L'AVENTURE TEL AVIV
Yom Yeroushalayim 24 mai 2017, 50ème anniversaire de la réunification de Jérusalem Explication pour les plus assidus : Je crains de dire des sottises et préfère vous livrer le résumé trouvé dans la Newsletter d'Israël Accueil : Le plan de partage de la Palestine de 1947 prévoit deux États indépendants, l'un juif et l'autre arabe, avec un troisième État de Jérusalem sous contrôle international. Ce plan est rejeté par la nation arabe qui lance une attaque contre l'État d'Israël dès sa proclamation, conduisant à la guerre israélo-arabe de 1948. Les accords d'armistice israélo-arabes de 1949 comprennent un partage de la ville de Jérusalem suivant la ligne de front, entre une partie orientale, désormais dénommée "Jérusalem-Est", sous contrôle jordanien et une partie occidentale sous contrôle israélien. Jérusalem, qui comprend la Vieille ville et les principaux lieux de culte juifs, est vidée de son importante communauté juive, et la présence juive est interdite y compris sur les lieux saints ; des profanations et des destructions de synagogues et de cimetières y ont également été rapportées. Cette journée célèbre la réunification de la ville de Jérusalem après la conquête de Jérusalem par Tsahal au cours de la guerre des Six Jours. Le mercredi 7 juin 1967 (28 Iyar 5727), l'infanterie de Tsahal investit la Vieille Ville de Jérusalem. Les soldats arrivent au Mur occidental et le commandant de la région Centre, le général Mordehai Gur, déclare avec émotion « L'esplanade du Temple est dans nos mains ! ». Le 12 mai 1968, le gouvernement israélien proclame le 28 Iyar comme un jour férié en tant que « Journée de Jérusalem ». Le 23 mars 1998, la Knesset décide de faire de ce jour une fête nationale. La communauté juive la commémore comme la « libération » de la vieille ville et de ses lieux saints. Fête de Shavouot
Shavouot est une fête religieuse juive célébrée ici le 31 mai, et les enfants profitent de quelques jours de vacances. Les trois fêtes de Pessa'h, Chavouot et Souccot sont appelées Atseret (assemblée solennelle) car elles étaient historiquement les trois occasions annuelles de pèlerinages au Temple de Jérusalem à l'époque de son existence. Pessa'h étant symboliquement la "fête des semences", Chavouot est appelée "fête des prémices", car les premiers fruits de la récolte étaient alors offerts au Temple à cette date. Antoine a donc profité à cette occasion d'une distribution de fruits et de produits lactés sur son lieu de travail. Puisqu'il n'a pas souvent le temps de déjeuner, c'est une aubaine. Et nous, nous avons fêté Shavouot à notre manière, en récoltant nos trois citrons dans le jardin !
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Petite pause fraîcheur à Abu Gosh Notre deuxième visite de Jérusalem était plus encadrée : partis en bus de Tel Aviv à 8 heures pour éviter les bouchons, nous avons commencé par une jolie pause à Abu Gosh. Le frère Olivier nous a accueillis avec son air jovial pour nous faire visiter les lieux, et nous a appris que ce terrain avait été offert à la Xème légion romaine en remerciement de la prise de la forteresse de Massada. Il nous fait remarquer que la température y est toujours constante. Grâce à ses murs jusqu'à 4 mètres d'épaisseur (plus que dans la maison Pietri !), les touristes pensent que l'église est chauffée pour la messe de Noël ... Ce merveilleux frère qui parle français, arabe et hébreu (au moins) accueille tous les ans les jeunes militaires filles et garçons pour leur faire découvrir le monastère et surtout la vie des moines. Il oeuvre de toutes ses forces pour la paix, ce qui n'est pas un mot vide de sens ici : un monastère catholique, dans un village arabe, au cœur d'un pays juif ... Le frère Olivier a été invité par un rabbin de ses amis à Jérusalem pour témoigner auprès de jeunes garçons d'une école rabbinique. Peu réceptifs au départ, il a obtenu un silence médusé en arrivant par une porte dérobée en chantant un psaume bien connu des enfants en hébreu. Et le rabbin est arrivé en face de lui en chantant le même ... C'est sans doute difficile à comprendre, mais les israéliens souvent ignorent totalement les liens très forts existant entre nos deux religions. Je vous laisse en écouter quelques notes via le lien ci-après à coller dans votre navigateur : https://goo.gl/photos/4nE5vUYLDkApyhAs6 ou en téléchargeant le fichier ci-dessous :
Nous avons pu admirer la crypte, contenant plusieurs petites chapelles. C'est là que les frères tiennent leur chapitre. En son centre, une source qui murmure. Dans ce pays désertique il y a encore quelques dizaines d'années, on peut imaginer son prix ! C'est en puisant à cette source que frère Olivier arrive à irriguer les arbres et massifs de fleurs du mémorial dédié à Jean-Marie Lustiger. Et quel travail ... Entre 4 et 5 heures, plusieurs fois par semaine. Il s'en plaint d'ailleurs régulièrement au Père Abbé. «Je suis né juif, j’ai reçu le nom de mon grand-père paternel, Aron. Devenu chrétien par la foi et le baptême, je suis demeuré juif comme le demeuraient les apôtres. J’ai pour saints patrons Aron le Grand Prêtre, Saint Jean l’Apôtre et Sainte Marie pleine de Grâce. Rien n’est impossible à Dieu.» Cardinal Jean-Marie Aron Lustiger Le quartier juif ultra orthodoxe Faisons un peu de vocabulaire ! Orthodoxe signifie "ce qui est conforme à une doctrine, considérée comme étant la seule vraie." Il y a donc des orthodoxies de toute sorte ... Ces Haredim (du mot harada, peur) représentent un tiers de la population de Jérusalem. Le haredi est celui qui est terrifié à l'idée de violer une des 613 mitzvot, les commandements de la Torah. La menace est permanente. Pour ne pas y succomber, il faut vivre en groupe, dans des quartiers à part, sous la stricte direction du rabbin auquel on est rattaché. Opposés au mouvement sioniste et à la création de l'état d'Israël, ces religieux pensent que Dieu a détruit le royaume d'Israël pour punir le peuple juif, et seul le Messie pourra le recréer. La vie en terre sainte est possible, mais toute tentative autonome de créer un état est une révolte contre Dieu. Ils réfutent également la présence de touristes à Jérusalem. La vision fondamentale des haredim est que le monde qui les entoure est une source permanente de perversion. Ils n'ont donc pas la télévision, et souhaitent se protéger en restant entre eux afin de mieux lutter contre l’hyper sexualisation de notre société. - La femme doit avoir une tenue "pudique", qui implique de cacher aux hommes autres que son mari sa féminité. Il lui faut donc cacher ses cheveux sous une perruque, un bonnet ou un turban, couvrir sa peau à l'aide de collants et de vêtements à manches longues, et porter des couleurs sombres. - L'homme porte la plupart du temps une tenue noire, en signe d'humilité et un chapeau à larges bords, pour indiquer son statut. D'autres communautés ont gardé la tenue de leurs ancêtres, le plus souvent issus d'Europe centrale, comme ces chapeaux de fourrure, les schtreimels, portés les jours de fête. L'homme doit se consacrer uniquement à l'étude du Talmud. C'est donc souvent la femme qui travaille, laissant sa nombreuse progéniture à la garde des aînés. Le niveau socio-économique de cette partie de la population est très bas, et bénéficie d'aides de l'état, ce qui complique les relations : difficile d'accepter de l'aide de quelqu'un qu'on doit combattre. Mais ces aides tendent à diminuer, et de plus en plus d'haredim sont contraints de travailler. - Tout contact entre un homme et une femme est interdit, mis à part dans le cadre familial. (C'est ainsi qu'un homme religieux portant juste la kippa et parlant français, ravi de discuter avec Antoine et moi lors de nos courses dans un magasin a refusé de me serrer la main en expliquant sans me regarder que c'était par respect pour moi.) Il faut juste le savoir ! J'ai essayé de les prendre en photo très discrètement, courant pour attraper leur bus, je vous explique pourquoi un peu plus bas : Pour visiter ce quartier, du nom de Méa Shéarim, mieux vaut être avec un guide à mon avis. Nous étions prévenus, il nous fallait avoir les jambes et les bras couverts; nous avions donc un châle pour mettre sur nos épaules. Malgré cela, un habitant nous a fait des réflexions car on apercevait nos chevilles, et un petit garçon de 3 ans, pas plus, nous a insultées du haut de son balcon.
Lag Ba'omer Cette fête est célébrée en mai. Et pour les étrangers que nous sommes, la tradition d'allumer partout de grands feux, alors que la température avoisine déjà les 30°, nous surprend un peu. Dans Herzliya et Tel Aviv, les enfants font même griller des chamalows à la sortie des classes, ce qui ne se fait certainement pas à Jérusalem ! On fête ce jour-là le départ vers le ciel de Rabbi Shimon, au mont Méron. Les familles que nous avons croisées partaient toutes en pèlerinage vers son mausolée, les bras chargés de victuailles. Ayant apporté la lumière au monde par ses écrits, sa mort est donc célébrée à l'aide de grands feux de joie, allumés un peu partout. Les parents réalisent ce jour-là la première coupe de cheveux de leurs fils à l’âge de trois ans, laissant bien sûr les papillotes pousser sur le côté. Les mèches de cheveux sont ensuite jetées dans le brasier. Impossible de ne pas vous partager ce beau moment de communion. Merci Isabelle ... Et grâce à Thomas, nous pouvons même découvrir les paroles. Messieurs, à vous : Im HaShem Lo Yivneh Bayit Si l'Eternel ne bâtit la maison Shav Amlu Bonav Bo Ceux qui la bâtissent travaillent en vain Im HaShem Lo Yishmor Ir Si l'Eternel ne garde la ville Shav Shakad Shomer Celui qui la garde veille en vain Hinei Hinei Lo Yanum En effet, Lui qui surveille Israël Lo Yanum v'Lo Yishan n'aura ni répit, ni repos Shomer Yisrael Gardien d'Israël (tiré du psaume 127, verset 1 de la Bible) Nous en saurons plus sur cette fête de Bar Mitzvah en juin, car Pauline est invitée à la Bat Mitzvah (avec un T pour les filles) d'une de ses copines ! Elle a pu fêter le Sabbat chez les grands-parents vendredi soir, je regrette qu'elle ne soit pas plus bavarde notre petite dernière, parfois ... ; ) Rien à raconter dans ce blog du coup ! Une façon comme une autre de fêter l'armistice avec vous, alors qu'Antoine a une grosse journée, que Mathilde est en bac blanc d'anglais, et la petite dernière ... en cours.
Bon, j'arrête de vous faire pleurer. Comme dit Mathilde qui vient de rentrer, et pique une tête dans la piscine, il y a pire ... C'est la première fois qu'on arrive à en profiter le soir, je vous assure. Il est temps pour vous de venir nous voir !!! Ce pays aime les commémorations, et il aime faire la fête. Nous découvrons les nombreux jours fériés au fur et à mesure, avec quelques surprises quand il faut remplir le frigidaire ce jour-là ... Comme vous l'avez certainement deviné, Yom signifie jour spécial. Grâce aux filles (et à leurs professeurs ...) nous suivons tout cela de très près. Voici par exemple la vidéo envoyée par le professeur principal de Mathilde sur mon WhatsApp pour Pessah, accompagné d'un "Hag sameah à tous nos soldats !" Ce qui signifie Bonne fête. On n'est plus en France, c'est sûr ... D'autant plus que pour moi, le message était en hébreu ! Yom HaShoah est une journée à la mémoire des victimes de la Shoah. A Mikvé, des bougies étaient allumées dans le hall, portant les noms de professeurs, ou membres des familles des élèves disparus pendant la seconde guerre mondiale. Une petite cérémonie a réuni élèves et professeurs en début d'après-midi, pendant laquelle des témoignages ont été lus, entrecoupés de chants. Nous entendons la sirène pour la première fois. Yom Hazikaron est une journée de commémoration en souvenir de tous ceux tombés dans la lutte pour la création et la défense de l'état d'Israël. Les sirènes retentissent à nouveau, une première fois à 20 heures pour en marquer le début, puis à 10 heures du matin le lendemain, et le pays tout entier observe une minute de silence, même sur l'autoroute. La vie s'arrête pour un vibrant hommage aux disparus. C'est à cette occasion que la classe de Pauline a chanté sa chanson. Tous les élèves d'Israël, et beaucoup d'adultes, sont habillés de blanc, et ceux qui ont quitté Mikvé et font leur service militaire actuellement sont conviés également. Yom Haatsmaout est le jour de la déclaration d'indépendance de l'état d'Israël, le 14 mai 1948. Il se fête toujours dans le prolongement de Yom Hazikaron, et le peuple tout entier passe ainsi des larmes au rire. Le pays tout entier se pare de drapeaux israéliens, des carrefours aux voitures, en passant par les immeubles, déroulant des mètres de banderoles du toit jusqu'au sol. 69 ans ... C'est un pays si jeune ! On l'oublie trop souvent. Et c'est LE jour où il faut faire la fête, qu'on se le dise ! Les filles étaient prévenues, impossible de rester à Herzliya. Elles sont donc parties retrouver leurs copines pour assister au concert, voir le feu d'artifice, et poursuivre la soirée dans la rue pour Mathilde et ses amies. Il faut bien sortir un peu des révisions ... (pendant que je bouquinais dans la voiture après un petit tour en ville ! C'est beau, le dévouement d'une maman ... : )) L'ambiance est très bon enfant, les petits courent partout, et le centre de la ville est devenu piéton. La tradition est de se promener avec d'énormes marteaux gonflables aux couleurs d'Israël, et de s'asperger de bombes multicolores. Pourquoi des marteaux ? C'est en souvenir de David Ben Gourion frappant la table pour clôturer la séance à l'issue de la proclamation de l'Etat d'Israël. Le lendemain, on se retrouve pour un barbecue sur les places ou sur la plage. Et à midi, les avions de l'armée survolent la côte du nord au sud. Antoine a malheureusement raté tout ça puisqu'il était en France ! Les filles lui ont fait la morale : il n'aura pas le droit de s'absenter à cette période l'an prochain ... Bon, on n'a pas oublié de goûter l'eau quand même. On la trouve délicieuse, mais visiblement encore un peu froide pour les israéliens ... Il n'y a jamais grand monde dans l'eau pour nous tenir compagnie !
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AuteurLes Basvil Archives
Avril 2020
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