L'AVENTURE TEL AVIV
Mathilde et Marie-Astrid avaient très envie de retrouver les sœurs un vendredi pour le chapelet récité avec les habitants au pied du mur. Ce n'était pas forcément le bon jour, puisque les sœurs étaient en Galilée, et c'était un vendredi de grande prière durant le Ramadan. Nous avons appris par la suite qu'on avait autorisé exceptionnellement les habitants des territoires occupés à se rendre en pèlerinage à Jérusalem en car, cela ne s'était pas produit depuis 20 ans. Nous comprenons mieux les jolies tenues de sortie et l'affluence record ! Nous avons commencé par un petit tour à pied dans Bethléem, où la circulation était ... compliquée. Pour revenir et trouver le checkpoint 300 fermé ... On se sent tout de suite un peu perdu et on réfléchit rapidement : le checkpoint va-t-il rouvrir ? Et quand ? S'il n'ouvre pas, où va-t-on dormir ? Les sœurs seront-elles de retour ? Ai-je le numéro de téléphone des amis rencontrés à Abu Gosh qui habitent ici ? Tout cela avec un téléphone dont les messages passent mal, et Waze coupé puisque nous sommes en Palestine. Pas de stress, on va trouver une solution. Nous avions rendez-vous avec Marianne et Marie-Astrid devant le monastère. Ces dames ont finalement pu nous rejoindre à pied par le tunnel d'accès piéton, en laissant leur voiture côté israélien, et nous avons dit le chapelet tous les 6. Nous avons préféré marcher pour essayer de rejoindre la basilique de la Nativité, sans grand espoir de pouvoir y pénétrer, puisqu'on y fait souvent 3 heures de queue. Au passage, nous longeons de nombreuses échoppes de souvenirs, un peu comme celles de Lourdes ... mais vous remplacez les saintes vierges en plastique par du bois d'olivier ! Plus classe quand même ! Il faut savoir que le tourisme est une des seules sources de profit pour les habitants. Je vous laisse contempler cette crèche inédite, qui parle d'elle-même : La lumière du soir est vraiment belle sur le Néguev. Nous pouvons même apercevoir les monts jordaniens à l'horizon, qui se teintent de mauve et de rose. Surprise, la basilique est complètement vide ! Nous sommes un vendredi, il est vrai que les touristes ne s'aventurent pas à Bethléem ce jour-là. De plus, le cloître situé juste à côté retentit de bruit de fanfares, les scouts palestiniens, en grande tenue, font la fête. Voici la crèche grandeur nature qui nous accueille dans le cloître : Je vous l'accorde : on est loin du dépouillement de la crèche ... au milieu de tous ces marbres et dorures. Quoique ... "Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l'adorèrent; ils ouvrirent ensuite leurs trésors, et lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe." Matthieu 2,11 "Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule; On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix." Isaie 9,6 Il naît comme un pauvre, mais les grands de ce monde le couvrent d'or ... Il meurt comme un voleur, mais son tombeau est luxueux ... Son nom est Prince de la paix dans une ville entourée de hauts murs ... Jésus, qu'il est difficile de te suivre ... Après la visite de la grotte, nous avons dîné sur la "place de la mangeoire", coincée entre la basilique et le minaret, au son du muezzin. Dégustation de quelques spécialités palestiniennes délicieuses : - des boulettes de Kebbe en entrée - du mansaf ensuite : riz au safran et poulet, agrémenté d'une soupe au lait de chèvre - et pour finir, de délicieux baklawas. Pauline, avec la nostalgie de la France, a commandé un cordon bleu. Bon. C'était plutôt ... du poulet aux champignons et à la crème ! On fera attention à notre ligne demain ... Nous avons appris par le serveur qu'il y avait eu un double attentat à Jérusalem ce soir-là, faisant 4 morts : une policière israélienne et les 3 assaillants palestiniens. Sans doute pour nous rappeler que nous sommes malgré tout dans un pays en guerre, même si la mer et les palmiers ont tendance à nous le faire oublier. Paix à leur âme !
Nous repartons donc rapidement à la voiture, laissée devant le monastère, en espérant que le checkpoint est ouvert, ce qui est heureusement le cas ! On pousse un bon soupir de soulagement ... Nous pouvons donc déposer Mathilde chez Marie-Astrid à Jérusalem, et nous la récupérerons demain soir pour la soirée d'adieu de ses parents.
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AuteurLes Basvil Archives
Avril 2020
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