L'AVENTURE TEL AVIV
Mercredi 5 avril, Laure nous a invitées à Jaffa afin que les filles fassent connaissance. Marie-Ange venait d'arriver de France, elle est en terminale comme Mathilde, et Joséphine est en 4ème comme Pauline. Tancrède et Eugénie sont encore en primaire, et les 3 grands font leurs études supérieures en France. Jeux de société, chahuts, fous rires, l'ambiance est bonne ! Vous pouvez admirer ci dessus des photos de leur maison, avec son superbe bougainvillier, et de leur quartier. Le vieux Jaffa est plein de charme et vaut vraiment le détour mais le côté oriental est parfois un peu déroutant, avec des zones à l'abandon et donnant sur un port peu accueillant avec ses toits en tôle ondulée (même si c'est parait-il le plus vieux port du monde ...). Laure me donne des informations précieuses, des contacts pour rejoindre Israël Accueil notamment, et me propose surtout de nous joindre à eux pour les célébrations à venir. Antoine ayant eu des alertes par la sécurité de Renault nous déconseillant vivement d'approcher des territoire occupés et d'aller à Jérusalem pendant les fêtes de Pessah, nous étions bien embarrassés ... Mais à l'idée de partir avec eux en voiture, sachant que Bruno est attaché à la sécurité de l'ambassade, nous sommes beaucoup plus sereins. Entre temps, Grégoire est arrivé dans la nuit ! Impossible de le laisser dormir, et de rater ça ! Nous avons donc RV pour partir ensemble dimanche matin avec les Costantini, à 11 dans leur (grosse) voiture. Voici les murailles de Jérusalem, avec le Dôme du Rocher au loin. A notre arrivée, nous découvrons le jardin de Gethsémani. C'est un choc, nous n'étions pas préparés à découvrir d'un seul coup tant de lieux riches de sens pour notre foi, surtout aujourd'hui .... Ce petit terrain, rempli d'oliviers tourmentés, dont certains troncs font plus de 3 mètres de diamètre, est resté l'un des cadres naturels les plus proches de Jérusalem qui existait deux mille ans auparavant. Il conduit à la basilique, construite autour de la pierre où le Christ serait tombé, ressentant tristesse et angoisse. Voici la mosaïque illustrant ce passage que nous allons lire tout à l'heure. La messe des Rameaux est dite dans l'église du Pater Noster. C'est dans la crypte que Jésus aurait appris cette prière à ses disciples. On peut y lire le Notre Père dans toutes les langues : Nous ne sommes que quelques familles françaises, les catholiques en Terre Sainte ne sont qu'un tout petit troupeau ... Des familles installées à Jérusalem par choix pour leur apostolat, des religieuses, et des familles d'expatriés. Une petite trentaine au total. Les chants sont animés par la Communauté du Chemin Neuf, avec tam tam et guitare, et sont très joyeux, mêlant le français et l'anglais. Nous partageons un pique-nique et discutons avec les uns et les autres, pendant que les enfants chahutent. D'autres se dépêchent de tresser leur palme avant la procession, comme le veut la coutume. Mais cette fois, côté nombre, nous sommes ... submergés ! C'est le choc. Nous ne sommes plus du tout un petit troupeau ! Pour vous donner une idée de l'ampleur de la procession des Rameaux, veuillez admirer cette photo. Là encore, nous n'étions pas préparés à cette foule immense ... qui réunit des chrétiens locaux, arabes et israéliens, des pèlerins catholiques et protestants venus des quatre coins du monde pour l'occasion, des communautés religieuses et des expatriés comme nous. Les chants, dans toutes les langues, se mêlent aux youyous joyeux des femmes. Les franciscains dansent comme des fous, on chante plus fort que les voisins ... Quelle ambiance ! Les enfants du quartier nous encouragent et nous jettent du riz, en signe de bénédiction. Au 1er jet reçu sur la tête, je ne devais pas être très tranquille tout de même, car j'ai cru que c'étaient des petits cailloux ... ; )) La procession se fait malgré tout sous haute surveillance. A l'arrivée devant la Porte aux Lions, les soldats arrachent les nombreux drapeaux palestiniens, ce qui nous vaudra un petit stress au moment de la bousculade et un coup reçu dans la hanche par notre pauvre Pauline. Comme nous craignons que l'ambiance ne devienne tendue et les bouchons terribles, nous partons avant la bénédiction de l'évêque et les défilés scouts arabes palestiniens, très nombreux à Jérusalem. La tradition veut qu'ils défilent sur les murailles pour clôturer la journée. Ce legs date de l'occupation anglaise, ce qu'on vérifie aux tenues ! Notre pauvre Grégoire a eu du mal à profiter pleinement de cette folle journée, n'ayant pas dormi de la nuit. Mais il a réussi à ne pas s'évanouir sous le soleil écrasant au milieu de la foule et nous n'avons perdu aucun enfant, ce qui est un exploit ! Cette photo résume bien à mes yeux toute la complexité de cette ville sainte, entre vives tensions et démonstrations de foi ... Et pour ceux qui auraient envie de vivre ce moment avec nous, voici le lien vers une vidéo trouvée sur YouTube : nous sommes quelques mètres devant le cameraman !
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AuteurLes Basvil Archives
Avril 2020
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