL AVIV
NOVEMBRE 2019 Je repars quelques mois en arrière ... Vous devez avoir un peu de mal à me suivre. Voici un article commencé début juillet, que j'ai eu bien du mal à terminer. Que de choses à vous raconter encore ! Notre immersion dans le monde ultra orthodoxe est le résultat d'un pari. Vous savez qu'Antoine est parfois joueur ... Tsipy, la charmante comptable qui gère le Lab a pour chef Doron. A chaque fois qu'il croisait Antoine, il lui réclamait un petit cadeau, au grand dam de son employée. Antoine a fini par lui offrir un petit Twizy miniature, qui recèle une clé USB. Mais, en échange, il a réclamé un cadeau un peu spécial ... La visite de Bnei Brak, ville de la banlieue Nord-est de Tel Aviv, où il habite avec son épouse Lior. Désolée pour cette photo prise sur Internet contrairement à mes habitudes, mais la visite a eu lieu de nuit et j'ai essayé d'être discrète ... Ce qui était de toute façon impossible, étant loin du code vestimentaire haredim. Il aurait fallu : - que je porte une perruque - avec collants et ballerines obligatoires - jupe ou robe en dessous du genou - et les bras couverts forcément, même en plein été. Côté masculin, c'est plus facile : il aurait fallu qu'Antoine ait une chemise blanche, un pantalon noir, et une kippa, à défaut d'un grand chapeau. (Cela me rappelle l'anecdote de Laurent-Pierre à Jérusalem, surpris un jour que ses voisins le saluent ... Il a réalisé après coup qu'il avait respecté sans le savoir le code vestimentaire à la kippa près !) Fondée en 1924 par des famille hassidiques de Pologne, la ville constitue aujourd'hui la plus grande concentration au monde de Juifs ultra-orthodoxes avec Jérusalem. Le shabbat notamment, y est scrupuleusement respecté. Nous avons attendu cette visite quelques mois, pour laisser passer les fêtes juives qui s'étalent sur de nombreuses semaines, mais cela valait le coup. Tsipy (à la droite d'Antoine) s'est jointe à nous, car c'était une grande première pour elle aussi. Tant mieux, car elle a pu faire la conversation avec Lior, qui ne parle qu'hébreu, et avec qui je ne pouvais échanger un mot. Nous avons été merveilleusement accueillis, autour d'un somptueux gâteau de fête, crémeux à souhait. Leur appartement, bien que petit, est rutilant : salles de bains en marbre et meubles laqués blanc. Doron nous a confié en souriant que son épouse avait, côté déco, des idées bien arrêtées et que, "Barou'h Hachem"(Dieu merci) il avait un bon salaire ! Je ne pense pas que ce soit le cas des 200 000 familles qui vivent entassées là, avec peu de moyens car le père souvent ne travaille pas, mais étudie la Torah comme il se doit, et chaque foyer accueille entre 7 et 10 enfants en moyenne. Ce qui implique des machines ... de blanc, surtout quand on a beaucoup de garçons. J'ai beaucoup aimé la cabane dépliable pour Sukkot ! Ingénieux, non ? Je n'ai bien sûr pas osé prendre de photo à l'intérieur pour ne pas blesser notre maitresse de maison. Comme vous le savez déjà, certains groupes n'ont accès ni aux informations, ni aux téléphones ou ordinateurs. J'ai été médusée devant la petite taille des chambres d'enfant et leur rangement impeccable, me rappelant du bazar chez les miens ... Je m'en suis ouverte à Tsipy qui m'a glissé à l'oreille que les enfants ultra orthodoxes fréquentent une Yeshiva (centre d'étude de la Torah et du Talmud, dirigée par un rabbin) et n'ont en aucun cas le temps de jouer. Voici la Yeshiva que j'ai réussi à photographier. Assez réputée, on vient d'Amérique pour y étudier. Doron nous a fait découvrir son quartier avec bonheur, et nous avons mieux compris pourquoi il fallait absolument que ce soit un jeudi. Tout le monde est de sortie ! Veille de shabbat, donc repos le lendemain. La coutume est d'aller chercher sa hallah, (brioche traditionnelle pour le dîner du vendredi soir) directement à l'entrepôt. Une véritable usine ! Mais j'avoue ... elle était bonne; choisie avec amour par Antoine. Le clou de la soirée a été notre visite de la "Maison des mariages". Elle ne s'anime que le jeudi soir ici. Un immeuble de cinq étages, illuminé de néons bleus ... Cinq étages : cinq mariages, avec deux entrées bien distinctes : une pour les hommes, l'autre pour les femmes. On ne se mélange pas, même ce jour-là. Il est inenvisageable de ne pas venir saluer les mariés. On vient donc de loin, même juste 1 heure, en donnant au passage une petite participation financière. Ce qui implique un ballet d'invités, valise au bras, montant et descendant les marches. Une vraie volière ! Antoine pose devant l'escalier réservé aux hommes. (J'avoue qu'on avait fait fort côté code couleur ...) Chacun arbore une tenue de fête au charme suranné, je me sens légèrement ridicule avec mon jean et mes sandales ... Pour clôturer la soirée, nous sommes allés dans une sorte de drugstore pour une dégustation de spécialités ashkénazes. La plupart des recettes demandent des heures de cuisson, et il semblerait que les jeunes cuisinières voulant présenter des plats traditionnels pour le repas de shabbat se ravitaillent souvent ici. Voici quelques noms notés au vol : (orthographe plus qu'approximative !) - le CHOULENT, marmite de viande aux haricots blancs et à l'orge - le KUGEL, gâteau de nouilles ou de pommes de terre - le TSAHAVA, terrine de poisson Je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de découvrir le fameux GEFILTE FISH, une carpe farcie traditionnellement proposée pour Pessah. Eh oui, nous avons laissé Benny et Elisabeth la manger tous seuls, chacun confiné dans son coin cette année ... : (( Doron et Lior surveillaient discrètement ma tête lors de notre dégustation. Eh bien je me suis régalée ! Beaucoup d'ail et d'oignon, plein de saveurs nouvelles, des épices et des herbes, je suis fan ... mais bien incapable de reproduire les recettes.
Nous sommes repartis les bras chargés de victuailles, avec une belle bougie de shabbat en prime, et surtout l'impression d'avoir plongé dans un autre monde le temps d'une soirée ...
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Pourquoi Rome me direz-vous ? Et bien pour retrouver Jean-Paul que nous n'avions pas vu depuis très longtemps. Nous avions imaginé ce plan audacieux avec Pauline, lors de nos soirées en tête à tête de ce premier trimestre qui n'en finissait pas. Nous nous faisions tous une joie de nous retrouver tous ensemble pour Noël. Plus pratique (et surtout moins stressant !) pour Flore également, qui n'avait qu'une semaine de vacances avant de reprendre le travail. Nous avons passé une drôle de première soirée à l'aéroport pour attendre notre Mathilde, coincée à Nice par la tempête Fabien .... Après une nuit un peu compliquée, le trajet s'est fait finalement en bus le lendemain. Les retrouvailles ont été chaleureuses ! (La soirée a été longue, on lui envoyait des selfies pour lui changer les idées ... On a eu le temps : 7 heures d'attente à l'aéroport, quand même. ) Après une orgie de charcuterie (nous en avons mangé matin, midi et soir), de pizzas avec du fromage ET des lardons (pas casher du tout !!!), accompagnées d'un bon petit verre de Chianti, nous avons sillonné la ville éternelle pour éliminer tout cela. Non, pardon ... Pour espérer visiter quelques-unes des 950 églises que nous avons croisées, après un premier tri effectué par Jean-Paul. Admirez le plafond de l'église Saint Ignace de Loyola : J'avoue malgré tout un petit faible pour les mosaïques : celles de Sainte Praxède, Sainte Marie du Trastevere et Saint Clément, que nous avions étudiées avec Soeur Agnès à Latrun m'ont éblouie ! J'ai vraiment le béguin pour mes petits moutons de Jérusalem et Bethléem. Enfin, ce n'est pas nouveau ... Chacun sait que je voulais être bergère dans ma jeunesse ! "La frise du bas avec ses douze brebis entourant au centre l’agneau auréolé, immolé et vainqueur, figure les apôtres et donc tout le peuple de Dieu. Les moutons qui viennent de la gauche sortent de Bethléem et représentent les chrétiens venus du paganisme, par référence aux mages. Alors qu’à droite arrivent de Jérusalem, identifiée par la croix sur la porte et le coq en bas des marches, les chrétiens issus du judaïsme." Nous avons passé un merveilleux séjour, mais je crois que si nos pas nous ramènent un jour en Italie, nous aurons envie de découvrir maintenant la Toscane ... Nous ne sommes décidément pas des rats des villes, même basses ... Lors de cette deuxième semaine de vacances, nous sommes donc revenus à Herzliya avec Grégoire et Mathilde. J'avais promis à Grégoire de ne pas lui prévoir un emploi du temps trop chargé, et de toute façon, Antoine reprenait le travail. Une seule journée de balade prévue dimanche, après la messe à Abu Gosh : Jérusalem pour la fête des Lumières. Il fallait en profiter : pour une fois que Hanouka tombait pendant les vacances de Noël. Avec la dernière bougie allumée ce soir, en plus ! Rappelez-vous, cette fête commémore le miracle de la fiole d'huile qui aurait brûlé 8 jours afin de purifier le Temple souillé par les Séleucides ... Jérusalem
Au Mur des Lamentations en dominos bien alignés ces messieurs très chapeautés sont perdus en dévotions Chema Israël, Adonaï est notre Dieu Voici son peuple valeureux Par qui la grâce abonde sur lui repose le salut du monde La grande dame au visage mordoré surplombant la foule amassée attend son heure, bien calmement L'heure viendra assurément Où résonnera son chant plus fort. Le muezzin, c'est certain vous réveillera de bon matin du minaret voisin Au Saint Sépulcre, non loin de là le calme revient peu à peu Six familles se partagent les lieux c'est bien du tracas Mais le tombeau est vide vous pouvez rentrer chez vous Son cadeau est bien plus doux puisqu'il demeure en chacun de nous La période de fête, qui s'étale sur un mois, vient de se terminer, avec son lot de surprises pour les expatriés : - les magasins seront-ils ouverts ? Si c'est le cas ... jusqu'à quelle heure ? - mais quels sont ces chants qui s'élèvent dans la nuit ? - à partir de quelle heure la circulation est-elle interdite ? - mais à quoi servent ces cabanes devant les maisons et sur les balcons ? - pourquoi voit-on des palmes et des cédrats dans les vitrines des magasins ? - et pour Antoine : quelle est la règle en Israël pour les jours de congés ? Même ses collègues sont bien embarrassés pour lui répondre ! ROSH HASHANA Bonne année 5780 à tous ! Shana Tova ! Cette fête célèbre la nouvelle année civile du calendrier hébraïque. On y sonne le shofar, pour appeler le peuple à la techouva, un examen de conscience qui dure 10 jours. Dieu fait l'examen du monde ... Voici le souhait à offrir à ceux qu'on aime : "Soyez inscrit dans le livre de la vie !" Une tradition ashkénaze veut que l'on trempe des quartiers de pomme dans du miel, en se souhaitant une année aussi suave que la pomme et aussi douce que le miel. Voici les voeux du Frère Louis-Marie à l'attention de toute la Communauté juive pour la nouvelle année : BON. J'avoue tout ... Pour notre part, nous avons profité d'un week-end exceptionnel de 5 jours à l'école américaine pour nous évader. Pauline est rentrée en classe depuis 1 mois et demi, et il va falloir tenir encore 2 mois avant les vacances de Noël ... Direction Istanbul ! Nous avons beaucoup marché, beaucoup visité, bien dormi ... et rechargé nos batteries car cette rentrée a été un peu difficile. Nous vous emmenons découvrir la grande Mosquée bleue avec nous : Non loin de là, sur les rives du Bosphore, nous visitons Sainte Sophie, gigantesque basilique du VIe siècle, devenue une mosquée, puis un musée : Cette fois, le Palais de Topkapi nous invite au pays des 1001 nuits : Avec pour terminer un magnifique coucher de soleil sur la Corne d'Or au son des muezzin, du haut de la tour Galata. Trève de plaisanterie, nous sommes partis bien loin de Tel Aviv ! Alors. Reprenons. Rosh Hashana prépare à la grande fête de ... YOM KIPPOUR, le jour du Grand Pardon. Fermeture des frontières et de l'espace aérien, suspension des programmes à la télévision comme à la radio, routes interdites aux voitures, c'est un jour de jeûne et de purification. Pour beaucoup, c'est aussi le jour où on retrouve le bonheur de se promener sur les routes et autoroutes libérées de toute voiture et embouteillage ! A nous les vélos, rollers, poussettes et trottinettes ! Pauline a pu ainsi rejoindre Tel Aviv avec son amie Kalyani, pour une balade qu'elle n'est pas prête d'oublier : SUKKOT, la fête des Tentes, célèbre dans la joie l'assistance divine reçue par les enfants d'Israël lors de l'Exode. C'est une fête très joyeuse, qui rassemble petits et grands pour quelques jours dans une cabane, au moins pour les repas. Je vous partage la vidéo prise par mon amie Laurence de son balcon à Jérusalem, lors de la soirée qui marque le début des festivités : Cela fait bien longtemps que j'avais envie de faire un tour à Jérusalem pour admirer les sukkot, construites avec les moyens du bord devant les maisons, sur les balcons, ou sur les toits. Elisabeth, qui ne recule devant aucun de mes caprices, m'a donc emmenée passer une merveilleuse journée dans les Michkenot, ces premiers quartiers construits hors des murailles de la vieille ville au XIXe siècle. Comme je me suis perdue en arrivant en voiture dans le quartier orthodoxe, j'ai pu croiser les papas accompagnés de leur fils, couverts de leur châle de prière, et portant les 4 espèces, de façon bien établie : main droite ou main gauche, à l'endroit ou à l'envers, la couleur et la taille des fruits et des plantes, tout est codifié. Il s'agit : - d'une feuille de palme - d'une branche d'olivier - d'un cédrat - d'une branche de myrte Ces 4 espèces symbolisent les différents niveaux de connaissance de la Torah. Les rassembler exprime donc l'unité de la nation, au delà de nos différences. C'est joli, non ? Ils vont ainsi prier au mur des Lamentations tous les jours pendant cette semaine de fête. SIMHAT TORAH termine les festivités en beauté. C'est littéralement la joie de la Torah. On reprend la lecture du texte sacré à son début, la Genèse, après avoir déroulé le texte jusqu'au bout. On danse dans toutes les synagogues et devant le Mur des Lamentations, avec les rouleaux dans les bras. (Et mon ami Baruch m'a confié qu'on y buvait beaucoup aussi ! D'où l'impossibilité pour lui de participer à un cours d'anglais le lendemain ...) Bon. Je suis sympa avec vous ... Je vous laisse réviser un peu : Cette année, elles ont commencé une semaine après mon retour, et nous ont tous pris un peu de court, surtout les familles dont les enfants venaient tout juste de faire leur rentrée scolaire. Pauline, quant à elle, avait fait sa rentrée le 15 août ! Elles se suivent pour former un tout : ROSH HASHANAH Littéralement "tête de l'année", c'est le nouvel an juif. On y commémore la création de l'homme. Et à ce titre, c'est aussi le jour du jugement : Elohim (Dieu) fait défiler devant lui toutes les créatures terrestres afin de les juger selon leurs actions. Muni de 3 livres ouverts devant lui, celui des Méchants, celui des Justes, celui des Simples, il décide selon ses actions si telle créature est à inscrire dans tel ou tel livre. On consomme des mets symboliques, comme de la pomme trempée dans du miel, pour demander que cette année soit douce à son image. La tradition veut qu'on souffle dans une corne de bélier, le shofar, pour se rappeler le sacrifice d'Isaac et la miséricorde de Dieu pour lui. C'est donc un jour de prières intenses afin d'appeler à la miséricorde divine, mais aussi un jour de réjouissances car nous sommes confiants dans le jugement de Dieu pour ses enfants : SHANA TOVA ! Bonne année ! YOM KIPPOUR Rosh Hashanah marque l'entrée dans les 10 jours de repentance avant la grande fête de Yom Kippour, jour du grand pardon. C'est la fête la plus importante de l'année, la plus sainte, et la plus suivie dans le monde entier. Jeûne de parole et de nourriture, ainsi que 5 offices permettent à chacun de s'y préparer. Nous avons eu la chance de pouvoir participer à la célébration d'ouverture dans la synagogue d'Herzliya, de blanc vêtus, comme tous les participants. N'ayant pu prendre de photo, bien entendu, je vous en livre ici un aperçu : Antoine avec sa kippa : Ce jour-là, aucun avion ne survole l'espace aérien israélien et aucune voiture n'a le droit de circuler. Les autoroutes sont donc VIDES !!! Et les rues d'Herzliya aussi : Voici le merveilleux chant qui clôt la prière du soir, interprété par Barbara Streisand : SOUKKOT Rappelez-vous ... C'est la fête des cabanes ! Les familles en construisent une sur leur balcon, et se reçoivent pour y manger. C'est tout à fait festif et chaleureux, particulièrement pour les enfants, vous imaginez bien ... Plus sérieusement, d'un point de vue spirituel, la construction de la Sukka (cabane) est une invitation à s'en remettre à la volonté divine. En effet, la fragilité de cette habitation symbolise la précarité de vie des Hébreux lors de leur sortie d'Égypte. Durant les 40 années passées dans le désert, les Hébreux libérés de l'esclavage s'en remettaient à la volonté de Dieu pour leur survie sur le chemin de la Terre Promise. C'était à l'époque du Temple un des 3 pèlerinages obligatoires à Jérusalem. Voici pourquoi nous avons croisé avec Aline des familles entières affluant vers le Mur des Lamentations (seul vestige du Temple) portant tous des rameaux verts : Voici ce que nous disent la Torah et la Bible : Deutéronome 16, 1 Observe le mois des épis, et célèbre la Pâque en l'honneur de l'Éternel, ton Dieu; car c'est dans le mois des épis que l'Éternel, ton Dieu, t'a fait sortir d'Égypte, pendant la nuit. Deutéronome 16, 13 Tu célébreras la fête des tentes pendant sept jours, quand tu recueilleras le produit de ton aire et de ton pressoir. Deutéronome 16,14 Tu te réjouiras à cette fête, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, et le Lévite, l'étranger, l'orphelin et la veuve qui seront dans tes portes. Lévitique 23,40 Vous prendrez, le premier jour, du fruit des beaux arbres, des branches de palmiers, des rameaux d'arbres touffus et des saules de rivière; et vous vous réjouirez devant l'Éternel, votre Dieu, pendant sept jours. SIMHAT TORAH Littéralement "La joie de la Torah", c'est le jour où le peuple chante et danse sa joie d'avoir reçu la Parole de Dieu. Les somptueux rouleaux sont sortis et promenés à travers la synagogue : en effet, la lecture de la Torah s'étale sur une année, et cette fête en marque la fin. La lecture va reprendre avec le premier livre, la Genèse. Bonne fête ! Avant de poursuivre mes visites guidées du pays, impossible de ne pas citer cet anniversaire, qui a fait vibrer tous nos amis israéliens. Le programme de la fête était ambitieux : La fête durera cette année … 70 heures, a promis la ministre de la culture !
Pour vous mettre dans l'ambiance, je vous propose d'écouter le Président israélien Rivlin présenter le programme koolulam : Koolulam, c'est plus de 600 survivants de l'Holocauste et leurs familles réunis pour chanter "Chai" qui signifie "Vivant" en hébreu. Une façon de commémorer Yom Hashoah, jour du Souvenir de l'Holocauste, qui précède tout juste la grande fête de Yom Haatsmaout. "C'est la chanson que notre grand-père a chantée hier à notre père, et aujourd'hui, moi, je suis capable de la chanter" peut-on entendre. Cette chanson avait été présentée au concours de l'Eurovision en 1983. Assistez ci-dessous à une répétition : Pour fêter cet anniversaire, nous avons organisé avec Israël Accueil une visite sur le thème de l'Indépendance. Notre guide Richard nous a donc emmenés contempler Jérusalem, étudier son évolution au cours du XXe siècle, et surtout le combat pour sa libération juste après la déclaration d'Indépendance. Quelques dates :
Nous avons terminé notre journée par la visite du Parc National du Castel, nom du fortin où le sort de Jérusalem s'est joué. La montée vers le fortin est ponctuée de petits jeux de plein air pour comprendre les valeurs fondamentales de l'armée israélienne. Nous avons également pu assister à la projection de deux petits films résumant le conflit et les derniers combats ayant permis de libérer la route vers Jérusalem. Ce dernier était projeté dans le fortin lui-même, et nous y avons accédé par les tranchées situées alentour. Ah ! J'oubliais ... Nous avons fait un petit détour pour une bonne dégustation dans le vignoble Kadma. Petite production, mais quelques médailles à leur actif, dont la dernière en 2017 ... en France ! Dont ils ne sont pas peu fiers, évidemment. Venez le goûter !
Juste avant Noël, le peuple juif célèbre Hanouka : un grand moment festif qui réunit toute la famille et durant lequel les enfants sont gâtés. Il a été célébré cette année du 12 au 20 décembre. L'origine de la fête d'Hanouka remonte à la reconquête du temple de Jérusalem au IIème siècle avant Jésus Christ. La Judée était persécutée, sous la domination du terrible roi de Syrie, Antiochus IV. La population juive se souleva, avec à sa tête Juda Macchabée, afin de reconquérir le Temple de Jérusalem profané. Son chef fut tué dans la bataille, avec beaucoup d'autres combattants, et son nom est à l'origine du mot macchabée pour désigner un cadavre ... La Hanoukkia, chandelier à 9 branches, commémore la victoire de la lumière sur les ténèbres. En effet, un miracle eut lieu dans le temple. Afin de procéder à sa purification, il fallait allumer un chandelier. Or, les soldats ne trouvèrent qu'une seule fiole d'huile, qui pourtant, alimenta miraculeusement la lampe durant huit jours ... La hanoukkia comporte donc 8 bougies, à allumer petit à petit durant 8 jours, à l'aide de la 9ème, le tout accompagné de prières. La fête des lumières est également l'occasion de festivités : on se réunit autour de repas de fête, et on distribue aux petits enfants de la monnaie et des cadeaux. En référence au miracle de l'huile, on se régale de beignets frits et autres gourmandises.
Inès, Pénélope et Balthazar ont eu la chance d'être invités pour l'allumage d'une des bougies d'Hanouka. Venez y participer avec eux en cliquant sur le lien suivant (7 Mo à télécharger) :
Pauline, quant à elle, a eu la chance d'aller se promener à Jérusalem, invitée par une de ses amies de l'école américaine. Lors du dernier soir de la fête, elle a pu admirer les nombreuses Hanoukkiot allumées au complet dans le quartier de Mea Shearim.
Vous avez envie de replonger dans les joies de l'enfance ? Cette fête est pour vous ! Elle a commencé au coucher du soleil le mercredi 4 octobre et s'est achevée à la tombée de la nuit le mercredi 11 octobre 2017. Pendant les cinq jours séparant Yom Kippour de Souccoth, des dizaines de milliers de foyers et d'entreprises israéliennes construisent des Souccoth, des cabanes rappelant les habitations dans lesquelles les juifs ont vécu après leur libération de l’esclavage avant d’atteindre la terre promise. «Vous demeurerez pendant sept jours sous des tentes, ordonne Dieu, afin que vos descendants sachent que j’ai fait habiter sous des tentes les enfants d’Israël, après les avoir fait sortir du pays d’Egypte.» Lévitique 23 (42-43) Je n'ai malheureusement pas pu aller à Jérusalem cette semaine-là, ces photos ne sont donc pas de moi. Mais les préparatifs allaient bon train mi septembre ! Chaque balcon était investi, recouvert de canisses et décoré de palmes, le sol protégé par des tapis ... Je ne sais si chaque famille y dort, mais ils y prennent pour beaucoup leur repas. La fragilité de cette habitation symbolise la précarité de vie des Hébreux lors de leur sortie d'Égypte. Durant les 40 années passées dans le désert, les Hébreux libérés de l'esclavage s'en remettaient à la volonté de Dieu pour leur survie. C'est cette confiance qui est donc célébrée lors de la fête des cabanes. Souccoth est également une fête de la moisson et il est
habituel de décorer la Soucca avec des fruits. Dans certains kibboutzim, Souccoth est célébrée comme la fête des récoltes. C’est également la fête de l’eau, de la pluie. Des prières sont dites pour amener les premières pluies, source de bénédictions pour la terre asséchée. Et la pluie arrive souvent à ce moment-là !!! YOM KIPPOUR signifie "le jour du grand pardon". Jour décisif, le plus saint de l’année, il apporte la sentence définitive du jugement prononcé à Roch Hachana. C'est le jour de fête le plus suivi par les juifs du monde entier, même les moins religieux. Yom Kippour est célébré le 10 Tichri, jour où Hachem (Dieu) pardonna aux Hébreux la faute du veau d’or. Moïse reçut ce même jour de nouvelles tables de la Loi (en remplacement de celles qu’il avait brisées à la découverte du veau d’or). Ce jour deviendra alors le jour du pardon annuel. La fête commence par 25 heures de jeûne total, et pendant ce temps, la vie s'arrête en Israël : toute circulation est interdite. Les voitures sont donc remplacées par des vélos, des trottinettes et des poussettes ! Antoine a pu découvrir Tel Aviv désert, à vélo, avec Charly, le mari de Raphaëlle. Pour admirer leurs adorables jumelles, sur l'autoroute 20, le matin même, cliquer ci-dessous pour télécharger la vidéo :
Pour la petite anecdote, je donne des cours de français à Inès et Pénélope, tandis que Raphaëlle me donne des cours d'anglais, Pauline y fait du baby-sitting en échange ... de bons gâteaux et de cours d'anglais aussi ... Le troc bat son plein ! Dans la joie et la bonne humeur.
Comme vous pouvez le constater, je ne m'embête plus du tout. De mes grands, si ... mais sur ce point, il me reste à prendre patience ! Prononcez "RAC SAMER", et vous serez dans l'ambiance ! BONNE FETE ! Ce mot prend tout son sens en septembre et octobre, puisque les fêtes se succèdent. Cette période ressemble terriblement au mois d'août chez nous, tout le monde est en vacances et pour les novices que nous sommes un vrai casse-tête commence : - Quand vais-je pouvoir trouver un magasin ouvert ? Et s'il est ouvert, jusqu'à quelle heure ? - Les routes seront-elles ouvertes à la circulation ? - Va-t-on trouver un distributeur qui fonctionne ? - Peut-on obtenir un RV médical ? - Va-t-on trouver une station service ? Rosh Hashana (השנה ראוש : tête de l'année) est la fête du nouvel an. En 2017 elle a lieu jeudi 21 et vendredi 22 septembre, et chômés en Israël. C'est une fête qui embrasse de nombreux symboles. Le jour du Jugement : dans la tradition juive, tous les êtres, juifs et non juifs, sont jugés par le Créateur selon leurs bonnes et mauvaises actions, Le jour de l'an, qui débute une nouvelle étape dans la vie de chacun et pour l'ensemble du peuple, s'accompagne d'un repas familial qui met en scène des symboles de réussite, de joie et de douceur pour la nouvelle année. La coutume de la pomme trempée dans le miel ouvre le premier repas, le soir de Roch Hachana. Elle est accompagnée du souhait : "que cette année soit bonne et douce" comme ces deux aliments. Pour que l'année commence sous de bons augures, on consomme une série de mets à portée symbolique accompagnés d’une formule adéquate faisant un jeu de mot sur le nom ou la forme de l’aliment: de la tête de poisson ou de veau pour être en tête et non à la queue, des grenades pour être rempli de mérites comme la grenade est remplie de grains, des graines de sésame pour que nous soyons aussi nombreux que ces petites graines… Le jour du Shofar : A Rosh Hashana, on sonne le Shofar, en soufflant dans une corne de bélier. Par ce geste on proclame que Dieu est le véritable Roi de l'Univers, qu'il a créé des règles immuables auxquelles nul ne peut se soustraire. Dans le calendrier juif nous entrons cette année dans l'an 5773 à dater de la création du monde. L'idée de compter à partir de la création du monde est apparue tardivement dans le judaïsme, pour se démarquer du compte chrétien à partir de Jésus. C'est pour cette raison qu'on se souhaite chana tova, "bonne année" ! Le voici en version moderne, sur un air bien connu de tous : La techouva Roch Hachana est relié à Yom Kipour qui intervient dix jours plus tard. La notion essentielle pour cette période est celle de la téchouva, le repentir. Roch Hachana est considéré comme le jour de jugement (yom hadin) et Yom Kipour comme le jour du pardon. Entre les deux, il y a dix jours de pénitence (asseret yemei techouva), moment de délibération céleste durant lequel l’homme doit revenir à de meilleures résolutions : L’idée de la techouva est centrale pour la pensée juive, c’est le fait que l’humain n’est pas soumis à des forces insurmontables. Au contraire, il peut se surpasser et devenir meilleur, il peut se changer et changer le monde. Rien n’est écrit de façon définitive et si on insiste fortement sur la culpabilité, elle n’est pas écrasante, mais responsabilité par rapport à nos actes qui peuvent tous être améliorés. Cela exige une véritable révolution intérieure et une grande maitrise de soi. Celui qui arrive à se surmonter ainsi est d'ailleurs appelé "Baal techouva", maître de techouva. Celui qui aura assez de mérites sera inscrit directement dans le "Livre de la vie" le sefer ha'hayim, le méchant sera inscrit dans le "Livre de la mort" et le moyen (c'est-à- dire la grande majorité des gens), devra attendre le verdict de Yom Kipour. C'est pour cela qu'à Roch Hachana on se souhaite mutuellement "Soyez inscrit dans le livre de la vie". Avec Mathilde, nous avons eu la chance de participer à un cours de coaching personnel, pour se préparer aux fêtes de Rosh Hashana et Yom Kippour. La Rabanite qui propose cette conférence est une charmante jeune femme, souriante et charismatique, qui souhaite partager sa passion pour l'étude de la Torah. Et avec ses 6 enfants, elle émaille sa conférence d'exemples tirés de sa vie de famille et de citations en hébreu. Le groupe, constitué de charmantes jeunes femmes israéliennes parlant français, ayant fait leur Alya récemment pour la plupart, nous a accueillies avec beaucoup de gentillesse. J'ai trouvé, pour ma part, beaucoup de plaisir à confronter mes connaissances dans le domaine de la foi chrétienne à notre socle commun que représente le Pentateuque, c'est à dire les 5 premiers livres de l'Ancien Testament : la Torah. Il me faut juste être très réveillée pour réussir à reconnaître les noms des grands personnages que cite Myriam, dans leur version hébraïque ... - Rahel Imenou est donc notre Rachel - David Hameleh est notre roi David etc ... Un peu de stimulation intellectuelle n'est pas pour me déplaire, et nous connaisson si mal notre Ancien Testament ... Je vous invite à écouter notre rabanite Myriam Mettoudi !
http://www.myriammettoudi.com/video.php?video_id=32869 Marie-Astrid, qui y habite depuis 3 ans, nous avait promis une visite particulière de la vieille ville avant son départ. Nous avons réussi à nous échapper mardi, pendant que la maison restait fermée quelques heures après le traitement contre les cafards. La ville trois fois sainte, lieu de pèlerinage à la fois pour les juifs, les musulmans, et les chrétiens, reste un signe de contradiction, une énigme ... La ville devrait être un lieu de rencontre, de dialogue entre les différentes religions. Mais que nenni ! "On s'y affronte et on s'y tue. Mais on y tutoie comme nulle part ailleurs l'invisible." Michel de Jaeghere Elle est partagée en fait en 4 quartiers : juif, chrétien, arménien, et musulman. Ses remparts de 4 km qui datent de Soliman le Magnifique, sont percés de 8 portes, chacune avec son nom, son histoire, et ses particularités. La porte dorée (ou porte de la Miséricorde) quant à elle, a été murée par les musulmans : la tradition veut qu'elle ne s'ouvre qu'à la fin des temps, pour laisser entrer le Messie. Cela semblait dangereux ... Voici la porte de Damas : Nous sommes rentrés par la porte neuve, la plus récente, située en face de l'hôpital Saint Louis. On déambule dans de jolies ruelles escarpées, et passons des souks aux petits escaliers dérobés. Pour vous y retrouver, levez la tête ! De petites pancartes vous indiquent les lieux saints. Nous avons eu la chance de pouvoir nous recueillir au Saint Sépulcre, dont les travaux de réfection viennent de se terminer. "On sait bien que plus un sanctuaire suscite la vénération des pèlerins, plus la réalité risque de surprendre" puis-je lire dans mon guide. Comme c'est vrai ! Tout d'abord, plusieurs communautés chrétiennes se partagent la basilique. Chacune veille sur ses chapelles et ses lieux saints, assure des offices quotidiens, et entretient les lieux. Et il y a tellement de choses à voir ! Malgré tout, je reste sur ma première impression : il est plus facile de se recueillir loin de la foule et de ce décor si chargé, comme au jardin des oliviers ... Une fois passée la porte de la basilique, premier lieu de vénération : la pierre sur laquelle le Christ aurait été mis dans son linceul. De nombreuses femmes en prière y frottent leur chapelet et y posent leur front. La foi ici se vit avec le corps. Nous avons eu la chance de pouvoir nous recueillir sur le lieu où le Christ a été mis en croix, le Golgotha, et sur le lieu présumé du tombeau du Christ. Sans faire trop la queue, mais sous la haute surveillance de moines orthodoxes ... peu amènes. Direction le Mur des Lamentations, principal lieu saint du judaïsme, avec un petit détour par un joli point de vue sur les toits, et le Dôme du Rocher : Le mur des Lamentations, appelé aussi mur occidental, était en fait le mur de soutènement de l'esplanade du Temple de Jérusalem, situé dans le quartier juif de la vieille ville. Toutes les synagogues du monde sont là pour rappeler le temple détruit aux juifs de la diaspora et sont tournées vers lui. On vient s'y recueillir pour pleurer sur la destruction du temple, et demander l'accomplissement de la Parole. Mathilde a eu la chance de se rendre devant le mur un samedi, jour de Shabbat. Les plus belles photos sont d'elle ! Je suis jalouse ... ; )) Vous remarquerez que le mur est séparé en deux parties (2 tiers/1 tiers) afin que les hommes et les femmes prient séparément et ne se touchent pas. J'ai fait pareil, pour toutes les intentions chères à mon cœur.
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AuteurLes Basvil Archives
Avril 2020
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