L'AVENTURE TEL AVIV
Durant nos quelques jours de vacances familiales, à Noël, nous avions projeté un petit séjour dans le Golan. Situé au nord d'Israël, cette région a la réputation d'être verdoyante, et de posséder de nombreux sites à visiter. En bons touristes, nous n'avions pas du tout réalisé que cette terre était en fait en Syrie (pour l'ONU) mais occupée depuis une quarantaine d'années par l'état d'Israël ... Même l'American School y a envoyé Pauline avec sa classe début septembre ! C'est dire si c'est calme, car les américains ne plaisantent pas avec la sécurité. Ceci explique mieux malgré tout le petit encart "Security" dans le livret d'accueil du kibboutz Ortal (qui avait un peu fait rire les enfants arrivant de France) et les nombreux bruits d'explosions durant la nuit ... On est pleinement rassurés, ils nous préviennent s'il y a un vrai danger ! Cette carte nous livre de riches informations : le Golan possède une position stratégique, à la frontière du Liban, de la Syrie, de la Jordanie, et d'Israël. Il permet également d'approvisionner le pays en eau, puisqu'on y trouve les sources de Dan et de Banias, qui alimentent le Jourdain avant de se jeter dans le lac de Tibériade. Sur le site "Les clés du Moyen-Orient", on peut lire : "depuis l’antiquité, la position géographique du Golan et sa richesse en eau en font un espace stratégique sur le plan militaire." Ce n'est donc pas récent. Des découvertes archéologiques indiquent la présence d'une population juive jusqu'à l'arrivée des croisés, mais les romains avaient également choisi ce plateau pour y faire passer la fameuse "Via Maris". Les Mamelouks ont suivi, avec la construction de la splendide forteresse de Nimrod, tous ont eu à cœur de maîtriser cette région. MEMORY GOLAN Le musée à ciel ouvert est situé sur une petite colline, non loin du mont Hermon, qui s'est couvert d'une fine pellicule blanche ce matin. Face à la plaine syrienne, le lieu garde trace des combats qui ont permis à l'armée israélienne de conquérir cette région en 1967. Suite à de nombreuses attaques de la part de la Syrie, qui tentait de convertir cette région en une zone militaire fortifiée, Israël réagit suite à une offensive visant 3 kibboutz de la région. En 48 heures, le Golan sera aux mains d'Israël. Officiellement annexé en 1981, il apparaît sur certaines cartes comme un territoire occupé, puisque l'ONU conteste cette annexion. On déambule entre les postes d'observation et les tranchées, avant de descendre dans le secret du bunker. Quelques silhouettes sont là, prenant la pose, plus vraies que nature ... Je termine à l'instant le livre d'Amos Oz, "Un juste repos", et lui emprunte quelques lignes pour illustrer mes propos. Ah ... si je pouvais avoir sa plume ! "Il ne se passait pas de jours sans que n'éclatent de violents échanges d'artillerie sur la frontière nord. Des fedayin parvinrent à pénétrer sur les terres du kibboutz, sabotèrent plusieurs pompes de puisage, firent sauter la cabane de tôle vide de l'orangeraie et réussirent à repasser la frontière la nuit même. (...) Le quatorze mai, le garde de nuit abattit un fedayin près de l'enceinte du kibboutz. Le dix-sept, on termina la moisson de l'avoine et on entreprit celle du blé. (...) A la fin de mai, Yoni et Azaria furent mobilisés. La guerre qu'Azaria avait prévue éclata. Israël fut victorieux et repoussa ses frontières. Eitan fut tué sur le Golan." A nos pieds, une ville en ruine, vestige des combats passés. "Les montagnes et le désert se taisent. La terre est muette. Ce qui vit encore est déjà un peu mort : les sentiments les plus violents, les mots, les maisons de pierre, les villes fortifiées, les étoiles du ciel. Le temps désagrège tout, tandis que l'entendement humain lutte pour distinguer le bien du mal, la vérité du mensonge. Mais le temps réduit en poussière tous les repères, toutes les marques du bien, du mal, du vrai, du faux, du beau et du laid que l'entendement a imprimés sur les choses." Et pour terminer plus légèrement ...
"La nuit tombait. Le vent tiède du désert apportait du nord une poussière salée. Les premières étoiles étaient apparues, bien que quelques lambeaux de jour fussent encore accrochés à la crête des montagnes. (...) Une brume légère, laiteuse, montait du sol, enveloppant ses jambes. Le vent était tombé."
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AuteurLes Basvil Archives
Avril 2020
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