L'AVENTURE TEL AVIV
Un bien beau voyage, que nous attendions tous avec impatience depuis le mois d'octobre. Notre amie Laure ayant eu malheureusement un accident qui l'a immobilisée quelques mois, nous avions annulé bien évidemment notre dernier projet. Quelques inquiétudes avant le départ encore cette fois-ci ... L'attaque américaine en Syrie a bien failli nous faire reporter notre projet une nouvelle fois. Verdict le mercredi soir, pour un réveil à 5H30 le lendemain ! Mais le plaisir de prendre la route VRAIMENT en a été décuplé ... Le voyage se fait en un temps record, puisque nous partons (avec une pointe de culpabilité ...) le jour de la grande fête nationale. 3/4 d'heure pour atteindre Jérusalem, du jamais vu ! Les heures d'attente à la frontière se font dans la joie et la bonne humeur : et pourquoi pas en dansant ? Première destination, le Mont Nebo "Va sur les montagnes des Abarim, dans le pays de Moab, en face de la ville de Jéricho. Monte au sommet du mont Nébo et regarde le pays de Canaan, que je vais donner en partage aux enfants d'Israël. Ensuite, sur cette montagne où tu seras monté, tu mourras pour rejoindre tes ancêtres" , dit l'Eternel à Moïse. Deutéronome, 32 (49-50) Le pauvre Moïse aura aperçu la Terre promise, avant de mourir sans y pénétrer. Un paysage à couper le souffle dont nous n'avons pas assez profité car la brume de chaleur ne nous permettait pas de plonger jusqu'à la Mer morte. Le regard peut nous porter paraît-il jusqu'aux hauteurs de Jérusalem, vers Jéricho au bord du Jourdain, et même au nord-est, vers Amman, capitale du pays. Une courageuse pèlerine du nom d'Egérie entreprit un incroyable voyage en Terre Sainte en l'an 380. Arrivée à Jérusalem, elle étudie minutieusement la liturgie et la catéchèse. Elle ira ensuite à Jéricho sur les rives du Jourdain, de là en Transjordanie sur le Mont Nébo, puis au Sinaï en Egypte, en Mésopotamie (Actuel Irak), et en Turquie, d'Antioche à Constantinople. Pour sûr, une petite expatriation en Israël au XXIe siècle, à côté, ça fait ringard ... Elle témoigne de la présence d'un sanctuaire chrétien primitif en ce lieu, attirant de nombreux pèlerins dès le IVe siècle. La chapelle baptismale fut construite vers l'an 530, et décorée de délicates mosaïques. Scènes de chasse et de pastorale se succèdent : On passerait des heures à les observer de plus près ... Mais les franciscains veillent sur les lieux depuis 1933, après avoir acheté aux bédouins le sommet de la colline. Ils viennent d'aménager une nouvelle église afin de protéger les mosaïques, gérer l'afflux de touristes, et ménager un lieu de prière pour les pèlerins. Un vrai casse-tête ! Le lieu saint a reçu la visite du Pape Jean-Paul II en l'an 2000, puis de Benoit XVI, 9 ans plus tard. Du haut de ses 817 mètres d'altitude, une splendide croix représentant le serpent d'airain domine le désert et nous invite à la conversion : "Inutile de chercher la Terre Promise. Les lieux où nous nous rendons en pèlerinage ne sont pas des lieux où nous allons nous arrêter. Dieu veut que notre regard aille au-delà." F. Patton Puis, direction Madaba Nous empruntons la route du Roi, qui traverse le pays du nord au sud. Cette voie ancienne a vu passer, depuis 3000 ans, bien des générations : - les juifs en route vers la Terre promise, - les Nabatéens venus de Pétra, - les chrétiens en pèlerinage vers le mont Nébo, - les croisés ralliant leur forteresse, - et les musulmans en route pour la Mecque. Habitée depuis 4500 ans, la ville de Madaba est passée successivement de la main des Ammonites, à celle des Israélites au moment de l'Exode, puis elle fut occupée par les Nabatéens, avant les Romains vers l'an 100. Très prospère pendant la pérode byzantine, la ville se couvrit de superbes églises décorées de mosaïques somptueuses.
Abandonnée suite à un terrible tremblement de terre en 747, elle tomba dans l'oubli pendant un millénaire ... Les chrétiens de Kérak vinrent y trouver refuge, suite à un affrontement sanglant avec les musulmans, au XIXe siècle. C'est en creusant les fondations de leurs maisons qu'ils découvrirent les mosaïques, dont la plus illustre est celle couvrant le sol de l'église Saint Georges, et représentant la carte de la Palestine. C'est la plus ancienne représentation de Jérusalem connue à ce jour.
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AuteurLes Basvil Archives
Avril 2020
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