L'AVENTURE TEL AVIV
Cela fait 3 ans que je voulais visiter ce lieu. La raison en est simple : j'ai pris l'habitude de demander à tous les expatriés et pèlerins que je rencontre leur coup de cœur dans ce pays. (Je crois que je n'ai pas eu 2 fois la même réponse, comme quoi ... Les goûts et les couleurs ...) En tout cas je me rappelle très bien d'un pèlerin qui m'avait répondu avoir été particulièrement touché par ce lieu. Grâce à nos rendez-vous peinture à Jérusalem avec Laurence, couplés d'une petite balade à chaque fois, c'est chose faite. Saint Pierre en Gallicante commémore le reniement de Pierre chez Caïphe. Située à l'extérieur des murs de Jérusalem, sur un promontoire rocheux, la vue sur la vieille ville et les environs est à couper le souffle. On peut même apercevoir la Jordanie quand le ciel est clair. (vous voyez la petite ligne montagneuse à l'horizon sur la photo ci-dessus...) Les évangélistes ne sont pas tous d'accord sur le déroulement des événements tragiques survenus la nuit du jeudi Saint. Les historiens non plus. Cela ne m'a jamais vraiment perturbée dans ma foi, j'ai la chance d'avoir celle du charbonnier, ou d'un enfant, comme vous préférez. Ayant beaucoup lu sur ce lieu, je vous livre la version du plus grand nombre, sans du tout être persuadée de détenir la Vérité. Mais l'essentiel n'est pas là... Je préfère vous partager ce qui m'a touchée dans ces lieux chargés d'histoire. De façon mathématique, le Christ a dû descendre cet escalier, présent depuis la période asmonéenne, pour rejoindre le jardin de Gethsémani après son dernier repas au Cénacle. Suite à son arrestation par les gardes, Jésus, couvert de chaînes, a sans doute monté ces marches. On le menait, tel un agneau à l'abattoir, vers le palais de Caïphe, à la lueur des torches, suivi de loin par Simon-Pierre. L'escalier est maintenant fermé au public, car les pierres disparaissaient les unes après les autres. Cela devait se vendre un bon prix au Shuk ! Les fouilles ont mis à jour de nombreux vestiges, ceux d'une demeure entourée de dépendances et de moulins, et, plus tardifs, les ruines de deux églises byzantines et une croisée. Les silos et les mesures de capacité retrouvés s'expliqueraient par le service des dîmes exercé par le grand prêtre à l'époque. En tout cas, Saint Cyrille de Jérusalem décrit cette demeure en l'an 348 comme étant le Palais de Caïphe. L'église, avec ses arches byzantines et ses dômes est touchante. Construite en 1930, sur le terrain acheté par les Assomptionnistes, son nom Gallicum signifie . C'est ici que l'apôtre aurait par 3 fois assuré qu'il ne connaissait pas le Christ, avant que le coq ne chante. A-t-il chanté le soir ou le matin, alors qu'on tirait Jésus de sa prison pour le faire comparaître ? Les outrages chez Caïphe (Matthieu 26,65) (Luc 22,64) Alors le grand prêtre déchira ses tuniques et dit : "Qu'avons-nous encore besoin de témoins ? Vous avez entendu le blasphème." Tous prononcèrent qu'il était passible de mort. Et quelques-uns se mirent à lui cracher au visage, à la gifler et à lui dire : -" Fais-nous le prophète !" Et les valets le bourrèrent de coups. Le Christ aurait passé la nuit dans cette prison, située sous l'église. On le représente descendu par des cordes au fond de la fosse sur une des mosaïques des coupoles extérieures. C'est sans doute là que notre Seigneur a passé sa dernière nuit, sous les quolibets des gardiens, dans la plus grande des solitudes. Homme de douleur, familier de la souffrance ... (Isaïe 55,3) Difficile de s'y recueillir. Les groupes défilent sans discontinuer, et les guides vous virent sans aucune délicatesse. Bon, de toute façon, pas de place pour tout le monde. Voici quelques passages du Psaume offert à la méditation des pèlerins sur le pupitre : PSAUME 87 Seigneur, mon Dieu et mon salut, dans cette nuit où je crie en ta présence, Que ma prière parvienne jusqu'à toi, ouvre l'oreille à ma plainte. Car mon âme est rassasiée de malheur, ma vie est au bord de l'abîme ; On me voit déjà descendre à la fosse, je suis comme un homme fini. Tu m'as mis au plus profond de la fosse, en des lieux engloutis, ténébreux ; Tu éloignes de moi mes amis, tu m'as rendu abominable pour eux ; enfermé, je n'ai pas d'issue A force de souffrir, mes yeux s'éteignent. Je t'appelle, Seigneur, tout le jour, je tends les mains vers toi. Fais-tu des miracles pour les morts ? Leur ombre se dresse-t-elle pour t'acclamer ? Tu éloignes de moi amis et familiers ; ma compagne, c'est la ténèbre. En 1949, un officier anglais remarque une ombre sur le mur. On approche une bougie, et là, une silhouette apparaît. Celle d'un homme à genoux, les bras ouverts, la tête inclinée. On analyse la trace mystérieuse : aucune peinture n'est détectée. Je vous le dis, si eux se taisent, les pierres crieront. (Luc 19, 40) Au dessus de la fosse, un corps de garde et une prison, avec, dans les cavités rocheuses, des traces de trous pour les anneaux des chaînes. Certains historiens pensent que c'est ici que le Christ aurait été flagellé. Une exposition sur le Saint Suaire, visitée rapidement avec Laurence, donne quelques détails plus précis. Sans vouloir être morbide, il est bon malgré tout, surtout en ce temps pascal, de nous rappeler combien le Christ a souffert pour nous racheter. Voici la reconstitution des fouets utilisés. Je mets fouets au pluriel puisque les bourreaux étaient deux à frapper le Christ à tour de rôle, comme l'indique le dessin réalisé d'après l'étude du linceul de Turin. La couronne d'épines était en fait visiblement plutôt un casque comme celui-ci : Ce chemin est celui du calvaire, commencé le Jeudi Saint, qui se poursuivra dans les ruelles de Jérusalem le long du chemin de croix, pour finir au Golgotha. Voici la superbe croix qui orne le plafond de l'église Saint Pierre, bien visible entre les coupoles.
DE PROFUNDIS : des profondeurs, je crie vers Toi Seigneur. Ps 129
1 Commentaire
Etienne Jonquet
5/10/2020 08:46:10 am
Chère Marie-Laure,
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AuteurLes Basvil Archives
Avril 2020
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